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Voitures anciennes : la fin du passe-droit ?

Dans Rétro / Autres actu rétro

Jean Savary

Droit de circuler dans les ZCR (zones de circulation restreinte), contrôle technique allégé et moins fréquent, assurance moins chère, rouler en voiture ou moto de collection devient un bon plan, une astuce pour échapper aux petits enquiquinements de notre époque. Mais ça ne devrait pas durer… Gardienne de la carte grise "collection", la Fédération française des véhicules d'époque va très bientôt proposer à ses membres d'exclure les diesels et de repousser à 40 ans l'âge du collector.

Voitures anciennes : la fin du passe-droit ?

 

Question pratique : par quoi remplacer votre voiture de 1996 qui n'est plus autorisée à rouler dans Paris et quelques autres métropoles régionales ?

Choix 1 : par une voiture postérieure à 1997, donc moins polluante. Mais ce choix est risqué : dès l'an prochain, s'il s'agit d'un diesel d'avant 2001 (vignette 5), l'interdiction pourrait aussi le concerner. Et peu de temps après, les diesels d'avant 2006 (vignette 4) pourraient être également bannis. Et les moteurs essence anciens ne seront guère plus longtemps épargnés. En fait, si l'on compte garder sa voiture, mieux vaut choisir un modèle essence postérieur à 2005 (vignette 2).

Voitures anciennes : la fin du passe-droit ?

Choix 2 : choisir une voiture antérieure à 1987, ayant donc plus de 30 ans et à ce titre éligible à la carte grise collection qui exonère du système Crit'air. Une immatriculation qui allonge en prime l'espacement des contrôles techniques - tous les cinq ans - et permet de payer une assurance moins chère pour peu que l'auto ne serve pas quotidiennement pour le trajet domicile-travail.

Moralité, puisque votre Renault Twingo 1 essence de 1995 pourtant dûment catalysée est interdite de cité, remplacez-la donc pour 300 ou 400 € par une Renault Supercinq diesel de 1987 pour laquelle filtre à particules et système Denox n'existaient même pas encore en rêve.

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Un phénomène marginal en nombre, pas en pollution

 C'est le raisonnement qu'ont suivi quelques milliers d'automobilistes et de motards, qui pour pouvoir encore circuler dans les ZCR de Paris, Lyon, Grenoble, Lille et autre métropoles, ont troqué leur voiture d'avant 1997 ou leur moto d'avant juin 2000 contre une de plus de 30 ans. Un phénomène marginal en comparaison du nombre de voitures et de deux roues en circulation dans lesdites métropoles, mais qui ne serait pas négligeable en termes de pollution. En effet, une voiture essence non catalysée émet de 20 à 50 fois plus de monoxyde de carbone et d'hydrocarbures imbrûlés que son équivalente à la norme Euro3 de l'an 2000. Voire plusieurs centaines de fois si elle est déréglée ou très usée. Quant aux diesels, il suffit de voir démarrer un D ou un GTD des années 80 pour se faire une idée de ses émissions de particules.

Le phénomène prendrait une telle ampleur que les pontes de la Fédération française des véhicules d'époque, la FFVE seule autorisée à accorder la fameuse CGC (carte grise collection), s'en émeuvent. Après avoir arraché de haute lutte la dérogation aux ZCR pour leurs précieuses ancêtres, ils s'effraient de voir des petits malins s'engouffrer dans la brèche avec le tout-venant des années 80. Car au fait, cette dérogation n'est prévue que pour trois ans et pourrait ne pas être renouvelée.

La FFVE projette donc de lancer une grande consultation de ses membres, avec deux questions clefs : doit-on exclure les diesels de la "collection" ? Et faut-il repousser à 40 ans l'ancienneté nécessaire à son obtention ? On peut parier que les adorateurs de Dauphine, 4 CV, Traction, 404, 2 CV et DS qui pèsent l'essentiel des effectifs de la fédération voteront oui…

 

40 ans au lieu de 30 ans et plus de diesel "collector"

 En apprenant la nouvelle, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que les vieux barbons à Traction et Giulietta avaient enfin trouvé un moyen de se débarrasser des jeunes barbus qui s'étaient immiscés dans leurs concentrations d'anciennes avec leurs idées neuves, leurs BX et R25 GTD. Dehors les youngtimers ! Ciao la plèbe des pare-chocs en plastique et les manants du mazout ! Vieillir de 10 ans l'âge du collector, c'est repousser le quidam jusqu'aux GS, 104, R12 et R16. Il est clair que - merci les primes à la casse - il n'en reste plus des masses…

Voitures anciennes : la fin du passe-droit ?

D'un autre côté, je les comprends les gardiens du temple de la CGC : les anciennes ne sont plus ce qu'elles étaient ! La longévité des autos et motos s'est à ce point accrue que 30 ans n'est plus un âge canonique et plus du tout celui de la rareté. A 7 000 km/an, une moyenne très courante, ça ne fait que 210 000 km, la moitié de l'espérance de vie d'une voiture honorablement entretenue. D'autant que grâce aux traitements anticorrosion, nos autos échappent à celle qui fut la grande prédatrice du parc automobile, la rouille.

Résultat, des pléthores de Volkswagen Golf 2, Renault Super 5, Peugeot 205 et 309 peuvent désormais prétendre au précieux sésame des ZCR. L'an prochain, ce sera au tour des R19 et des 405 et deux ans plus tard celui de la Clio 1 !

Alors que les dérogations et petites faveurs accordées par les pouvoirs publics aux conducteurs nostalgiques se justifiaient par le fait qu'une voiture de collection roule peu, que sa rareté et sa valeur impliquent un entretien suivi et une conduite précautionneuse, voilà-t-il pas que des centaines de milliers de voitures increvables et archi-polluantes - car antérieures à la norme Euro 1 - vont pouvoir se relâcher du contrôle technique et dégazer en centre-ville. Il y a effectivement quelque chose qui cloche…

 

Non au diesel de collection, oui au diesel Euro 6 !

 La messe est dite : il n'y aura plus de diesel de collection et la barre de la CGC s'élèvera à 40 ans. Cela n'aura évidemment qu'un impact infime sur la pollution automobile, laquelle doit surtout aux énormes contingents de petits diesels achetés ces dix dernières années sous la pression du bonus/malus. Une réglementation qui dissuade toujours d'acheter un SUV ou un monospace avec autre chose qu'un diesel sous le capot. Heureusement, on sait que les constructeurs respectent scrupuleusement les normes de pollution…

 

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