Selon les relevés de L'association Sécurité et Réparation automobile (SRA), le prix des pièces avait augmenté de 3,7 % en 2010 et de 4,3 % en 2011. En 2012, elles n'auront augmenté "que" de 2,8 %. C'est encore 0,9 point de plus que l'indice des prix à la consommation, qui en 2012 a progressé de 1,9 %, mais c'est bien plus raisonnable que les années précédentes.


Les pièces de carrosserie ont moins augmenté cette année. La peur d'une libéralisation a calmé les hausses du côté des constructeurs.

Un hasard ? Pas vraiment. Il faut rappeler que cette année, l'Autorité de la Concurrence (ADLC) a mené une grande enquête, à la demande des associations, sur le fonctionnement du marché de l'après-vente, et sur la concurrence (ou pas) qui y règne. Le lien a été clairement établi entre la hausse du prix global des pièces détachées, et celle des pièces dites "visibles", comprenez les pièces de carrosserie, qui bénéficient toujours d'un monopole constructeur. Eux seuls ont le droit, en France, de les fabriquer, au nom du respect de la propriété intellectuelle (le dessin). Ce n'est pas le cas dans d'autres pays européens comme l'Allemagne, l'Espagne ou l'Angleterre, où les consommateurs ont le choix (pièces constructeur ou adaptables) et où ils payent en moyenne 30 à 40 % de moins.


Résultat, l'ADLC s'est clairement montrée favorable à une libéralisation, qui n'avait pu aboutir jusque-là, les industriels brandissant le risque de perdre des emplois dans ce secteur. Il n'aura fallu que cette menace pour que les constructeurs français s'engagent à limiter la hausse des prix. Ce qui fut fait.


En l'occurrence, les 3 constructeurs tricolores font mieux que leurs concurrents. Appliqué, Renault n'a augmenté ses prix que de 1,7 % en moyenne. Psa fait encore mieux avec + 1,4 % chez Peugeot et + 1,5 % chez Citroën.

Ce sont donc les constructeurs étrangers qui ont tiré les prix vers le haut. Les marques du groupe VW (sauf Audi) ont toutes augmenté leurs tarifs plus que la moyenne (+ 4,6 % pour VW, + 4,6 % pour Skoda, + 4,9 % pour Seat). Chez Mazda, on est à + 5,9 %, chez Ford + 4,9 % et BMW affiche + 3,3 %.


Dans le même temps le prix de la main-d'œuvre a pris cher également avec + 3,7 %. Mais c'est une autre histoire…