Car la bascule s'opère. Audi est la première marque à l'assumer. En 2014, la marque aux anneaux aura produit davantage de voitures à l’international (53 %, soit 951.000 unités) qu’en Allemagne (47 %). Pour bien comprendre l'ampleur du changement, il faut se souvenir qu'il y a seulement dix ans, le constructeur d'Ingolstadt fabriquait 88 % de ses automobiles dans son pays d’origine. A l'horizon 2020, Mercedes et BMW auront aussi franchi le pas de cette mondialisation.


Alors que la France connaît le phénomène pour ses entrées de gamme, ce sont biens les produits dits « premium » qui quittent le pays d'origine. Chine, Mexique et Europe de l'Est se frottent les mains alors que les ouvriers allemands ne se croisent pas les bras. Porsche va s'y mettre comme la Classe S de Mercedes, autant d'alarmes qui font bouger le puissant syndicat IG Metall, qui s'inquiète du sort des 220.000 personnes travaillant pour l'automobile dans le secteur du Bade-Wurtemberg, place forte de Mercedes, Porsche et Audi.


« L’essor des capacités de production des constructeurs allemands à l’étranger est supportable tant que les marchés pour les modèles premium sont en croissance dans le monde et tant que nous avons un accord pour investir parallèlement dans les usines mères de ces groupes » analyse-t-on chez le syndicat. Or, la production allemande des trois marques devraient se stabiliser d’ici 2020 et les coûts en Allemagne en font l’un des lieux de production les plus chers au monde. Non, l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.