Notre Audi A3, troisième génération du nom, nous attend à 8h00 sur le parking du Palais Faraj. Un coup d’œil sur le road-book : la première étape se trouve à 345 km de là, dans un Riad de la ville d’Errachidia. Mais avant que notre petite caravane ne s’ébroue, prenons connaissance plus précisément du modèle testé.


Rassurante et dynamique

Au premier regard, elle porte en elle sa double personnalité. Ses cinq portes lui confèrent le profil d’une petite familiale (c’est bien une cinq places, même s’il faut se serrer pour occuper les trois places arrière). Et dans le même temps, ses flancs, sa calandre, sa ligne de toit composent une silhouette générale laissant penser au bon père de famille qu’il y trouvera du plaisir. Surtout dans notre version, équipée d’un dynamique 2.0 TDI de 150 chevaux qui pourrait nous propulser sur les pistes à 216 km/h. L’habitacle est conforme au standard de qualité Audi. Pour le reste, et comme l’indiquait Olivier Pagès dans son essai complet de l'Audi A3 Sportback du mois de décembre 2012, on regrettera l’espace occupé par le tunnel de transmission qui rend problématique l’utilisation de la position centrale aux places arrière. Mais pour notre voyage du jour, pas de problème : nous n’embarquons pas de passagers à bord.


Ifrane, la « Petite Suisse » marocaine

La nouvelle Audi A3 Sportback à l’épreuve marocaine
La nouvelle Audi A3 Sportback à l’épreuve marocaine

Vous ne rêvez pas ! Vous êtes bien au Maroc dans le Moyen-Atlas.



On quitte Fez en direction d’Errachidia. Nous traverserons Ifrane, Azrou et Midelt. Nous sommes dans le Moyen-Atlas. Pas de désert de sable, mais de la roche. A l’horizon, des sommets enneigés. Peut-être ne le saviez-vous pas, mais on skie au Maroc. La preuve, cette étonnante ville d’Ifrane, surnommée à raison la « Petite Suisse ». On y voit de fait des chalets cossus à l'architecture absolument pas marocaine. Et lorsque l’on poursuit sa route vers notre destination, on traverse des cols aux sommets desquels des familles marocaines font de la luge.


La nouvelle Audi A3 Sportback à l’épreuve marocaine

De la neige, des luges, on skie dans la banlieue de Casablanca !



Direction Ouarzazate en mode confort


La nouvelle Audi A3 Sportback à l’épreuve marocaine
La nouvelle Audi A3 Sportback à l’épreuve marocaine

Des bardas qui font sourire mais des routes souvent dangereuses. Méfiance...


Jusqu’à Errachidia, la circulation est assez dense, dans le sens où nous n’empruntons pas de pistes désertes. Pour autant, les habitudes de conduite des automobilistes locaux nous incitent à la prudence. L’Audi A3 s’accommode bien de cette nécessaire vigilance. Il nous a fallu plus de cinq heures pour parcourir les 350 kilomètres (les camions sont nombreux et, avec un peu d’imagination, on se croyait parfois dans le « Salaire de la peur », des piétons traversent la route sans prévenir). Malgré cela, nous ne ressentons aucune fatigue. On aurait pu craindre sur ces routes à nid-de-poule une suspension un peu trop ferme. En l’occurrence, le système Audi Drive Select disponible sur la Sportback a été efficace. Il permet en effet d’adapter à la route le confort et la nature du comportement de l’auto. Il suffit pour cela de choisir parmi les modes proposés (Efficiency, Sport, Automatique, Confort ou Individual). C’est évidemment en mode Confort que nous avons poursuivi notre route en direction de l’une des villes les plus fascinantes du Maroc : Ouarzazate.


Après Errachidia, la route se corse jusqu’à Ouarzazate. Sans pour autant être du sable, elle s’apparente de plus en plus à de la piste. Pas au niveau du revêtement mais à celui de l’environnement: pas d’âmes qui vivent sur des tronçons de plusieurs kilomètres. Rien face à nous, rien dans les rétros. L’occasion de faire corps avec l’auto pour mieux apprendre à la connaître. On peut écouter le son du moteur sans bruit parasite: supportable pour un diesel. On peut jouer de la boîte de vitesses : malléable, bien étagée, vive. Pour une compacte, l’Audi A3 Sportback répond à notre attente en termes de sportivité. Sur les heures de route qui nous attendent encore, on appréciera surtout le confort et l’on se dit que si on n’a pas les reins cassés sur ce bitume au relief parfois irrégulier, on doit pouvoir traverser la France de toute part sans crainte. La route est déserte. On accélère. Les sièges sport nous maintiennent comme il se doit. La Sportback nous rassure. La clim, sans surprise, nous rafraîchit convenablement.


La nouvelle Audi A3 Sportback à l’épreuve marocaine

Personne à l'horizon à l'horizon entre Errachidia et Ouarzazate.

On pourrait se croire parfois dans le Tanezrouft, le « désert de la soif ».



On cherche des défauts à la Sportback, réels, tangibles. On n’en trouve pas d'important Les tarifs, peut-être ? Communément, on pense les Audi assez chères. Notre Sportback testée en finition Ambition est affichée à 30 450 €. Mais elle débute à 26 000 et à ce tarif, elle est dans la moyenne de la catégorie. Aucun défaut donc, si ce n’est une certaine noblesse que lui confère son rang et qui la rend certes rassurante et rationnelle, mais aussi prévisible. On pourra aussi regretter une certaine timidité face à l’ancien modèle. On aurait pu la préférer, au moins sur certains points, radicalement différente. Mais faut-il le souhaiter lorsque l’on hérite de gènes privilégiés. Chacun aura sa petite idée. Sur le plan de la consommation, Audi annonce 4,9 l/100 km en parcours urbain et 4,1 en parcours mixte. De notre côté, nous dépasserons de peu les cinq litres au 100 en raison d'une conduite non pas rapide (67 km/h), mais vive.

Ouarzazate approche. Nous aurions souhaité la découvrir au soleil couchant, il fait déjà nuit quand nous arrivons. Ce n’est que le lendemain que nous découvrirons au sud de la ville quelques oueds et vallées un peu plus luxuriants. Pour l’heure, chaque journaliste a envie de se reposer un peu. Tous savent par habitude que les constructeurs réservent toujours pour eux les meilleurs hôtels. Le repos bien mérité se fera à n’en pas douter dans un cadre luxueux. Coup d’œil sur le road-book : ce n’est pas à Ouarzazate même que nous logeons, mais à une vingtaine de kilomètres, près d’Aït Ben Haddou.

Les routes ne sont pas éclairées. Il faut batailler encore une trentaine de minutes avec les panneaux de signalisation ou plutôt leur absence pour trouver notre hôtel. « Un palace dans ce bled », s’étonnent quelques journalistes-tamalous (il en existe même s’ils sont rares, mais je vous laisse philosopher sur le sens et l’étymologie de ce mot). Une route en terre, un faible éclairage, un portail, un parking pour garer l’auto, une petite porte d’entrée, et là, c’est le miracle. Un miracle qui donne sens à ce genre d’article, car désormais, vous faites partie des initiés. Le Riad Ksar Ighnda qui nous accueille aux portes du désert est un endroit pas uniquement magnifique, mais également chaleureux, humain, qui s’apparente plus à une kasbah d’hôtes qu’à un palace et chacun s’en réjouit. Au petit jour du lendemain matin, sortant de sa chambre-tente, avant de rejoindre l’aéroport de Ouarzazate, on découvre une cour intérieure, des sofas, un bassin, et des recoins à l’ombre de plantes, le tout entouré de petites murailles au-delà desquelles on aperçoit le désert.