Il n'y a pas de fumée sans feu si bien que les annonces gouvernementales pour un parc automobile moins polluant enveloppent le marché d'un épais brouillard qui en fait tousser beaucoup. Entre les restrictions de circulation pour les uns, les facilités de se garer pour les autres, le tout saupoudré d'aides à comprendre et de vignettes multicolores à traduire, on craint de vérifier à nouveau l'adage qui veut que l'enfer soit pavé de bonnes intentions. L'association « 40 millions d'automobilistes » parle carrément « d'aberration tant du point de vue environnemental qu'économique et social. C'est au moment où la motorisation diesel est la plus propre et n'émet plus de particules que le Gouvernement français entend sortir du diesel », tonne Pierre Chasseray, délégué général de l'association.


Pour un Didier Bollecker, Président de l’Automobile Club Association on craint un apartheid routier : «  un tel système implique des aspects antisociaux évidents à l’égard des personnes ne pouvant acheter des véhicules récents, notamment les ménages modestes et les jeune. On fait du « recyclage » de mesures qui ont été abandonnées par le passé, parce que non convaincantes » Fermez le ban ? Pas encore : « la mise en œuvre d’un tel dispositif et son fonctionnement / contrôle nécessitent un budget qui ne s’autofinance pas. Les charges administratives et financières sont disproportionnées. Les bénéfices environnementaux ne sont pas prouvés dans les villes étrangères ayant adopté de telles dispositions basées sur des « pastilles ». »


Côté professionnels, on constate que les Français vont être à la peine car en retard sur les véhicules hybrides et électriques. Cependant, on constate avec surprise une prime à la casse de 500 euros pour les possesseurs de véhicules de plus de treize ans, en cas d’achat d’un véhicule neuf ou diesel essence ou diesel de norme Euro 6 et rejetant moins de 110 grammes de CO2 au kilomètre. Changer un diesel pour un diesel pour lutter contre le diesel, il fallait oser. Ségolène Royale l'a fait.