Alors que les candidats à la présidentielle de 2007 font des promesses électorales tous azimuts pour défendre l'environnement (plutôt une surenchère électorale environnementale), l'Alliance pour la planète s'est amusée à dresser un bilan des actions des politiques présents dans les gouvernements successifs depuis 1997. L'Alliance rassemble des associations comme Greenpeace, les Amis de la Terre, le WWF, la Fondation Nicolas Hulot et France Nature Environnement. Pour cet examen des politiques, ces associations se sont basées sur les textes de loi, les amendements, les votes lors des débats au Parlement et les prises de position. Elles les ont d'ailleurs notés sur 20, comme à l'école. Et vu leur résultat, la plupart d'entre eux sont des cancres dans "la matière écologie"!

Carnet scolaire

Les partis politiques ont été évalués sur 24 propositions : établissement d'une écotaxe progressive de 0 % à 30 % sur les biens et les services, production de 15 % d'énergie primaire à partir d'énergies renouvelables d'ici à 2012, interdiction des produits chimiques dangereux, arrêt de la dégradation des milieux naturels et ruraux...

L'UMP obtient 4,5/20, l'UDF 5/20, le PC 5,5/20, le PS 6,5/20, les Verts 11/20. Mais pour les associations, ce parti écolo a souvent défendu des positions proches des attentes des associations, notamment pendant les débats parlementaires.

Jean-Philippe Teboul, l'un des porte-parole de l'Alliance, a déclaré : "Nous ne nous attendions pas à des scores aussi mauvais. Mais ils sont mérités. Ils reflètent un véritable déficit d'actions, de prises de positions. L'idée de noter les partis est née fin 2005. Nous sentions la montée en puissance de l'écologie dans le débat politique. Nous voulions faire en sorte que les politiques ne se contentent pas d'en parler plus, mais que des décisions allant dans le bon sens soient prises. Nous avons été les plus objectifs possible. Il était impossible de connaître le score final avant le terme du processus de notation."

Commentaires sur le bulletin

La droite, la gauche et les Verts sont en balance. Dans la lutte contre le réchauffement climatique, la gauche plurielle, au pouvoir entre 1997 et 2002, fait un effort grâce à l'affectation de crédits au développement des transports en commun en ville. Mais Gilles de Robien, ministre des Transports (UDF) entre 2002 et 2005, porte le bonnet d'âne pour le programme massif de relance de la construction d'autoroutes et les réductions drastiques des crédits aux transports en commun dès 2003. Seuls les Verts "se sont illustrés par une opposition constante" aux autoroutes.

La droite (UMP-UDF) et la gauche (PS-PC) sont accusés de ne pas assez encourager le développement de l'agriculture biologique, de ne pas défendre la lutte contre les substances chimiques dangereuses, de ne pas inciter à la réduction des déchets et de na pas protéger les espaces naturels. Selon l'Alliance, "si des lois ont été votées pour contrer ou atténuer les dégradations (pollution de l'eau, des sols, étalement urbain), elles n'ont pas été respectées ou ont été remises en question par des parlementaires".

Les associations pointent le doigt sur le "développement économique" mis en valeur afin de justifier la création d'aéroports, de ports ou de barrages, au détriment de l'environnement. Les candidats à la présidentielle parlent maintenant de la fiscalité écologique. Mais aucun programme de gouvernement ne l'avait évoquée jusqu'à présent. Les ONG sont sévères avec les politiques : "Leur place dans les gouvernements leur a rarement permis d'avoir le poids nécessaire pour s'imposer".

Un autre examen en vue

L'Alliance pour la Planète attend au tournant les politiques : elle va noter le programme des candidats à la présidentielle en janvier 2007 car ils promettent tous une révolution écologique. Rendez-vous est pris avec l'Alliance : les futurs électeurs pourront être ainsi les inspecteurs académiques !