La candidate de CAP 21 Corinne Lepage a présenté aujourd'hui à 15h devant la presse son programme présidentiel. Vous pouvez le retrouver au complet sur son site Internet officiel : http://corinnelepage.hautetfort.com. Corinne Lepage est la fondatrice et la présidente du parti Citoyenneté Action Participation pour le XXIe siècle (CAP 21) depuis 1996. Elle est également membre fondatrice de la CRII-GEN, association d'étude de l'impact des techniques génétiques sur le vivant. L'ex-ministre de l'Environnement d'Alain Juppé, dont le slogan de campagne est "osons ce que nous voulons", souhaite "construire une société désirable" sur "trois piliers": "écologie, démocratie et laïcité."

L'écologie, l'emploi et l'économie au coeur de son programme

"L'urgence écologique n'est pas ennemie du développement économique. Au contraire, le seul moyen de garantir un développement économique pour la prochaine décennie est de se positionner sur les industries et les activités créatrices de valeur, celles qui contribueront à produire autrement et à restaurer ce qui était donné par la nature, et à substituer aux consommations de ressources du monde réel, le monde virtuel. Déjà, les activités de protection de l'environnement ont généré 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2004 (2 % du PIB pour 380 000 emplois - source IFEN) en France, et en Europe, 2,2 % du PIB et 1,7 % de l'emploi total (source : rapport du 22 novembre 2006, Commission européenne). En Allemagne, le secteur de l'environnement emploie plus d'actifs (1,5 millions de personnes) que l'automobile. C'est une révolution industrielle qui repose sur la dématérialisation de l'économie, c'est-à-dire moins de ressources prélevées, une meilleure optimisation des usages, une approche d'éco-conception en cycle de vie, un passage du produit au service... Nous y gagnerons en emplois mais aussi, et surtout, nous vivrons mieux. Ce projet est celui d'une écologie positive, qui réconcilie économie et emploi, relocalise l'activité pour limiter les émissions de CO2 et autres GES et donne une dimension participative plus forte à notre économie. Il appelle à une révolution douce.

Se déplacer - Innover pour préserver la mobilité

  • Encourager l'usage alternatif à l'automobile individuelle (co-voiturage, auto-partage), l'inter modalité entre les modes de transports (parcs relais), et la gestion de la mobilité (plans de déplacements de zones d'activité/entreprises/écoles/administrations/universités)
  • Favoriser le transport par rail et voie fluviale
  • Instaurer un moratoire sur la construction des autoroutes et transférer les sommes prévues sur le développement massif des transports collectifs, du ferroutage et du fluvial
  • Développer un système de la taxe à la tonne/kilomètre pour tout le transport routier y compris le transit
  • Inciter l'acquisition de véhicules à faibles impacts
  • Moduler la TVA sur les voitures avec une offre à 5,5 % pour les dix voitures les moins polluantes du marché (émission de CO2 et polluants locaux), à 19,6 % pour les véhicules émettant moins de 160 g et 33 % pour les véhicules dépassant ce seuil. Rendre obligatoire le filtre à particules sur tous les véhicules diesels (PL,

transports en commun et véhicules particuliers)

  • Rendre obligatoire la norme de 120 g/CO2/km pour les flottes captives de toutes les collectivités publiques et de l'État
  • Créer un prêt à taux 0 ou offre de location-achat sans intérêt pour les ménages à faible revenu qui souhaitent remplacer leur véhicule ancien par un modèle émettant moins de 120 g de CO2
  • Offrir un crédit d'impôt et une prime pour tout utilisateur d'une voiture qui passerait à un moyen de locomotion sans CO2 (vélomobile ou vélo)
  • Poursuivre et accentuer la politique de prévention et de sécurité routière

Travailler - Concilier l'économie et l'emploi par l'écologie

  • Lancer un New Deal écologique (nouvelle stratégie écologique) et créer en 5 ans 300 000 emplois directs par

le développement des Nouvelles Technologies Environnementales (Livre Blanc Ecoresp 2)

  • Développer les activités à faible impact environnemental en soutenant le couple : nouvelles technologies de l'information et de la communication et Nouvelles Technologies Environnementale
  • Développer les PME dans les NTE
  • Créer des dispositifs de mise en réseau de porteurs de projets territoriaux
  • Favoriser les PME performantes sur le plan environnemental, en valorisant leur position dans les cahiers des charges publiques

Produire - Lancer une nouvelle révolution industrielle

  • Créer une autorité indépendante chargée de l'évaluation écologique des produits et services et de la transmission des résultats au public
  • Imposer aux collectivités publiques l'achat de produits en divisant par quatre, à terme, les besoins en énergie et en matières premières pour leur production (20 % des achats publics écoconditionnés sur 5 ans)
  • Évoluer vers une industrie en logique circulaire (les déchets des uns deviennent les matières premières des autres)
  • Favoriser l'émergence de l'écologie industrielle
  • Développer des synergies de production par la création d'écoparcs interindustriels
  • Intégrer les exigences environnementales dès la conception du produit (éco-conception)

Cultiver - Construire une agriculture durable

  • Régionaliser, plafonner par actif et conditionner à des critères environnementaux les aides agricoles dans le cadre de la PAC actuelle pour favoriser l'agriculture durable (agriculture biologique et agriculture intégrée)
  • Instaurer des permis d'émission de carbone pour l'agriculture sur des critères environnementaux et pour cela, former les agriculteurs aux techniques alternatives
  • Négatifs sur les émissions des GES. Négatifs sur les intrants (pesticides, nitrates...) pour réduire

leur usage d'un facteur 2 à 5 ans et valoriser financièrement les agricultures qui minorent leur usage

  • Positifs sur les pratiques agricoles permettant la capture du carbone 20
  • Favoriser les biocarburants à bilan écologique positif (huiles végétales brutes notamment)

Favoriser la recherche

  • Redynamiser la recherche publique. Affecter 3 % du PIB à la recherche
  • Créer auprès du Premier Ministre et du Ministre chargé de

l'environnement une Haute Commission de prospective Science, Technologie, Environnement chargée d'alerter sur les domaines et sur les enjeux de l'avenir : son rapport annuel ou bisannuel sera rendu public

  • Instituer des commissions d'évaluation incontestées incluant éventuellement des spécialistes étrangers pour l'Agence Nationale de la recherche
  • Fournir un support de recherche indépendant et participatif en réponse aux préoccupations de la société civile (Boutique des Sciences)
  • Encourager la recherche privée et améliorer les synergies
  • Inciter les grandes entreprises à assumer plus de recherche par elles-mêmes et orienter les crédits publics davantage sur les PME
  • Repenser toute l'organisation des soutiens à la recherche dans les PME, en faire une priorité (crédit d'impôt à 100 % sur 5 ans)
  • Augmenter la proximité entre les laboratoires publics, privés, les entreprises, les PME via les Conseils Régionaux
  • Lancer un programme de recherche européen efficace en réseau thématique
  • Orienter la recherche publique et les regroupements d'entreprise vers les Nouvelles Technologies Environnementales et l'agriculture
  • Faire financer des pôles régionaux de recherche sur les Nouvelles Technologies de l'Environnement et de l'Énergie par la taxe sur les produits polluants
  • Relier ces pôles de recherche à des pôles d'écologie industrielle
  • Affecter 5 % des financements à des programmes de

recherches consacrés à l'écologie, la santé et l'étude des phénomènes sociaux et sociétaux."