Le démenti officiel s'est fait par téléphone. Plusieurs responsables de BMW nous ont expliqué qu'en aucun cas les plans de la marque dans l'électrique n'étaient remis en cause et que i3 disponible en 100% électrique ou avec un prolongateur d'autonomie sera bien lancée fin 2013 tout comme l'hybride rechargeable i8 qui suivra en 2014. Pour appuyer cela, nous avons appris que les concessionnaires choisis pour commercialiser et entretenir la gamme 'i' étaient la semaine dernière à Munich pour une présentation complète du planning et des produits qu'ils auront à vendre.

Nos interlocuteurs nous ont expliqué que les projets à moyen terme (sans préciser lesquels) programmés pour fin 2014 et 2015 n'étaient en aucun cas gelés et que le mouvement initié en 2007 se poursuivait selon le timing prévu à l'origine. Ils nous ont également affirmé que l'objectif de 100,000 ex/an d'i3 électrique n'avait pas de fondement.


Certes, les gens de BMW admettent que le marché de l'électrique démarre plus doucement que prévu mais ils s'empressent alors de préciser qu'ils sont d'une part plutôt heureux de n'arriver que dans un an et demi et que leur démarche n'est pas exclusivement orientée sur l'électrique qui restera selon eux un marché de niche. Sur ce point, leurs prévisions sont différentes de celles de Renault-Nissan. Quant à la technologie Hydrogène (liquide ou gazeux) dont BMW est un pionnier, on nous a expliqué qu'elle n'est technologiquement et économiquement pas encore compatible avec une commercialisation de masse. Et elle n'est pas prête de l'être.


Toutes ces expérimentations ont permis à BMW de voir que 95% des usagers de voiture électrique n'utilisent pas les bornes de recharge sur les voies publiques

Autre point de divergence avec Nissan et avec l'article de Georg Karcher : si l'implantation par les pouvoirs publics de bornes de recharge dans les villes est effectivement bien moins importante qu'annoncé il y a 2 ans, cela n'inquiète pas du tout BMW qui s'appuie sur les 17 millions de kilomètres de tests en conditions réelles effectués tout d'abord avec les 612 Mini E produites à fin de test, puis aujourd'hui avec la BMW Active E basée sur la Série 1. Ce modèle expérimental qui n'est pas commercialisé sera construit à 1100 exemplaires et placé chez de vrais clients dont on recueillera les impressions comme ce fut le cas pour la Mini E. La BMW Active E embarque la chaîne de traction électrique que l'on retrouvera sur l'i3 (refroidissement liquide et non plus par ventilateurs) qui pèsera nettement moins lourd (1200 kg contre 1800), ce qui bénéficiera forcément à l'autonomie. Sur Active E, elle est de 160 km constatés (240 km selon les calculs d'homologation), ce sera mieux sur i3. Toutes ces expérimentations ont permis à BMW de voir que 95% des usagers de voiture électrique n'utilisent pas les bornes mises à leur disposition dans les centres-villes et recharge exclusivement chez eux, ou sur leur lieu de travail. Pour BMW, étant donné la conjoncture économique actuelle, il n'est pas très surprenant que les pouvoirs publics rechignent à investir dans des bornes de recharge qui pourraient bien ne servir quasiment à rien.


Au final, BMW se dit toujours confiant dans son projet multitechnologique (hybride, range extender et électrique) d'autant plus que ses finances sont extrêmement saines et qu'il lui est possible d'attendre que le marché s'oriente naturellement vers les propositions plus respectueuses de l'environnement et de la santé publique.