Hier samedi, 90 pays ont participé à l’opération « une heure pour la planète », qui avait pour but d’éteindre les lumières de la ville afin de montrer symboliquement l’inquiétude des populations pour le changement climatique. Mais certains s’interrogent sur l’intérêt écologique du geste.

20h30, heure locale : chaque pays participant à l’opération « Earth Hour » devait éteindre les lumières pour interpeller les politiques sur la question du changement climatique. C’est Sydney, en Australie qui a donné le coup d’envoi, à l'initiative du Fonds mondial pour la nature (WWF), avec l’extinction du célèbre opéra de Jørn Utzon et du pont enjambant la baie.

Une idée française à l’origine

L’opération « une heure pour la planète » a été lancée pour la première fois en 2007 à Sydney ; mais il s’agissait avant tout d’une initiative française, menée par des associations écologistes dont l’Alliance pour la planète. Souvenez-vous : le 1er février 2007, l’association avait appelé les Français à éteindre les lumières pendant cinq minutes. L’année suivante, 50 millions de personnes réparties dans 35 pays avaient participé, prouvant aux autorités la préoccupation réelle des populations vis-à-vis du réchauffement climatique. La France n’y avait pas participé pour cause d’élections.

Un bien pour un mal ?

Si certains critiquent l’opération pour sa dimension uniquement symbolique, d’autres craignent que l’initiative nuise plus à la planète qu’elle ne l’épargne : un scientifique danois a même estimé que l'usage de bougies pendant une heure produirait davantage de CO2 que les lumières électriques.

Conscient des risques environnementaux d’une opération de cette ampleur, WWF a déclaré : « L’objectif de cette action est avant tout d’envoyer un message lumineux d’engagement et non de réduire notre consommation d’énergie et les émissions de CO2 durant une heure. » Pour bien faire, WWF a précisé qu’il valait mieux « éteindre puis rallumer progressivement les lumières. »

Selon les experts, la variation de consommation électrique peut avoir des conséquences négatives sur les rejets de gaz à effet de serre, car le surplus occasionné doit être stocké, ce qui implique une consommation d’énergie supplémentaire de la part des centrales électriques.

C’est pour cette raison que le WWF a choisi de mener l’opération de 20h30 à 21h30, « un créneau horaire correspondant aux périodes de pointe des pays grands consommateurs d’énergie. »

Eteindre les lumières est évidemment plus un geste symbolique qu’écologique, mais la participation massive des populations mondiales devraient interpeller les politiques pour qu’enfin des mesures concrètes et efficaces soient adoptées. Le combat continue…