Trois cent trente-trois exemplaires, et pas un de plus. A l’instar de l’élitiste R8 GT, produite elle aussi à seulement 333 exemplaires pour le monde, la petite Audi A1 joue à son tour aux starlettes. Il ne s’agit en rien d’un simple « coup marketing », mettant en avant un bel emballage et une petite reprogrammation de puce électronique, mais d’une vraie série limitée, qui bénéficie de nombreux changements, tant techniques qu’esthétiques. Pas moins de 600 modifications au total, car à l’origine, la sage A1 n’était pas faite pour recevoir la transmission intégrale quattro (avec un « q » minuscule s’il vous plaît), et encore moins un turbulent 4 cylindres turbo développant plus de 250 ch ! Les ingénieurs du département sportif Quattro GmbH, qui développent habituellement les Audi S et RS, sont donc partis de très loin, en se basant exclusivement sur la variante 3 portes, plus dynamique d’aspect que la 5 portes Sportback.

Afin d’implanter la transmission quattro, le réservoir de carburant a été prié de migrer un peu plus vers le coffre, quitte à limiter encore sa contenance (210 dm3). Le châssis, sensiblement renforcé afin d’encaisser ce surplus de puissance, reçoit le train arrière du coupé TTS, mais aussi son 2.0 turbo TFSI à injection directe. Par « principe de précaution », il voit en revanche son écurie quelque peu réduite, en passant de 272 à 256 ch, ce qui est bien assez encore pour mouvoir un telle bombinette. Bien sûr, abriter un tel bloc n’est pas sans conséquence sur les cotes extérieures de l’auto, modifiées elles aussi en profondeur. Avec ses porte-à-faux avant et arrière allongés respectivement de 19 et 14 mm, l’A1 quattro est plus longue de 33 mm, mais aussi curieusement moins large, de 14 mm.

Le grand méchant look

Prise en mains - Audi A1 Quattro : bombe urbaine
Prise en mains - Audi A1 Quattro : bombe urbaine

Pourtant, à l’observer, elle apparaît solidement campée sur de grosses jantes blanches en alliage de 18 pouces qui emplissent généreusement les passages de roues. A l’image de leur dessin inédit « à turbine », clin d’œil aux Audi de compétition engagées jadis en championnat américain IMSA, chaque détail compte. L’A1 quattro revêt ainsi une livrée unique, composée d’un blanc glacier nacré qui lui est réservé, parfaitement mis en valeur par l’adoption d’un pavillon et d’arches de toit laquées noir brillant, comme la calandre singleframe du reste. Notre petite teigne bodybuildée, badgée « quattro » de la proue à la poupe, a ainsi droit au « grand méchant look », en adoptant un bouclier avant percé par de généreuses entrées d’air, tandis que l’arrière se coiffe d’un imposant aileron de toit. Une poupe qui annonce clairement la couleur, en recevant 2 grosses sorties d’échappement ovales, comme sur la R8 V10. Cet esprit « racing » se décline bien sûr jusque dans l’habitacle.

Prise en mains - Audi A1 Quattro : bombe urbaine

Comme d’habitude chez Audi, on trouve une finition à la fois luxueuse et sportive, où rien ne manque. Dès l’ouverture des portes, habillées de seuils en aluminium estampillés « A1 quattro », on a le sentiment bien réel de prendre place à bord d’une auto d’exception. Sièges baquets à coques dures habillés de cuir Nappa, hi-fi Bose de 465 W, volant sport numéroté et pièces taillées dans l’aluminium, comme le contour des buses d’aération ou le superbe levier commandant la boîte mécanique à 6 rapports, sont ici de rigueur. Dernier détail qui a son importance : le compte-tours spécifique à fond rouge, placé en évidence devant le pilote, gradué généreusement jusqu’à 8 000 tr/mn.

Évidemment, toutes ces attentions se payent sur la balance : 1 390 kg à vide, c’est beaucoup pour une petite auto aussi radicale, à vocation purement sportive. Vu le faible nombre d’exemplaires prévus pour le monde, Audi aurait pu selon nous aller encore bien plus loin dans sa démarche, en supprimant par exemple quelques équipements de confort, et même la banquette arrière. Un bémol qui s’envole, comme par magie, dès la mise en marche du moteur. Le double échappement ovale, situé de chaque côté du diffuseur d’air, crache à l’unisson une sonorité rauque et métallique, qui a de quoi ravir les mélomanes. Une mise en bouche avant de déclencher les hostilités…