Patrick Garcia vous en parlait ici-même : contre toute attente, les anglais font machine arrière en réduisant le parc de leurs radars. Il ne s'agit pas d'un désaveu de la politique en matière de sécurité routière en vigueur jusqu'ici mais plutôt d'une question de gros sous. Le nouveau gouvernement de David Cameron a en effet décidé de réduire le budget alloué à la Sécurité Routière et de tout simplement stopper le versement direct de fonds spécifiquement pour les radars. Faute de moyens, les collectivités se voient donc dans l'obligation d'arrêter certains radars de leur parc, voire même de les supprimer, pour faire des économies. Et ils sont nombreux : 72 radars automatiques ont déjà disparu rien que dans l'Oxfordshire, et seront suivis par 89 dispositifs mobiles, et ça n'est que le début, puisque l'épidémie va s'étendre à d'autres comtés, comme le Northamptonshire et le Sommerset.

Suite à cette hémorragie, Mick Giannasi, président de l'association des chefs de police, tire la sonnette d'alarme selon Le Figaro et a écrit au Ministre des Transports pour manifester son mécontentement et ses craintes sur des conséquences fâcheuses sur la mortalité routière : « Nous avons lourdement investi dans des infrastructures mais il y a un risque de voir tout cela diminuer. Si rien n'est mis en place, la vitesse sur les routes va augmenter et le nombre de victimes avec». Une position confirmée par un spécialiste des transports qui cite comme exemple les Pays-Bas où les décès sur la route ont augmenté dans les années 90 après un relâchement de la politique de sécurité routière. Le gouvernement se défend de son côté en estimant qu'il n'est pas de son ressort de financer la sécurité routière de façon locale et que cela appartient donc aux collectivités.

Le Royaume-Uni a enregistré l'année dernière un record avec « seulement » 2 222 victimes sur ses routes. Il conviendra donc de surveiller de près les chiffres de l'année 2010 pour déterminer véritablement l'importance des radars dans ceux-ci.

Source : Le Figaro