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Le scandale des pneus de camions Goodyear qui éclatent et tuent

Dans Pratique / Sécurité

Cédric Pinatel

Goodyear aurait refusé d'effectuer un rappel de sécurité sur des pneus de camions lancé sur le marché au début des années 2010 alors qu'ils avaient connaissance d'un grave problème d'éclatement ayant provoqué la mort de plusieurs personnes. Et tenté de minimiser la gravité du problème.

Un camion Man, équipé parfois des pneus Goodyear et Dunlop incriminés.
Un camion Man, équipé parfois des pneus Goodyear et Dunlop incriminés.

Le manufacturier pneumatique Goodyear se retrouve impliqué dans un scandale qui commence à prendre de l’ampleur sur des gommes de camions vendues il y a une dizaine d’années partout en Europe et ailleurs. Produit phare de la gamme poids lourd du manufacturier, le pneu Marathon dans sa version LHS II est mis en cause dans plusieurs accidents graves où un éclatement du pneu avant gauche du camion l’a conduit à heurter d’autres véhicules avec plusieurs morts à la clé.

Dans une enquête en plusieurs volets, les journalistes du Monde rapportent différentes affaires tragiques où la cause de l’accident était systématiquement la même : une voiture percutée par un camion le 17 juillet 2014 sur l’autoroute A1 après l’éclatement de son pneu, tuant le conducteur qui voyait avec sa femme enceinte et sa fille, mais aussi le 25 juillet 2014 avec un choc frontal entre deux camions sur l’autoroute A36 tuant les deux chauffeurs. Ou encore le 10 septembre 2014 sur l’A49 avec un camion envoyé sur les voies d’en face tuant un automobiliste. Et le 16 septembre de la même année sur l’A36 avec deux autres morts à la clé.

Goodyear a constaté un problème grave mais n’a pas voulu lancer un rappel de sécurité

Les documents étudiés par les journalistes du Monde prouvent que la direction de Goodyear Europe a pris connaissance très tôt d’un grave problème lié à une usure anormale du pneu avant gauche sur les camions montés avec le Marathon LHS II ainsi que le Dunlop SP 344 dans une moindre mesure, deux modèles assemblés dans la même usine Goodyear du Luxembourg. Mais que les décideurs du manufacturier n’ont pas voulu déclencher une campagne de rappel obligatoire, préférant discrètement contacter les clients fournis par ces pneus via un rappel sans caractère impératif (et habituellement réservé pour des motifs n’engageant pas la sécurité). 

Toujours d’après les éléments étudiés par les journalistes, d’autres accidents graves se sont produits après en Europe et des clients directement fournis par Goodyear, notamment les marques Man et Scania, ont décidé eux-même de procéder au rappel obligatoire par sécurité. Assez accablants, ces éléments prouvent aussi qu’une proportion non négligeable des pneus incriminés était encore en circulation longtemps après les faits : 33,89% au 6 janvier 2015 alors que des accidents continuaient de se produire.

Une enquête lancée par le tribunal d’Amiens sur l’un des accidents mortels (à Roye) a débouché sur la mise en responsabilité totale du pneu Goodyear à la suite d’une expertise accablante. Depuis, d’autres procédures ont été lancées et Goodyear a commencé à indemniser individuellement les victimes en toute discrétion. L’affaire est devenue un scandale mondial et les vices de conception du pneu incriminé se sont confirmés. Des procédures légales sont en cours en France et jusqu’aux Etats-Unis, comme le rappelent les journalistes de Libération, et certaines des enquêtes ayant permis de constituer les dossiers ont été documentées notamment dans « Sophie Rollet contre Goodyear », diffusé l’année dernière et retraçant le combat de la veuve d’une des victimes.

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