Caradisiac TV : Fiat 500

Icône de l’accès à la voiture pour tous en Italie, comme la 2 CV en France et la Coccinelle en Allemagne dans les années 50 et 60 - époque bénie pour les constructeurs où la demande dépassait l’offre, la Fiat 500 conçue par Dante Giacosa fût également une des premières véritables citadines, deux ans exactement avant l’Austin Mini dévoilée à l’été 1959.

Si la 600 qui avait précédé le « pot de yaourt » participa aussi à l’essor de la motorisation de masse dans la Péninsule, elle n’a jamais eu l’aura de sa petite sœur qui appliqua avant l’heure le slogan « small is beautifull ». Ce capital sympathie doublé d’un prix serré et d’une bonne fiabilité lui permit de poursuivre sa carrière jusqu'au début des années 70. Après 3,5 millions d’exemplaires, elle céda sa place à la Fiat 126 qui conservait le moteur arrière, mais cette dernière représentait aux yeux de la clientèle un succédané hâtivement modernisé. La seule filiation de la 126 qui perdura jusqu’au début des années 90 avec la nouvelle 500 reste le lieu de production, l’usine polonaise de Fiat.

Essai - Fiat 500 : vous reprendrez bien un peu de yaourt ?

Cinquante ans après exactement, il n’y a naturellement rien de commun entre la Fiat 500 originelle et la nouvelle, à l’exception du style, de la vocation essentiellement urbaine de l’auto mais surtout la sympathie –parfois de l’engouement que la Topolino suscite. Rarement lors d’une présentation, nous avons été aussi sollicité pour avoir des renseignements (prix, date de commercialisation, etc.) quelles que soient les personnes (ados, adultes, personnes âgées) ou les catégories sociales (ouvriers, chauffeurs de bus, hommes d’affaire, personnel du Ritz, etc). Une curiosité bienveillante que nous n’avions pas rencontrée depuis la présentation de la première Twingo…

Essai - Fiat 500 : vous reprendrez bien un peu de yaourt ?

Malgré les rappels esthétiques de l’ancienne, rien n’est identique à l’ancêtre. Même les dimensions ne peuvent être comparées, la longueur par exemple passant de 3 m à 3,55 mètres. Certes, la Mini « by BMW » approche maintenant 3,70 m de long (contre 3,05 m pour une des sixties), mais c’est une douzaine de centimètres de plus que la Daihatsu Trevis ou la triplette Citroën C1, Peugeot 107 et Toyota Aygo, toutes disponibles en 5 portes. Bien sûr, la nouvelle 500 ne compte que 3 portes et si elle est quelques millimètres plus longue que la Panda dont elle reprend la plate-forme, elle n’en offre ni l’habitabilité, ni les côtés pratiques.

Essai - Fiat 500 : vous reprendrez bien un peu de yaourt ?
Essai - Fiat 500 : vous reprendrez bien un peu de yaourt ?

La 500 accueille 4 occupants, mais les passagers arrière devront toutefois composer avec un espace aux jambes restreint, tout comme la garde au toit. A réserver pour des adultes mesurant au maximum 1,80 m. Dans ce domaine, une Twingo fait nettement mieux. Même constat, concernant le volume de chargement de 185 l, soit moins qu’une Twingo (165 – 230 litres) mais 20 litres de plus qu’une Mini. Les sièges avant sont confortables, il manque cependant un réglage en profondeur de la direction pour que la position de conduite convienne à tous les gabarits.

Essai - Fiat 500 : vous reprendrez bien un peu de yaourt ?

L’habitacle ne respire pas le grand luxe, mais certains détails comme la planche de bord (au compte-tours illisible) ou les clenches d’ouverture de porte chromés, traités dans l’esprit de la 500 originale apportent une touche d’originalité. Le tout est bien assemblé, la finition apparaît plus que correcte, en tout cas bien supérieure à celle d’une Seicento.

Là où la nouvelle 500 frappe fort et où sa longueur trouve sa justification, c’est en matière de sécurité passive où elle revendique les 5 étoiles aux tests Euro-NCAP, résultat que seul la Mini vient d’obtenir parmi les véhicules de moins de 3,70 m de long. Une gageure dont Fiat peut s’enorgueillir grâce aux 7 airbags et à l’emploi pour la coque d’acier à haute résistance pour 57 % et à très haute résistance pour 8 %. C’est d’autant plus remarquable que le poids annoncé par le constructeur reste inférieur à 900 kg pour la version de base (1.2 8v 69 ch), soit amplement la plus légère des 5 étoiles du marché. Outre le bon usage du néo-rétro, ce « gros » détail de la sécurité nous conforte dans l’idée que Fiat a particulièrement étudié le cas marketing de la Mini, et l’applique à la lettre un créneau en dessous (si ce n’est en sécurité, au moins en taille, prestations dynamiques et moteurs, finition, …), dans la fourchette 10 000/15 000 euros contre 16 000/20 0000 pour l’anglaise. Bien vu.