Lors d'une conférence de presse sur le réchauffement climatique, le patron de l'Association météorologique chinoise Qin Dahe a déclaré hier que la Chine manquait de moyens financiers et technologiques afin de s'approprier les énergies propres et renouvelables et ne pouvait donc pas modifier sa dépendance aux énergies fossiles polluantes.

La Chine est le 2e émetteur de gaz à effet de serre au monde derrière les Etats-Unis ! La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Jiang Yu a renvoyé la balle dans le camp des pays développés en déclarant : "Il faut relever que le changement climatique est le résultat des émissions sur le long terme des pays développés. Les pays développés devraient montrer l'exemple en endossant la responsabilité de la réduction des émissions conformément au protocole de Kyoto. Actuellement, les émissions de la Chine sont assez faibles. L'objectif de la Chine est modéré, nous sommes prêts à assurer notre contribution à la réduction des émissions de gaz. Pékin a fait de la protection de l'environnement une de ses priorités. La Chine n'est pas concernée par les restrictions du protocole de Kyoto sur les émissions de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre : elle est toujours considérée comme un pays en développement." C'est quand même incroyable et révoltant d'entendre un tel discours de la part du 2e plus grand pollueur planétaire !

D'après le rapport scientifique de l'ONU publié vendredi 2 février, le facteur humain dans le réchauffement du climat est certain à plus de 90%, contre 66% en 2001 lors de la précédente estimation. Les températures moyennes du globe devraient augmenter de 1,8 à 4 degrés Celsius d'ici la fin du siècle et le niveau des océans devrait monter de 18 à 59 cm sur la même période. D'après Qin Dahe, les signes de ce réchauffement sont déjà perceptibles en Chine où les températures hivernales sont nettement au-dessus des normales saisonnières : "Nous pouvons dire que cet hiver a été très chaud à Pékin. C'est clairement lié à la tendance au réchauffement climatique." Selon le journal China Daily, le mercure a été au plus haut de ces 30 ans dernières années en février 2007 à Pékin.

En résumé, les deux plus grands pollueurs du monde, les Etats-Unis et la Chine, prétendent d'un côté qu'ils vont faire des efforts pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais de l'autre, ils donnent des excuses économiques et (ou) technologiques au final (avec des sous-entendus politiques et stratégiques) pour ne pas faire trop d'efforts non plus...