Un tel départ viendrait illustrer les reproches des acteurs du secteur automobile sud-coréen, nationaux et étrangers, qui regrettent la hausse jugée trop rapide du coût de la main d’œuvre dans la septième puissance exportatrice mondiale.

« Nous devons nous assurer que nous limitons le risque, pas seulement pour les 2 à 3 années à venir, mais sur la durée, il ne faut pas que nous devenions dépendants d'une seule source de produits » rapporte une des sources à Reuters. « Si quelque chose ne va pas en Corée, qu'il s'agisse du coût, de la politique ou des syndicats, cela a un impact immédiat ».

General Motors a fait de la Corée du Sud l'un de ses principaux nœuds de production après avoir échoué en 2002 à racheter Daewoo Motors. Le pays représente actuellement 20 % de sa production annuelle mondiale, qui est de 9,5 millions de véhicules, et 80 % d'entre eux sont destinés à l'exportation. Selon les sources citées par Reuters, les coûts salariaux ont considérablement augmenté au cours des dix dernières années, un phénomène exacerbé par la relative solidité du won depuis un an.

Des responsables syndicaux balayent l'accusation et estiment que les discussions autour d'un départ de GM sont une forme de bluff destiné à dissuader les salariés à réclamer de nouvelles hausses de salaires. Le mois dernier, GM Korea a trouvé un accord avec les représentants des salariés prévoyant une hausse des salaires et le versement d'une prime de 10 millions de wons (6 735 euros).

« Selon nous, la direction nous menace pour nous mettre sous pression et nous obliger à coopérer » a déclaré un porte-parole du syndicat des salariés de GM en Corée, Choi Jong-Hak. GM semble toutefois avoir réellement commencé à réduire la voilure en Corée du Sud, incitant certains cadres syndicaux à dire à Reuters, sous le sceau de l'anonymat, qu'ils craignaient une fermeture des usines sud-coréennes.

Le constructeur américain a dit au syndicat de sa branche sud-coréenne qu'il n'y produirait pas la Chevrolet Cruz de nouvelle génération, même si le modèle actuel devrait continuer d'y être construit. Selon certaines rumeurs, l'Espagne pourrait être choisie pour produire la nouvelle version de la Cruz.