"Si je suis élu, le Premier ministre sera un écologiste. Pourquoi pas Nicolas Hulot s'il accepte. Ce devra être quelqu'un qui a compris qu'on ne construit pas l'avenir du pays contre la planète" a proclamé avec le sourire le candidat altermondialiste à la présidentielle José Bové. Ce dernier a mis en avant qu'il y a "un vrai décalage avec ce qui se passe sur le terrain et la campagne dans les médias. Il peut y avoir une vraie surprise au soir du premier tour car les gens veulent envoyer un signal et il y a des choses qui sont en train de se passer."

José Bové met en avant qu'il faut opter pour le changement en matière d'environnement : il rejète le productivisme du modèle de développement capitaliste. D'après lui, il faut aborder l'écologie, ses enjeux et les défis du réchauffement de la planète d'une manière sociale et démocratique : justice sociale et protection de l'environnement doivent être associés. Les politiques libérales productivistes et financiarisées représentent un frein à la défense de l'environnement et à la sauvegarde de la planète : "C'est à la redéfinition du type de croissance, de production et de consommation qu'il faut s'atteler." a-t-il déclaré. José prône la remise en cause du principe des "droits à polluer", c'est-à-dire des PNAQ qui exonèrent, selon lui, les entreprises de leurs responsabilités en la matière.

Bové souhaite le développement des transports publics de voyageurs et de marchandises avec notamment la rénovation des infrastructures ferroviaires, la priorité donnée au ferroutage sur le transport routier, des sillons réservés, l'unification et développement du réseau européen, la promotion de la voie d'eau. Un pôle public du transport sera créé afin d'harmoniser l'organisation globale de ceux-ci. Pour lutter contre l'effet de serre, le candidat veut privilégier dans les transports l'utilisation de l'énergie électrique. Il veut doter le ministère de l'environnement de réels moyens en constituant un service public de l'environnement complémentaire des services publics spécialisés (énergie, transports, eau, assainissement et déchets...). Il serait chargé de préparer la réglementation et doté de moyens d'expertise, de contrôle et de recherche sur les problèmes d'environnement tels que la qualité de l'air, le bruit, la diversité biologique. Il assurera également une coordination des efforts sectoriels.

José veut lancer un programme de recherche, d'expérimentation et de production en faveur des économies d'énergie, de l'amélioration de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables, et du traitement des déchets qui serait défini et préparerait la société post-énergies fossiles. L'objectif : réduire au maximum et éliminer à terme tout recours à des énergies produisant des gaz à effet de serre. La priorité sera donnée aux recherches sur les solutions les plus durables. L'ensemble des énergies renouvelables (hydraulique, biomasse, éolien, solaire) devra représenter à moyen terme au moins 25 % de l'approvisionnement. Il mentionne aussi la création d'un pôle public de l'énergie qui aura pour tâche la mise en oeuvre des politiques publiques de recherche, de production et d'économies d'énergie, de diversification des sources, de promotion des énergies renouvelables, de développement de la sécurité et de la transparence, de l'accès et du droit à l'énergie égal pour tous et de la sauvegarde du climat. "Cette politique doit en toutes circonstances donner la priorité absolue à la lutte contre l'effet de serre", dit l'alter-mondialiste. EDF et GDF seront rendus au secteur public à 100 % et fusionnés. Ce pôle public favorisera les coopérations internationales et le transfert des technologies pour permettre aux pays en voie de développement notamment la Chine, l'Inde et le Brésil de concilier réponses aux besoins et protection de la planète.

Dernier point : la sortie progressive du nucléaire ou le maintien d'un nucléaire sécurisé et public. Selon lui, un contrôle indépendant et citoyen doit permettre d'assurer la transparence du dossier. Un débat national sur la politique énergétique et le nucléaire sera conduit, de l'information jusqu'à la décision à l'issue d'un referendum populaire. Durant le débat, qui sera engagé dès la première année, un moratoire sur la construction de tout nouveau réacteur sera observé.

José Bové veut oser pour l'environnement !

Source : AFP - actu environnement