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Enquête - Coronavirus: un coup fatal pour la mobilité partagée?

Avec la fin (provisoire ?) du confinement qui se profile va se poser la question des nouveaux modes de transports qu’adoptera la population. Or, des solutions hier présentées comme prometteuses, à l’image du covoiturage ou de l’autopartage, sont aujourd’hui très affaiblies par la crise sanitaire.

Enquête - Coronavirus: un coup fatal pour la mobilité partagée?

Coup dur pour Maven, le service d’autopartage de General Motors aux Etats-Unis : "Nous avons profité de la période de suspension pour examiner cette activité et les défis existant dans le secteur et sommes parvenus à la conclusion que c'est le moment opportun pour transférer les ressources, les capacités et la technologie de Maven aux autres activités de GM susceptibles de croître et d'être rentables".

C’est par ces quelques lignes transmises aux agences de presse que le groupe américain a officialisé cette semaine la fin des activités de ce service qui, lors de sa création en 2016, devait permettre au groupe de fournir « le meilleur niveau de mobilité possible à ses clients aujourd’hui et demain. »

Une « solution du futur » manifestement sans grand avenir, donc, et un échec qui fait écho à celui de Share Now, dans lequel sont associés les groupes BMW et Daimler (Mercedes).

En décembre dernier, soit avant même la crise sanitaire, les deux entreprises avaient décidé de mettre fin à leur service d’autopartage, aux Etats-Unis comme dans certaines villes d’Europe, faute d’une rentabilité suffisante. Les mêmes annonçaient pourtant en février 2019 avoir investi 1 milliard dans une activité qui comptait tout de même 1 million de membres sur le continent américain.

Malgré un grand nombre d’utilisateurs de par le monde et un intérêt écologique évident (selon une étude publiée en 2016, une voiture partagée rendrait autant de services que 7 à 11 voitures particulières), l’autopartage a aujourd'hui du plomb dans les pneus.
Malgré un grand nombre d’utilisateurs de par le monde et un intérêt écologique évident (selon une étude publiée en 2016, une voiture partagée rendrait autant de services que 7 à 11 voitures particulières), l’autopartage a aujourd'hui du plomb dans les pneus.

Bien sûr, tout laisse à penser que l’horizon se voit encore plus assombri par la crise sanitaire et ses conséquences : qui, dans les mois qui viennent, pourra bien avoir envie de prendre place dans une voiture partagée sans certitude qu’elle aura subi une désinfection en règle ?

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Selon une récente étude Ipsos menée en Chine auprès de personnes ne possédant aujourd’hui pas de voiture, il apparaît que la crise a renforcé les intentions d’achat de voitures individuelles pour 72% des personnes interrogées et ce avant tout parce que le fait de conduire sa voiture réduit les risques d’infection (raison invoquée par 77% des sondés).

On pourrait assister à un phénomène comparable sur le Vieux continent, ce qui permettra au passage de soutenir une industrie automobile aux abois (au moins pour les constructeurs généralistes).

L'auto plus que le métro

Cette désaffection pour l’autopartage tombe d’ailleurs mal pour les groupes PSA (avec Free2Move) et Renault, qui ont lancé ces derniers mois des services de ce type à travers l’Europe. Le dernier en date, Zity (Renault), opérationnel depuis début mars (mauvais timing !), prévoit une flotte de 500 Zoé mise  à la disposition des automobilistes parisiens selon le principe du free-floating.

Pour le moment, il n’y a guère que le personnel médical à pouvoir (gratuitement) en profiter. Et le grand public sera difficile à convaincre par la suite pour les raisons évoquées plus haut.

Le Coronavirus risque donc de porter un rude coup à cette pratique, tout comme à celle du covoiturage. BlaBlaCar, leader mondial du secteur avec 87 millions de membres et 135 000 passagers quotidiens en covoiturage longue distance en France, voit ainsi son activité réduite de 98% actuellement!

Sacré retournement de situation pour une entreprise qui avait vu son chiffre d’affaires augmenter de 71% en 2019, et s’enorgueillissait d’avoir contribué à permettre d’éviter l’émission de 1,6 million de tonnes de CO2 l’an dernier (soit l’équivalent des transports à Paris en un an).

Selon Nicolas Brusson, cofondateur de l’entreprise, il faudra 12 à 18 mois pour revenir à une volumétrie normale : « je pense que le covoiturage s'en sortira mieux que les bus. Les gens se diront qu'en termes de contamination, mieux vaut être dans une voiture privée à quelques-uns, plutôt que des dizaines dans un bus qu'il faudra prendre en passant dans une gare elle aussi fréquentée » estime-t-il dans une interview au Journal du Net.

Chasse aux microbes

On le voit, tous les nouveaux moyens de transports, à partir du moment où ils sont partagés, vont souffrir de la crise sanitaire. « Vous allez demander au fournisseur de trottinette d’être sûr que la personne d’avant vous, lorsqu’elle a touché la trottinette, n’était pas infectée ? », interroge François Roudier, Directeur de la communication du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), interviewé par Caradisiac. « Un budget sanitaire va s’imposer partout. »

Ce que confirme indirectement un représentant du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole, qui gère les vélos en libre-service à Paris, interrogé jeudi par Caradisiac : « nous réfléchissons actuellement aux mesures sanitaires à prendre. Cela pourrait passer par l’installation de distributeurs de gel hydroalcoolique à chaque station, même si concrètement c’est difficile à mettre en œuvre. D’autre part, on ne peut pas avoir quelqu’un qui désinfecte les vélos à chaque course. Il faut compter sur le respect par chacun des gestes barrière, et que tout le monde conserve sa vigilance. »

Au passage, notre interlocuteur confirme l’impression générale que le déconfinement commence à s’opérer de fait : « on remonte actuellement à 25 000 trajets quotidiens, après être descendus à 15 000 début avril. » C’est certes encore loin de la moyenne de 100 000 déplacements quotidiens, mais la courbe repart à la hausse.

L'autosolisme en force

De fait, la probable désaffection pour les transports en commun se verra compensée par des transports individuels en tous genres. La voiture devrait se tailler la part du lion, avec quelques embouteillages mémorables à la clé, mais le vélo est appelé à connaître un grand succès.

Selon une étude du Forum Vies Mobiles, 38% des Français déclarent avoir pris conscience que leurs déplacements pourraient être faits davantage en proximité, à pied ou à vélo. A Paris (où la RATP annonce que 70% de son trafic reprendra le 11 mai)  et dans d’autres grandes villes, il est d’ailleurs question de multiplier les voies cyclables provisoires pour favoriser les déplacements.

Qu’il s’agisse de voiture, de vélo, de trottinette ou de marche à pied, l’avenir de la mobilité à court et moyen terme est donc bien individuel, en vue du respect de la sacro-sainte distanciation sociale.

Paradoxalement, cette crise sanitaire redonne à l’automobile sa dimension centrale dans nos sociétés modernes. Puisqu’on ne fera plus sans elle, il lui reste maintenant à accélérer encore son processus de dépollution. Car la santé, le changement climatique et le respect de environnement sont désormais des priorités absolues.

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