« Trekking (nom masculin), de l'anglais trekking, de to trek, du néerlandais trekken : randonnée pédestre, à mi-chemin entre le tourisme et l'alpinisme, dans des pays de forte altitude. » (Larousse.fr)

Soyons clairs : ce n'est pas un différentiel électronique Traction+ sur les roues avant, des pneus M+S et une garde au sol rehaussée de 13 malheureux millimètres qui vous permettront de crapahuter dans la taïga, mais cela devrait toutefois suffire pour traverser l'allée humide menant à votre gîte rural en Seine-et-Marne. Vous l'avez compris, la Fiat 500 L Trekking est plutôt une poseuse qui arrivera au restaurant d'altitude en télésiège plutôt qu'en escaladant la face nord. Prenez-le donc pour ce qu'elle est : un pack esthétique avant tout, et plutôt réussi.


Essai - Fiat 500 L 1.6 MultiJet 16V 105 Trekking : comme un randonneur en tongs

Oubliez les airs de 500 sous cortisone lisse comme un galet de la L classique, la Trekking lui apporte quelques aspérités bienvenues qui lui donnent un surcroît de personnalité. Les pare-chocs prennent du relief au point d'augmenter à eux seuls la longueur totale de pas moins de 12 cm, en adoptant au passage des sabots évidemment factices et des entrées d'air verticales à l'avant qui ne sont pas sans rappeler celles des Abarth. Les extensions d'ailes brutes courant tout le long de la caisse lui offrent 16 mm d'épaule en plus et contrastent agréablement avec les jantes polies spécifiques « Snowflakes » en 17 pouces, tout en offrant une protection supplémentaire contre les aléas de la jungle qui restera donc urbaine. Il est cependant à noter que notre modèle d'essai bénéficiait de la peinture bicolore avec toit blanc à 1 100 €.


Essai - Fiat 500 L 1.6 MultiJet 16V 105 Trekking : comme un randonneur en tongs


À l’intérieur, rien de bouleversant par contre, Fiat s'est contenté d'offrir une palette de couleurs spécifique à la Trekking, ce qui est suffisant pour donner une ambiance plus gentleman farmer. Notre 500 L était de plus équipée de nombreuses options (pour 4 650 € en tout !) comprenant notamment la climatisation automatique bi-zone avec filtre anti-pollen (400 €), le navigateur GPS amovible (500 €), le spectaculaire toit panoramique en verre (800 €), l'efficace système Hi-Fi Beats (650 €), les tablettes sur les dossiers de siège avant (150 €) et le rétroviseur intérieur photo-chromatique (150 €) qui n'est pas assez large pour offrir un point de vue appréciable sur ce qu'il se passe derrière.


Essai - Fiat 500 L 1.6 MultiJet 16V 105 Trekking : comme un randonneur en tongs
Essai - Fiat 500 L 1.6 MultiJet 16V 105 Trekking : comme un randonneur en tongs
Essai - Fiat 500 L 1.6 MultiJet 16V 105 Trekking : comme un randonneur en tongs

Mais les éléments de style supplémentaires et certaines des options se paient cher et la facture arrive en plusieurs fois. Il y a d'abord la consommation et les émissions en légère hausse par rapport à la 500 L à moteur équivalent, la faute aux Goodyear Vector 4 Seasons en 225 de large et à la hauteur supplémentaire pénalisant l'aérodynamisme. Équipé ici du 1,6 MultiJet 16v 105 ch et 320 Nm, il faudra en effet compter, avec 4,7 l/100 km annoncés, sur 0,2 l de litre/100 km supplémentaire pour la Trekking, et 5 g/km de CO2 de plus, à 122 g/km, ce qui ne la fait heureusement pas sortir de la tranche neutre. Avec 6,0 l/100 km constatés lors de notre essai mélangeant tous les profils de route, on reste dans les écarts classiques entre théorie du constructeur et réalité journalistique pour aboutir à une consommation tout à fait raisonnable vu le profil de la bête.


Mais cela n'est pas tout, puisque la tenue de route pâtit aussi des transformations en aggravant certains des défauts déjà constatés sur la 500 L : avec des suspensions assouplies, des pneus en profil 45 et un centre de gravité plus haut que ne fait rien pour arranger le toit en verre extrêmement lourd, la Fiat 500 L Trekking paraît alors sèche en compression en digérant difficilement les irrégularités de la route et souple en détente avec un gîte important typiquement dans les grandes courbes d'autoroute. Gageons cependant que son comportement doit nettement s'améliorer avec plusieurs personnes à bord et un coffre plein, sa configuration logiquement de prédilection.