Il suffit de suivre l'actualité automobile régulièrement pour appréhender la tendance. Il est très très très rare qu'un constructeur annonce la construction d'une usine dans un pays occidental. Tout juste quelques agrandissements lorsqu'il s'agit de marque en pleine forme.

Pour le cas spécifique de la France, c'est pareil. La production de PSA et Renault sur le territoire national a baissé de 9.3%. Dans le même temps, elle a augmenté de 12.5% à l'étranger. Les vases communicants ne fonctionnent que dans un sens et la tendance n'est qu'un début. Au premier trimestre, PSA et Renault ont produit 599.000 voitures soit une baisse de 9.3%.

Renault, avec -14.4%, est sur une tendance marquée tandis que PSA, certainement dans l'attente de la mise en application du plan Cap 2010, est plus mesuré avec un recul de 6.2%. PSA avait fait le "Grand saut" l'an passé en ouvrant 2 usines coup sur coup dans les pays de l'Est. D'ailleurs 2006 avait marqué un recul de 15.2% de la production en France.

Même la production d'utilitaires légers habituellement "réservée" aux usines nationales a chuté de 3.1% sur le premier trimestre 2007.

Aujourd'hui, la production à l'étranger des constructeurs français est très majoritaire

Si 599.000 voitures ont été fabriquées en France, ce sont 736.000 qui l'ont été à l'étranger. Pour relativiser la hausse de la production délocalisée de Renault, il faut rappeler que le Groupe Renault comprend également les marques en progression Samsung (+22.3%) et Dacia (+5.4%).

Chez PSA, c'est Peugeot qui voit la fabrication à l'étranger se développer le plus: +20.5% sur le premier trimestre. Citroën reste quant à lui stable avec même une hausse (0.3%) de la production en France !!

Cette tendance ne fera que s'accentuer dans l'avenir proche puisque Renault envisage de confier une grande part des constructions de Clio à son usine Turque et Peugeot fera construire plus de 207 en Slovaquie. Outre l'agrandissement des usines russes de Renault, Peugeot chercherait activement des possibilités d'implantation au Mexique, en Inde et bien sûr dans le "paradis" russe.

Et dans ces transferts, une bonne part des emplois perdus d'un côté ne se retrouvent pas forcément de l'autre...Si certains se posent la question "où va l'industrie automobile" la réponse est claire.