La terreur des pseudo sportives

Dès le premier coup d’œil, aucun doute, la Cosworth ne fait pas dans la dentelle. Véritable prédatrice, les lionnes de Sochaux made by Peugeot apparaissent alors comme de dociles chatons à côté de ce requin des routes. Ainsi, l’Escort Cos n’a pas besoin de rugir pour impressionner. Avant même d’entendre le grognement de son 4 cylindres, son physique imposant annonce la couleur. Elle n’a ainsi plus rien à voir avec ses congénères. La Cossie est une Escort à part. Incomparable de méchanceté visuelle, avec des appendices à tous les niveaux, un aérodynamisme jusqu’ici uniquement réservé aux voitures de course. Plus longue, plus large, plus haute, avec un empattement qui gagne 26 mm, les Escort "classiques" paraissent bien fades, face à cette mangeuse de GT. Elle a les épaules larges la bestiole. Ses ailes élargies à l’avant et à l’arrière, disposent à l’avant de larges extracteurs d’air permettant de mieux gérer les flux aérodynamiques.

Ford Escort RS Cosworth

Son spoiler avant reçoit une bavette réglable. Cette lame peut ainsi être tirée vers l’avant pour permettre à la championne de disposer d’un appui aérodynamique réglé au gramme prêt. Ce dispositif a cependant été enlevé par certains propriétaires, car décapant allègrement le goudron lors de certains appuis trop virils. Des jantes alu de 16 pouces finissent d’affirmer le caractère bien trempé de la terreur. Mais ce qui a fait la légende de la Cossie, ce ne sont pas ces appendices et autres artifices nécessaires à son efficacité. Lorsque l’on parle de Ford Escort Cosworth, les premières images qui viennent à l’esprit sont les immenses ouïes de requins flanquées sur le capot destinées à refroidir le moulin et surtout la titanesque pelle à tarte qui fait office de béquet à l’arrière. Véritable signe distinctif de la Cosworth, le concept a été repris dans certaines préparations tuning, mais jamais avec autant de brio. Pourquoi ? Tout simplement car cet appendice, grossier aux yeux de certains, n’est pas là pour la frime mais pour l’efficacité. En option après 1994, ce béquet, véritable planche à repasser, si il handicape la vitesse de pointe permet d’optimiser de façon plus que significative l’appui aérodynamique à vitesse élevée. 15 kg à 100 km/h d’appui supplémentaire à l’arrière, pour affirmer un comportement routier impeccable. Participant activement à faire de l’Escort une bête de course aux performances époustouflantes. Là où ses concurrentes partent tout droit, l’Escort rivée à sa trajectoire ne bronchera pas à condition de savoir composer avec les affres du turbo.

Les entrailles du monstre, là encore accrochez-vous

Ford Escort RS Cosworth

Agressive à l’extérieur, l’habitacle n’est pas en reste et enfonce le clou. Dès que vous pénétrez dans les entrailles du monstre ça fleure bon la sportivité. Sièges baquets signés Récaro pour le maintien – et dieu sait que vous en aurez besoin –, volant sport trois branches – il sera remplacé par un volant disposant d’un airbag à partir de 1994 – compteurs électro-luminescants et surtout comble de la sportivité, trônant au centre du tableau de bord, des manomètres dont un indiquant l’état de charge du turbo.

Ford Escort RS Cosworth

Grisant. Dans la Cossie tout est dans la démesure, difficile dans ces conditions d’espérer rester raisonnable dans un tel environnement. Mais attention, malgré ce déluge de sportivité, la Cossie se veut aussi luxueuse. Remarquez, avec un tarif affiché à l’époque dépassant les 35 000 €, il eut été indécent que ce ne fût pas le cas. Avec une finition ne souffrant d’aucun réel défaut, les vitres électriques, la direction assistée et le toit ouvrant – en option à partir de 94 – sont de série sur les premières moutures. Par contre il fallait passer par le rayon des options pour pouvoir bénéficier de la climatisation – de série à partir de 94 – et d’une sellerie cuir. Notons également que lors du lancement et jusqu’en 95, afin de répondre à une clientèle de puriste de la sportivité, une version dépouillée de l’Escort Cosworth dénommée MotorSport était également proposée. Exit les sièges Récaro, les vitres et les rétroviseurs électriques, le toit ouvrant et la climatisation, la MotorSport n’est pas là pour soigner ses occupants, ce n’est pas un salon de thé, ici tout est orienté vers la performance et la sportivité extrême au détriment du confort. Moins chère car moins équipée, la MotorSport c’est avant tout un état d’esprit.

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