Le constructeur allemand BMW et le fabricant d’avions américain Boeing s’associent à travers la société SGL Automotive Carbon Fibers. La marque à l’hélice a annoncé mercredi dernier que les deux entreprises allaient échanger des compétences et des informations sur la fabrication de fibre de carbone, un matériau de plus en plus stratégique pour les marchés automobiles et aéronautiques grâce à ses propriétés de légèreté associées à une grande résistance. Les accords de recherche porteront également sur la possibilité de recycler les chutes et déchets produits lors de la fabrication de fibre de carbone.


L’accord relance la compétition entre les groupes BMW et Volkswagen, ce dernier ayant déjà collaboré avec l’avionneur à travers sa marque italienne ultrasportive Lamborghini pour développer de nouveaux produits en fibre de carbone. L’année dernière, BMW s’était déjà rapproché du domaine de la fabrication de carbone en procédant à l’acquisition de 15 % de SGL Carbon, après que Volkswagen ait déclaré son entrée dans le capital de cette même compagnie. BMW et le fabricant de carbone vont construire ensemble une nouvelle usine à Moses Lake dans l’état de Washington aux Etats-Unis. Celle-ci produira la fibre de carbone, qui sera ensuite expédiée à l’usine de Wackersdorf en Allemagne, pour y être assemblée en panneaux de carrosserie, lesquels rejoindront ensuite Leipzig où la i3 sera produite.

Le carbone est 30 % plus léger que l’aluminium et 50 % par rapport à l’acier, ce qui représente un avantage crucial pour optimiser le poids des autos, et donc économiser du carburant et limiter les émissions de dioxyde de carbone. Le Boeing 787 Dreamliner est composé à 50 % de carbone, et BMW prévoit de proposer en fin d’année prochaine son i3 électrique dont la cellule centrale sera faite dans le même matériau.

L’investissement opéré par BMW semble très pertinent au vu des normes toujours plus sévères appliquées sur les émissions de C02 des véhicules particuliers. Ajoutons que tenter d’améliorer le recyclage de ce matériau rare achève d’ancrer cette démarche dans une logique écologique qui semble tenir la route.