Comme annoncé par Caradisiac la semaine dernière, les radars mobiles nouvelle génération qui viennent d'obtenir leur homologation de la part du LNE* vont pouvoir commencer à verbaliser pour de vrai. En l'occurrence, la Sécurité routière a prévenu ce jeudi matin que leur entrée en service était prévue pour le 15 mars prochain, dans une quinzaine de départements**. Cela tombe bien puisque dans un premier temps, seule une vingtaine de Renault Mégane 1.5 dCi doivent en être équipées. Et en trois ans, il devrait y en avoir 300 de déployés, avec un rythme de 100 par an. D'autres modèles, comme des Peugeot 308, des Ford Focus ou encore des Renault Traffic, pourront alors en être dotés.

La grande nouveauté avec ces radars mobiles-mobiles, comme ils ont été d'abord surnommés, c'est qu'ils peuvent repérer les excès de vitesse dans le flot de la circulation, et pas seulement à poste fixe sur le bord des routes. Les véhicules en question seront difficilement repérables – mais peut-être moins que ce que l'on pouvait craindre au départ -, car non seulement les photos seront prises sans flash visible, mais l'antenne radar sera en grande partie dissimulée derrière la plaque d'immatriculation, et aussi la caméra, sur la planche de bord, pourra être facilement confondue avec un simple boîtier GPS.

En déplacement, les véhicules détectés en infraction pourront uniquement être photographiés par l'arrière. Les autorités ont bien laissé entendre qu'ils pourront aussi un jour être flashés par l'avant, mais alors une nouvelle homologation sera nécessaire. Pour l'heure, pour un contrôle dans les deux sens de circulation – y compris simultanément ! –, ce nouveau type de radar devra être utilisé uniquement en mode stationnaire, soit à l'arrêt sur le bas-côté.

Rappelons que ces nouveautés devraient surtout être utilisées pour repérer de plus gros excès de vitesse que ceux qui le sont généralement par les radars classiques. En effet, la marge d'erreurs à appliquer les concernant est doublée, de 5 à 10 km/h jusqu'à 100 km/h, et de 5 à 10% au-dessus. En outre, en mouvement, « il est nécessaire que la différence de vitesse entre les véhicules cible et porteur soit supérieure à 20 km/h », stipule le certificat d'homologation daté du 18 février 2013.

En pratique, sur une autoroute limitée à 130 km/h, les verbalisations pourront commencer à partir seulement d'une vitesse enregistrée à 145 km/h. Et encore, il faudra alors que les agents ne roulent pas à plus de 125 km/h. A 130, seuls ceux dépassant les 150 pourront donc se faire surprendre. Dans un tel scénario, les contrevenants présumés ne pourront alors perdre qu'un seul point et avoir une amende de 45€ (au taux minoré, à régler dans les quinze jours), tandis qu'avec les radars « standard », ils encourraient un retrait de deux points et une amende forfaitaire de 135€. Surtout, rappelle Caroline Tichit, avocate spécialisée dans le droit routier, « ces nouveaux radars restent avant tout des radars automatisés, avec lesquels les vrais responsables ne sont jamais arrêtés. Les propriétaires flashés, destinataires des PV, pourront donc facilement contourner le retrait de point(s), en cas de contestation ». Pour tout connaître de vos droits, n'hésitez pas à consulter notre rubrique « En direct de la loi ».


*Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE), l'organisme en charge de l'homologation des appareils de mesure.

** Les 17 départements concernés dans un premier temps selon le communiqué de la Sécurité routière : Somme, Oise, Loiret, Ille-et-Vilaine (deux dispositifs en service), Bouches-du-Rhône (deux dispositifs en service), Haute-Garonne, Rhône, Nord, Moselle, Loire-atlantique, Gironde, Calvados, Pyrénées-orientales, Vaucluse, Loir-et-Cher, Alpes-maritimes et Essonne.