On apprenait au mois de mai que la Commission Européenne était sur le point d'attaquer la France pour non-respect des valeurs limites de particules fines. Pour y faire face, l'Etat vient d'engager une révision du plan de protection de l'atmosphère en Ile de France qui ne satisfait pas les écologistes.


C'est à l'association les Amis de la Terre Paris, qui dénonce depuis la création du plan en 2005 des insuffisances caractérisées, que l'on doit l'action en justice qui a conduit la Commission Européenne à assigner la France devant la Cour de justice européenne pour non-respect des valeurs limites de particules fines. En cause, un plan « essentiellement basé sur les progrès technologiques des véhicules et les mesures réglementaires de régulation du trafic automobile lors des pics de pollution » qui n'a pas suffit, selon l'association, à « répondre aux enjeux de santé publique ».

Face à l'action engagée par la Commission Européenne, l'Etat semble se décider à faire évoluer les choses et a récemment lancé une révision du plan. Une bonne nouvelle, à un « détail » près : les professionnels ont été associés à la concertation, une façon pour les Amis de la Terre de « remiser au magasin des accessoires » les engagements pris au cours du Grenelle. « Seuls, les professionnels seraient-ils à même de décider comment régir l’air que nous respirons tous ? », demande l'association. « Les mesures de protection de l’atmosphère et de réduction des pollutions ne peuvent être définies par un cercle restreint de professionnels. Cette démarche est un déni de démocratie caractérisé », alerte Claude Bascompte, président des Amis de la Terre Paris. « Les mesures prises doivent concourir à réduire les émissions de dioxyde d’azote (NO2), de particules fines (PM10) et de gaz à effet de serre (CO2). Peu importe le cadre réglementaire retenu PPA, ZAPA, etc. L’important est de mettre en œuvre prioritairement des mesures volontaristes de réduction de la circulation automobile pour réduire les niveaux de pollution », conclut-il.