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Le désamour du diesel va-t-il tuer la LOA et la LLD ?

Dans Economie / Politique / Marché

Manuel Cailliot

Avec le dieselgate, les interdictions à venir, sa mauvaise image, les scandales annexes autour de la pollution de ces moteurs, et en parallèle le regain d'intérêt pour les voitures essence, les prévisions de valeurs résiduelles d'une automobile sont (très) difficiles. Et cela menace le principe de l'achat en location. LLD et LOA sont-elles condamnées ? Explications.

Le désamour du diesel va-t-il tuer la LOA et la LLD ?

Bernard Julien, chroniqueur pour nos confrères d'Autoactu, et Maître de conférences à l'Université de Bordeaux, pose aujourd'hui dans leurs colonnes une question qui mérite de l'être.

En gros, il s'agit de savoir si les incertitudes sur l'avenir du diesel peuvent condamner à terme les formules d'achat de voiture en location : LLD (location longue durée) et LOA (location avec option d'achat). Rien que ça !

Le lien ne semble pas évident à établir vu de loin, il est pourtant logique.

 

Eh oui ! Dans la mesure où les voitures diesel, pour des raisons que l'on commence tous à bien connaître (scandales, tricheries et soupçons de tricheries aux émissions polluantes, affirmation plus ou moins hasardeuses sur la toxicité du diesel, son risque cancérogène, ont de moins en moins d'attrait pour le public), leur valeur après quelques années se calcule désormais avec difficulté.

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Et de fait, pareil pour les voitures essence, qui ont de plus en plus d'attrait, puisque l'on est passé de plus de 70 % des ventes en diesel à une égalité presque parfaite entre les deux carburants. Elles se revendent donc mieux, et plus cher.

Avant, c'était simple. Le diesel avait la cote, il perdait de la valeur régulièrement, moins qu'un véhicule essence. Et inversement. Du coup, que ce soit côté particuliers, mais plus encore côté professionnels, on savait que l'on revendrait à bon prix un diesel, surtout de marque premium, et moins bien un véhicule essence.

 

Les concessionnaires, aidées par leur marque, calculaient donc avec aisance des valeurs résiduelles à 3, 4 ou 5 ans. Et s'appuyaient sur cela pour fixer les loyers des offres de LLD ou de LOA.

 

Un marché chamboulé, des valeurs résiduelles compliquées à définir

Mais depuis 1 à 2 ans, tout est chamboulé. Et cela a été très vite. Le constat est simple à faire, mais il est aussi terrible pour les concessionnaires qui ont des centaines ou des milliers de contrats en cours. Ils perçoivent des loyers fixés à l'âge d'or du diesel, lorsque l'on savait que sa valeur résiduelle à 3 ans était élevée. Donc des loyers faibles. Pour globalement 65 à 70 % de leurs contrats, si ce n'est plus puisque les entreprises, grosses consommatrices de LLD, louaient la quasi-totalité de leur parc en diesel.

Là où ça fait mal, c'est qu'entre-temps, les valeurs résiduelles ont chuté. Conséquence, les loyers perçus sont faibles, et la valeur de revente à marchand ou sur un parc occasion est bien inférieure à ce qui était prévu ! C'est une perte sèche pour les professionnels.

Les diesel Euro5, les plus touchés par crise à la triche et aux polluants, trouvent difficilement preneurs. Ils doivent être bradés entre 5 et 30 % selon les modèles ! Un cadre de Volkswagen cité par nos confrères d'Automotive News Europe en vient même à donner comme conseil aux clients de diesel sEuro5 d'avant septembre 2015 "Soit vous les conduisez jusqu'au bout, soit vous les emmenez en Ukraine et vous laissez les clés". Et les primes des gouvernements pour remplacer les vieux véhicules par des neufs profitent aux Euro6, pas aux Euro5 ! C'est pire en Allemagne qu'en France cela dit, où Volkswagen boit la tasse sur ces modèles-là...

 

LLD et LOA menacées

Bref, le principe intégré, on comprend mieux pourquoi les formules de LLD et LOA pourraient battre de l'aile. Les concessionnaires, échaudés par les pertes sur ces dernières, seront certainement tentés de moins les "pousser" et reprendre des formules de crédit "classiques", où c'est le client qui prend le risque à la revente, pas le concessionnaire.

LLD et LOA, qui ont pourtant favorisé grandement les ventes, en proposant des prix mensualisés, clairs, faciles à comprendre, tout inclu, vont donc devenir (enfin c'est un risque) des victimes collatérales du désamour du diesel.

 

À moins que l'adaptation soit très rapide. Que les nouvelles valeurs résiduelles essence et diesel soient faciles à déterminer. Mais rien n'est moins sûr. Prudence étant mère de sûreté, il est fort probable que l'analyse de Bernard Julien se révèle exacte.

Et cela ne devrait pas faire du bien au marché français, ces formules de location permettant l'accès à la propriété à de nombreux Français...

 

Source : avec Autoactu.com

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