Peut-être ne connaissez-vous pas son nom, mais vous savez pourtant de quoi il est capable. Eric Barone, champion de VTT, est aussi le cascadeur du film «Taxi» de Luc Besson. C’est lui qui réalise les cascades en scooter des trois premières minutes du film avec le célèbre saut périlleux arrière, ainsi que les scènes de poursuite dans Marseille.

La folie du garçon ne s’arrête pas là. Il est également recordman du monde de vitesse à VTT sur neige avec un chrono de 222,22 km/h sur la piste olympique des Arcs, champion d'Europe et du monde de Descente en 1995. Depuis quelques années, Eric s’illustre également en rallye, au volant d’une 206 WRC. Caradisiac a rencontré ce casse-cou. Attention, ça déménage !

Caradisiac : Comment t'es venue l'idée du saut périlleux arrière dans le film Taxi ?

Éric Barone : C'est grâce au fils de Rémy Julienne. J'étais le seul à faire un saut périlleux arrière en moto. Comme Rémy orchestrait toutes les cascades sur le film de Luc Besson, il m'a demandé si je pouvais le faire en scooter. Je suis venu sur le tournage et, en plus du saut périlleux, j'ai fait toutes les courses-poursuites dans les rues de Marseille, c'était génial !

Éric Barone :   le cascadeur-fou du film "Taxi"

Caradisiac : Toi qui viens du vélo de l'extrême, quelles sont les similitudes avec la voiture ?

Éric Barone : Je crois que les principaux points communs entre les deux disciplines sont le pilotage, les appuis et l'anticipation. En VTT, il y a moins la notion de trajectoire, car je vais principalement tout droit ; en revanche, le pilotage entre réellement en jeu lors des freinages, car là, lancé à plus de 200 km/h, ça devient vraiment “chaud”.

Caradisiac : Es-tu aussi à l'aise sur la neige en vélo qu'en voiture ?

Éric Barone : Oui, je crois. Là, c'est essentiellement la notion de glisse qui entre en jeu ainsi que la finesse du pilotage.

Caradisiac : Tu uses plus de pneus en vélo ou en voiture ?

Éric Barone : Forcément en voiture. D'ailleurs, je ne comprends pas que les pneus de voiture, ça coûte si cher. En deux virages, tu les as déjà usés. En vélo, au moins, ça dure beaucoup plus longtemps.

Caradisiac : Quel genre de conducteur es-tu ? À fond tout le temps ou plutôt calme ?

Éric Barone : Je suis réfléchi et calme, mais à fond tout le temps.

Caradisiac : Ah bon, ça existe ?

Éric Barone : Eh bien oui ! Tu peux être très concentré, donc calme, mais à fond quand même.

Caradisiac : Comment en es-tu venu à la course automobile ?

Éric Barone : En 1996, j'étais un peu connu dans le monde du vélo. Peugeot m'a alors invité à participer à une course sur terre : la Terre de Provence.

Je n'y ai fait qu'un petit tonneau, mais j'ai quand même fini cinquième. Ça m'a énormément plu, et je me suis dit qu'il fallait que j'en fasse d'autres pour acquérir de l'expérience. Malheureusement, le sport automobile est un sport extrêmement cher, et il faut des budgets très importants pour avoir une bonne voiture, donc imaginer faire un bon résultat. Il faut s'accrocher...

Caradisiac : Petit, tu t’éclatais avec des petites voitures ?

Éric Barone : Je jouais déjà avec mon vélo et je grimpais aux murs. J'étais quand même assez turbulent à l'époque. J'aurais bien aimé jouer aux voitures téléguidées, mais je n'en avais pas.

Caradisiac : Te rappelles-tu de ta première voiture ?

Éric Barone : La toute première voiture que j'ai conduite était celle de mon père, une R16. Un jour, je l'ai empruntée pour aller rouler, car à côté de chez moi, il y avait un grand parking rempli de neige. J'ai commencé à faire des virages au frein à main, mais la poignée était sous le volant. À un moment donné, j'ai tiré tellement fort sur la poignée que, forcément, elle m'est restée dans la main. Je suis rentré chez moi, et je ne vous raconte pas la tête de mon père lorsqu'il m'a vu arriver avec la poignée de frein à la main…

Caradisiac : Et la première voiture que tu as achetée ?

Éric Barone : C'était une Simca 1100 Sport. Pour mes premiers tours de roues, j'avais emprunté à mon père un immense cigare, pour amuser la galerie. Je roulais sur une toute petite route, vraiment sinueuse. Mais j'ai perdu le cigare, je me suis donc penché un dixième de seconde et, lorsque j'ai relevé la tête, j'ai vu un auto-stoppeur le long de la route, de mon côté. Pour l'éviter, j'ai fait un grand écart, le doublant par la droite, et j'ai atterri dans le fossé, sur le toit. Moralité, je n'ai pas pu prendre l'auto-stoppeur et, en plus, j'ai perdu mon cigare…

Caradisiac : Qu'est-ce que tu regardes en premier dans une voiture ?

Éric Barone : Son profil, racé. Si je veux plus de renseignements, je vais voir au niveau du moteur. Et si c'est une Porsche, je suis sûr du résultat.

Caradisiac : Tu achètes plutôt des voitures neuves ou d'occasion ?

Éric Barone : J'achète des occasions récentes.

Caradisiac : Comment transportes-tu tous tes vélos ?

Éric Barone : Tout d'abord, j'ai un break Audi, dans lequel je peux rentrer pas mal de matériel. Ensuite, j'ai une petite remorque pour les vélos.

Caradisiac : Tu t'occupes autant de l'entretien de tes vélos que de ta voiture ?

Éric Barone : Je m'occupe effectivement de la préparation et de l'entretien de mes vélos. En revanche, pour ma voiture, je ne suis pas assez bon mécano et, en plus, j'aime mieux passer mon temps à autre chose.

Caradisiac : Est-ce que tu as un jour craqué pour une voiture ?

Éric Barone : J'ai rêvé devant la dernière Porsche, de plus de 500 CV, présentée lors du dernier Salon de l'Automobile, à Paris. J'aime bien aussi le coupé BMW. Mais de là à craquer !

Vous pouvez retrouver Eric Barone sur son site : www.ericbarone.com.

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