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Balade tchèque en Ecosse en "train-auto"

Dans Nouveautés / Nouveaux modèles

Claude Barreau

Pour essayer les nouvelles Octavia Scout et RS, Skoda a emmené des journalistes dans les Highlands, en Ecosse. Un road trip étonnant mêlant essai sur route et voyage dans un vieux train. L’occasion de s’interroger sur l’évolution des usages de l’auto et sur la réponse que les constructeurs automobiles peuvent y apporter.

Balade tchèque en Ecosse en "train-auto"

A Caradisiac, nous attachons un soin particulier à « titrer » nos articles. Ils doivent être informatifs et ne pas prêter à confusion. Une fois n’est pas coutume, le titre de cet article « Balade tchèque en Ecosse en train-auto » est volontairement énigmatique. Autant que l’a été le périple auquel Skoda nous a conviés en ce mois de juillet.

Voyez plutôt. Tous les constructeurs, lorsqu’ils lancent un nouveau modèle sur le marché, invitent les journalistes de la presse à venir tester leur voiture. Généralement, ces présentations ont lieu en Europe, à Barcelone par exemple. Les coûts sont raisonnables et le soleil souvent au rendez-vous. Avant de rédiger leur article, les journalistes-essayeurs peuvent alors tester ces autos. L’objectif des constructeurs est, en tenant compte de leur budget, de permettre aux journalistes de conduire leur dernière-née dans les meilleures conditions. A la suite, les automobilistes lisent leurs analyses jadis dans les journaux en vente en kiosque, aujourd’hui sur leurs mobiles. Et cela dure depuis des décennies. Pourquoi ce long préambule, nous direz-vous ? Parce que la présentation des Skoda Octavia Scout et RS, objet de cet article, est symptomatique d’un changement, plutôt d’un bouleversement en cours de l’usage que nous faisons tous de nos voitures, une évolution que prennent en compte certains constructeurs, pas tous, en organisant différemment leurs fameuses présentations à la presse de leurs nouveaux modèles.

De manière asez subtile, Skoda a voulu associer son image à celle d'un ancien train de luxe.
De manière asez subtile, Skoda a voulu associer son image à celle d'un ancien train de luxe.

Un usage nouveau de nos chères quatre roues adorées ? Oui. En quelques décennies, petit à petit, les qualités que l’on attend d’une voiture, la séduction qui émane d’elle ne sont plus les mêmes. Nous la voulions avec le plus de reprises possible (pour permettre de doubler sur les trois voies en toute sécurité, diraient même les plus anciens). Nous étions inquiets de sa tenue de route (il faut dire qu’il y avait encore des canards boiteux). Nous nous préoccupions de sa vitesse maxi. Aujourd’hui, nous savons que la puissance d’une voiture ne fait pas partie des préoccupations principales des conducteurs. Ce qui compte ? Le confort, la connectivité et déjà ses capacités à être un tout petit peu autonome. Ce n’est pas tout. On passait son permis à 18 ans et quelques jours et être propriétaire de son auto avait de l’importance. Il fallait posséder son instrument de liberté. Désormais, les plus jeunes, tout juste majeurs, ne pensent pas « automobile ». Certains d’entre eux ne passeront leur permis que bien plus tard ou jamais. S’endetter pour acheter leur voiture ? Ils sont de moins en moins nombreux à l'envisager. Pourquoi la génération Y (née entre 1980 et 2000) possèderait-elle une auto quand elle utilise l’auto partage et qu’elle loue des voitures à des particuliers (BlaBlaCar ou Drivy). La préoccupation pour l’écologie n’est pas le point le moins important de ce mouvement d’ensemble. Elle impose aux pouvoirs publics de l’accompagner en réduisant la place de la voiture dans nos villes. Nous pourrions multiplier les exemples de cette évolution. Mais donc acte : c’est un fait. La voiture est un objet dont nous ne nous servons plus de la même manière. Les constructeurs analysent l’évolution de ces besoins et mettent sur le marché des véhicules qui correspondent à nos nouvelles attentes. Et certains commencent également à les prendre en compte en organisant différemment la présentation à la presse de leurs nouveaux modèles. Le constructeur tchèque Skoda est l’un d’entre eux. Il l’a montré à l’occasion des derniers essais des Octavia Scout et RS qui ont eu lieu en Ecosse.

Et si on pouvait apprécier sa voiture en prenant le train ?

Plutôt que donner le volant aux journalistes 48 heures non-stop, Skoda a organisé une sorte de mix en proposant à la fois aux essayeurs de tester leurs modèles sur la route, mais également de …. prendre le train. Vous avez bien lu. Là est l’originalité. Le constructeur tchèque a pensé que l’un des moyens pour faire comprendre sa philosophie, pour montrer comment il envisage les déplacements du futur, comment il voit la place de l’auto dans l’avenir, c’est précisément en conviant un autre moyen de transport : le train. L’un des plus anciens modes de déplacement motorisés et pas un TGV, un vieux train, certes chic, mais dont la spécificité n’est pas la vitesse. Il se traînait notre joli train en traversant les Highlands !

Balade tchèque en Ecosse en "train-auto"
Balade tchèque en Ecosse en "train-auto"

 

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Précisons : les journalistes ont pu réellement conduire les Octavia Scout et RS (retrouvez ici l’essai de la Skoda Octavia Scout celui de la RS fera l’objet d’un essai vidéo complet prochainement). Ils ont pu les tester en ville, sur de petites routes sinueuses, sur des autoroutes. Mais pas uniquement. Ils ont aussi essayé les voitures en prenant le train, on peut même dire, en ne les prenant pas. En les laissant à quai et en prenant avec eux dans leur cabine et dans le wagon-restaurant les valeurs que les voitures sont supposées posséder. Lesquelles ? Comme le train, la Scout et la RS se sont notamment révélées confortables et sécurisantes.

Avec ce type de présentation, c’est comme si Skoda nous disait : « Nous allons vous faire découvrir les Highlands. C’est un endroit encore préservé de la planète, même si l’impact du réchauffement climatique s’y fait déjà ressentir. Vous allez traverser ces paysages à bord de nos voitures. C’est un bon moyen de le faire, mais il y en a d’autres. Nos voitures ne sont pas les seuls outils pour se déplacer». Car, dans un sens, cette vision de l’automobile serait assez révolutionnaire. Elle répondrait à l’évolution des usages. Elle est conforme à ce que les plus jeunes, la fameuse génération Y, peut en attendre. La voiture n’est plus qu’un maillon de la chaîne de déplacement. Son usage est optimisé. Peu efficace en ville, mais formidable pour parcourir de grandes étendues par exemple.

Nous ne savons pas si Skoda a intentionnellement voulu mettre en parallèle les qualités du train et de ses voitures. Mais pour nous, l’analogie s’est révélée instructive. Les constructeurs qui ont compris la nouvelle place qu’est en train de prendre la voiture de demain feront essayer leurs nouveaux modèles différemment. En l’occurrence, Skoda n’est pas non plus l’élève parfait. La marque tarde par exemple à produire des voitures électriques. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle présente ses nouveaux modèles à la presse de manière si singulière, sans vouloir signifier grossièrement que ces voitures sont absolument les meilleures, mais plutôt en diffusant habilement ce qui semble être sa philosophie des déplacements. Au cœur de l’été, on peut noter que Skoda sponsorise le Tour de France.  Là encore, un rapprochement avec un moyen de déplacement assez éloigné du moteur thermique !

Les plus caustiques d’entre vous, nos chers commentateurs, citons notre ami Roc et Gravillon, risquent de s’emporter en lisant ces quelques lignes, voyant dans cet article la preuve de notre asservissement envers les constructeurs dont nous serions les obligés. Qu’ils se rassurent. Nos essayeurs-maisons continuent d’être de véritables et incorruptibles Eliot Ness. La lecture de nos essais en témoigne.

Et son utilisait moins sa voiture pour retrouver le plaisir de conduire ?

Il se trouve simplement que de manière très accélérée ces dernières années, le monde de l’automobile a été profondément bouleversé par les problèmes écologiques et l’arrivée de nouvelles technologies. Les voitures changent. Les préoccupations des automobilistes aussi.  Que restera-t-il par exemple de cette idée d’être un bon conducteur, voire un pilote, lorsque nous ne mettrons même plus les mains sur le volant ? Les médias autos doivent s’adapter aussi. Inutile désormais, sauf pour certains modèles, de louer un circuit pour « faire la V-Max », « calculer les reprises » etc. Caradisiac aussi accompagne ce mouvement en faisant évoluer régulièrement ses essais de voitures en y intégrant les critères d’appréciation liés aux derniers besoins et problématiques des conducteurs (connectivité, pollution, voiture autonome etc).

Il y a peut-être quelque chose de rassurant avec l’évolution en cours des moyens de déplacement. En ne roulant plus avec notre voiture 100 % du temps de nos déplacements, mais en utilisant également d’autres moyens de transports, ne va-t-on pas retrouver -ou trouver pour les jeunes générations- le plaisir de conduire. Comme si nous ne gardions que pour le meilleur cette instrument de liberté que nous aimons tant. Rappelez-vous du film « Il Fanfaron » de Dino Risi, où l’on voit Jean-Louis Trintignant et Vittorio Gassman traverser l’Italie des années soixante dans un road movie étincelant. Aujourd’hui, les deux protagonistes auraient la même folie, aimeraient tout autant la vitesse et la dolce vita, mais ne resteraient pas scotchés dans leur Lancia Aurélia B 24, ce qui éviterait au film de finir dramatiquement. Ils utiliseraient aujourd’hui une voiture quasi-autonome et silencieuse ou d’autres moyens de transport alternatifs… qui nous avons déjà commencé à essayer et qui prendront peut-être une place de plus en plus importantes parmi nos essais. Les héros des films générationnels de demain conduiront peut-être comme des fous des trottinettes électriques…

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