L'étude parue dans le journal Transportation Research Part A : Policy and Practice a forcément fait son petit effet auprès des spécialistes de la sécurité routière américaine qui sont pour la plupart sur la même longueur d'onde que leurs confrères européens. Aux USA, 13 états interdisent l'usage du téléphone au volant et 44 de passer des sms en roulant, il y a donc un consensus sur le sujet. Toutefois, l'étude explique qu'après 2008 et l'interdiction de l'utilisation du téléphone au volant en Californie, le taux d'accident quotidien est passé de 66,7 à 65,2, une baisse insignifiante pour les chercheurs. Cette évolution peu significative enregistrée sur les 6 premiers mois de 2008 est également constatée dans les grandes villes comme San Francisco ou Los Angeles.


Rien ne permet donc de dire que l'interdiction a engendré une baisse du nombre des accidents, un résultat confirmé par d'autres études menées en 2009 et 2010 qui conclurent sur le fait qu'il est impossible de trouver un lien entre interdiction du téléphone et baisse du nombre d'accidents. Toutefois, une autre étude menée en 2012 a noté une baisse de 22% du nombre de morts sur les routes (on ne parle pas d'accidents là) dans les 2 années suivant la promulgation de l'interdiction. Cette étude précisait que les morts dus à l'usage du téléphone au volant avait baissé de 47%.


Les auteurs de l'étude cherchent une explication à cette absence de conséquence et avancent la probabilité que les conducteurs ne respectent pas l'interdiction ou que les dispositifs mains-libres utilisés soient aussi dangereux. Il est également difficile d'affirmer a posteriori qu'un accident est dû à l'utilisation d'un téléphone. Dernière hypothèse, le nombre d'accidents provoqués par l'usage du téléphone est peut-être très surestimé, le rapporteur de cette étude termine en rejetant l'idée de certains qui affirment que téléphoner en conduisant est aussi dangereux que rouler en état d'ébriété.


« Il est tout de même plus facile de poser son téléphone que de cesser d'être saoul.»