Après une première évaluation des partis alternativement au gouvernement entre 1997 et 2006 (voir ma news du 16 décembre 2006), des associations réunies au sein de l'Alliance pour la planète (71 organisations dont les Amis de la Terre, Réseau Action Climat-France, Ecologie sans frontière, Planète Urgence, Greenpeace, WWF) ont noté l'impact environnemental des divers programmes présidentiels. Dix candidats ont été étudiés : François Bayrou, Olivier Besancenot, Marie-George Buffet, Arlette Laguiller, Corinne Lepage, Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy, Segolène Royal, Philippe de Villiers et Dominique Voynet. Ce classement concernant la prise en compte de l'environnement dans leur programme a été dévoilé aujourd'hui ! Une précision : la nouvelle notation a été "réalisée en évaluant les programmes de chaque candidat au regard des 24 propositions estimée indispensables".

Le classement des programmes présidentiels

D'après l'Alliance pour la planète, Dominique Voynet (Les Verts) et Corinne Lepage (Cap 21) sortent du lot. Elles confirment leur véritable connaissance et leur maîtrise de l'écologie qui constituent la colonne vertébrale de leurs projets. Elles obtiennent chacune 16,5/20.

Ségolène Royal (PS) 13/20, François Bayrou (UDF) et Marie-George Buffet (PCF) 9/20, Nicolas Sarkozy (UMP) 8,5/20, Olivier Besancenot (LCR) 8/20, Philippe de Villiers (MPF) 7/20, Jean-Marie Le Pen (FN) et Arlette Laguiller (LO) 5/20.

Toujours selon l'Alliance pour la planète, Ségolène Royal, François Bayrou, Nicolas Sarkozy, et dans une moindre mesure Marie-George Buffet, il apparaît que les interpellations sur le changement climatique, la perte de la biodiversité ou les déséquilibres mondiaux, irriguent maintenant leurs discours. Ils font des propositions qui témoignent de cette nouvelle conscience mais ils ne vont pas jusqu'à remettre en cause le mode actuel de développement. Pour être entendues, leurs propositions devront être précisées, complétées. Pour les quatre derniers, à l'exception d'Olivier Besancenot qui reprend à son compte quelques thèmes liés à l'environnement, l'écologie n'est pas leur préoccupation. Au cours des prochaines semaines, jusqu'au jour de l'élection, les associations de l'Alliance pour la planète attendront de chaque candidat qu'il confirme les moyens que celui-ci accordera, une fois élu, à chacune des mesures, et qu'il précise le calendrier de la mise en œuvre. En décembre 2006, les associations de l'Alliance pour la planète avaient fait connaître leur appréciation sur les décisions et le travail des partis politiques au gouvernement et au Parlement entre 1997 et 2006 (UMP, UDF, PS, PC, Les Verts). Celle-ci était plutôt négative, l'environnement n'a pas été leur priorité, sauf pour les Verts. Les partis politiques et les candidats ont jusqu'au 26 avril 2007 pour améliorer leurs scores.

D'après Associated Press, Daniel Richard, président du WWF-France, a déclaré dans un communiqué : "Les candidats et leurs équipes ont incontestablement travaillé sur les enjeux environnementaux depuis plusieurs semaines. Mais entre la surenchère des discours et les propositions concrètes, avec des objectifs précis et des moyens identifiés, il y a un pas que certains peinent à franchir."

"La note donnée est un point de départ que les associations de l'Alliance vont chercher à faire évoluer positivement en rencontrant les candidats et, si besoin, en faisant pression sur eux", ajoute Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre.

Parmi ses 24 mesures, l'Alliance suggère de produire 15% d'énergies renouvelables d'ici 2012. Elle prône un moratoire sur les OGM et la conversion de 25% des terres à l'agriculture biologique. Elle propose d'arrêter la construction d'incinérateurs et de développer la collecte sélective afin que 80% des déchets ménagers soient traités par méthanisation, compostage, recyclage ou réemploi.

En route pour la présidentielle, le virage va être serré pour les candidats !