Lorsque les secours sont arrivés sur les lieux de l'accident, tous ont rapidement compris que ce choc totalement inattendu était d'une gravité extrême. Alors que sa monoplace s'engouffrait sous le camion stationné en bord de piste, le hayon de déchargement ouvert heurtait la tête de Maria de Villota de plein fouet. Profondément blessée au visage, on apprenait que l'Espagnole qui luttait pour sa survie avait perdu un œil dans le choc.

Au fil des jours, les nouvelles devenaient plus rassurantes sans que l'on sache dans quel état allait se retrouver la pilote une fois sortie de l'hôpital. En faisant la Une (en photo s'il vous plaît) d'un magazine people – Hola - elle répond en partie aux interrogations.

«Je me souviens de tout - même du moment de l'impact. Quand je me suis réveillé [à l'hôpital] avec tout le monde autour de moi, j'ai commencé à parler en anglais car je pensais que j'étais à un check-up FIA et que l'infirmière était un entraineur. Mon père m'a dit: « S'il te plaît, Maria, parle espagnol, parce que ta mère ne comprend pas la moitié des choses que tu dis », et puis j'ai pris conscience de tout. De ce qui était arrivé, où j'étais et pourquoi.

Au début, ils couvraient mes yeux donc je ne pouvais pas me voir. Le premier jour ou j'ai pu le faire, j'ai regardé le miroir, j'avais 104 points sur le visage qui semblait être de la corde nautique noire, et j'avais perdu mon œil droit. J'étais horrifié. Je dois encore bientôt subir de nouvelles opérations mais le pire est derrière moi.

Maintenant, je n'ai plus qu'un œil mais je peux percevoir certaine chose mieux qu'avant. Ma vie était une course permanente contre le temps, je vois maintenant que nous devons nous arrêter afin de mesurer les choses différemment. Ce ne sont plus les dixièmes sur le chrono qui sont importants, mais les petits moments.

Je ne sais toujours pas ce qu'il adviendra de ma licence. Je sais qu'aux USA, certains pilotes ont perdu un œil mais ils possèdent toujours leur licence. En perdant un œil, je sais qu'on perd la perspective, la notion de profondeur. Maintenant je me demande quel doit être mon futur : être un pilote ou si je dois faire de ma vie autre chose. Je ne sais pas encore ce que je dois faire... »


Dans les prochains mois, Maria de Villota doit subir deux nouvelles opérations pour corriger un déplacement du crâne et pour reconstruire son œil.