A. La pièce de première ligne

En premier, et à tout seigneur tout honneur, la pièce d’origine dite aussi de première ligne : c’est la pièce de rechange vendue exclusivement par le concessionnaire dans l’emballage de la marque de la voiture. Elle est censée être absolument identique à la pièce de première monte, comme si elle avait été prélevée sur la chaîne d’assemblage. Pourquoi « censée » ? Parce que ce n’est pas si simple ! La qualité peut être revue à la hausse ou à la baisse par le constructeur selon son bon vouloir. En résumé, en théorie, le constructeur engage sa réputation sur cette pièce de rechange « d’origine ». Dans la réalité, sa garantie équivaut à celle des autres intervenants, ni plus ni moins.

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Exemple : un alternateur pour Renault Twingo dans une boîte Renault. Ça paraît simple mais pourtant, ça fait belle lurette que Renault (et les autres) ne fabriquent plus d’alternateurs. Il s’agit donc d’un Magneti Marelli en théorie totalement conforme à celui monté sur votre voiture. Je dis en théorie car depuis peu, les constructeurs ont accepté la diffusion de pièces différentes suite non pas à des accords techniques, mais commerciaux. Ainsi, l’essuie-glaces du Scénic 1 phase 2 (grands phares plastique) était au départ en Bosch, mais la rechange Renault Boutique est aujourd’hui en Valeo. Quelle différence direz-vous ? Eh bien, les raclettes n’ont pas la même allure et l’essuyage s’avère moins performant sur ce véhicule. Car le Scénic a été conçu avec l’assistance de Bosch qui a fourni la première monte pendant toute la vie de ce véhicule. Donc en tout état de cause, ce n’est pas exactement la même pièce que celle du véhicule, ce qui porte un coup presque fatal à la notion même de « pièce d’origine de première monte ».

Autre exemple encore plus parlant : les pneus. Les pneumatiques de première monte, c'est-à-dire ceux qui se trouvent sur une voiture neuve, n’existent pas dans le commerce de la rechange. Oui, vous avez bien lu : n’existent pas. On trouve des pneus identiques en marque, taille, structure et dessin, mais ce n’est pas le même mélange de gomme. Ce dernier est spécifique à chaque modèle et uniquement fourni à l’usine pour la première monte. Pourquoi ? Tout simplement parce que les manufacturiers se font une guerre terrible pour obtenir un marché de première monte et vont jusqu’à développer des pneus spécifiques pour un modèle donné, pneus que personne ne sait fournir en rechange. Aussi, on ne trouve chez les concessionnaires ou les marchands de pneus que des pneus plus « génériques ».

Un autre phénomène peut également parfois influer sur la qualité de la pièce d'origine : le constructeur de l’engin de départ est tenu à une certaine maîtrise des coûts de fabrication qui se traduit sur certains postes par une qualité disons… perfectible (et c'est un euphémisme). Citons par exemple les bobines d’allumage Sagem des Renault de 1998 à 2002, le filtre à gazole des premiers HDI Peugeot ou encore la courroie de distribution des Ford Fiesta 1.8D etc., la liste est longue… Aussi, sur certains postes où il vaut mieux ne pas lésiner, la pièce de série dite « d’origine » n’est pas forcément la meilleure solution. Certaines pièces adaptables peuvent être de meilleure qualité que l’origine par choix de matière ou de technologie. Exemple, les soufflets de cardan universels, dont le caoutchouc synthétique est autrement plus résistant que celui du soufflet d’origine ou encore les ampoules de phare +30 ou + 50%  de luminosité en plus, bien meilleures que les ampoules de première monte…


  • Très peu de risque
  • Si pièce pas strictement identique, elle reste néanmoins préconisée et garantie par le constructeur
  • Prix
  • Attente au guichet de la concession


Le conseil Caradisiac

Même si le risque zéro n'existe pas, c'est quand même la plus sûre des options.



B. La pièce dite de deuxième ligne 

Il s'agit de la pièce du sous-traitant ayant fourni la première monte. C'est la même que celle de la première ligne vendue par le constructeur sous sa propre marque, mais cette fois, cette pièce est vendue sous l'emballage du sous-traitant. Elle est vendue un peu partout : grossiste, centre-auto et même hypermarché pour les plus courantes (bougies, essuie-glaces, etc.). C’est une pièce d’origine bien que les constructeurs, défendant leurs intérêts propres, aient tendance à dénigrer l’appellation. Un peu comme un grand cru qui serait déclassé pour cause de surproduction vinicole. C’en est, sans en être, tout en en étant…

Exemple : le même alternateur Magneti Marelli pour une Twingo mais dans un emballage Magneti Marelli. C’est techniquement exactement la même pièce que celle de la première ligne. Mais elle est vendue de 20 à 30 % moins cher, voire encore moins quand la vente se fait à un garagiste patenté (système de remises).

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Une collection Bendix pour frein à tambour. C’est de la deuxième ligne.

  • Prix
  • Garantie par un fabricant de renom
  • Difficulté dans certains cas pour identifier le sous-traitant qui a fabriqué la première monte (exemple : pompe à eau)


Le conseil Caradisiac

Ne pas hésiter, pièce aussi fiable que celle badgée constructeur.


Pièce neuve défectueuse, une expérience vécue...

Il faut toujours avoir en tête qu’une pièce neuve juste sortie de la boîte peut quand même être défectueuse. Je l’ai appris tout jeune avec des bougies NGK flambant neuves pour ma CB450 Honda bicylindre qui m’ont juste permis d'atteindre le bout de ma rue.

Elles venaient pourtant de chez le concessionnaire de Versailles. Je suis rentré sur un demi cylindre. Ma moto ratatouillait horriblement. J’ai passé l’après-midi à démonter les carbus et à refaire l’allumage sans succès. En désespoir de cause j’ai remis les vieilles bougies. Résultat : Vraoum au premier coup de démarreur; un avion de chasse. Une leçon qui m’a bien servi par la suite…