Avant toute chose, le slogan de la Sécurité routière nous rappelant que l'on est tous responsables n'a jamais été autant d'actualité. Manuelle Salathé, secrétaire générale de l'Observatoire national interministériel à la Sécurité routière (ONISR) le martèle : c'est bien une attitude générale de relâchement vis-à-vis des règles sur les routes qui conduit à cette situation. Le délégué interministériel Emmanuel Barbe a même enfoncé le clou en insistant sur le fait que neuf accidents sur dix ont pour cause le comportement de l'usager.


Dont acte. Mais ensuite ? Les principales victimes de la route sont les piétons dont 7% de plus ont croisé leur destin en 2014, soit 34 tués supplémentaires. Les cyclistes font pire avec une hausse de 8%, ce qui représente 12 morts de plus. On ne manquera pas de noter que ces deux catégories se déplacent sans véhicule à moteur. Ce n'est donc pas en roulant à 80 km/h ou en multipliant les radars qu'on les sauvera.


Ensuite, une seconde idée reçue semble vaciller lorsque l'on se penche sur les tranches d'âges les plus vulnérables. Les 18-24 ans ont eu moins de décès à déplorer avec une déflation de 8%, ce qui veut dire 54 vies sauvées alors que les plus de 65 ans avouent 65 morts en plus, soit une augmentation de 11,5%. A un moment où l'on veut sectoriser les étapes du permis de conduire pour les plus jeunes sans toucher au précieux sésame des personnes âgées, ne serait-ce que par une visite médicale, ces chiffres interpellent.


Côté forces de l'ordre, on précise que les infractions pour consommation d'alcool ont augmenté de 13% quand celles pour consommation de stupéfiants ont progressé de... 44% ! Quant au nombre de contraventions pour excès de vitesse, il n'a augmenté que de 1,1%. Le vendredi se révèle être le jour le plus meurtrier de la semaine et le créneau horaire à éviter se situe entre 16h00 et 19h00. Le retour du boulot est donc à surveiller de près alors que 64% des décès interviennent hors agglomération, 29% en agglomération et 7% sur les autoroutes. Qui sont payantes.


Enfin, sur le plan géographique, c'est la région PACA qui concentre le nombre de morts le plus élevé avec 337 décès en 2014. Viennent ensuite l'Île-de-France (314) et la région Rhône-Alpes (292). À l'inverse, les moins accidentogènes sont la Basse-Normandie (83), le Limousin (46) et la Corse (24).