Dépourvue du célèbre petit cheval cabré, la Dino n'en est pas moins une Ferrari à part entière. Avant d'être immortalisée par la série TV "Amicalement vôtre", elle était déjà la Ferrari de route la plus moderne de son temps. La plus craquante aussi!

"Le cheval ne pousse pas la charrue, il l'a tire" se plaisait à répéter l'Ingeniere Ferrari, agacé par le phénoménal succès de la Lamborghini Miura à moteur central. Pourtant, à l'aube des années 70, les Grand-Tourisme à moteur avant ont leur... avenir derrière elles.

Homme de conviction, dernier des romantiques au pays des industriels, Enzo Ferrari sait aussi faire preuve de réalisme. Ainsi, s'il refuse de greffer ses légendaires V12 en position centrale dans ses grandes routières, il va tout de même entrouvrir la porte au modernisme. Produite à Maranello, la petite GT à moteur central sera toutefois commercialisée sous la marque Dino. Utilisé jusqu'à présent pour désigner toute une gamme de moteurs V6, le prénom de ce fils disparu en 1956 est lourd de symbôles. Au-delà de l'hommage sincère, Enzo Ferrari joue la carte du renouveau tout en conservant intacts ses grands principes.

Résolument novatrice, la conception de la Dino GT va enfin permettre à toute la nouvelle génération d'ingénieurs de Maranello de s'exprimer librement. Il en sera de même à Turin, aux studios Pinin Farina, où le patriarche Battista va donner carte blanche à son fils Sergio. Partant d'un prototype réalisé pour le salon de Paris 1965 sur la base d'une Dino de compétition à moteur V6 longitudinal, ce dernier va se surpasser en réalisant une ligne d'un équilibre parfait. Plus compacte avec son moteur V6 replacé transversalement, la Dino GT combine harmonieusement grâce et agressivité, galbes et tension des lignes. Avec son profil ondulant bâti autour de ses grandes roues, elle réconcilie les contraintes d'une vraie sportive née de la piste avec les servitudes d'un usage routier. Présentée au salon de Turin en 1967 dans sa silhouette définitive, elle sera d'abord -très peu! - disponible en version 206 GT (V6-2 litres-180 ch) avant de céder la place en mars 1969 à la version 246 GT. Plus civilisée, cette dernière troque son V6 en alliage léger pour un bloc en fonte de 2.4 litres délivrant 195 ch et se voit alourdir d'une carrosserie en acier à la place de sa frèle enveloppe en aluminium.

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  • La Dino, une voiture d'exception, comme toutes les Ferrari

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