A Lyon, un homme affirme avoir reçu 16 contraventions en 2011 pour s'être garé sur une place réservée aux personnes handicapées, alors qu'il était porteur du macaron nécessaire.

Pour manifester contre le harcèlement dont il est victime, un homme de 58 ans s'est enchainé mardi aux grilles de l'hôtel de ville de Lyon.

Sa mésaventure remonte en 2011. Handicapé suite à un accident de moto il y a trente ans, Jean-Claude Mouton a reçu en douze mois 16 PV de 135 euros pour s'être garé sur une place réservée aux handicapés en bas de chez lui. Des contraventions qu'il a toujours contesté mais sans succès.

Nombreuses sont les relances qui lui ont été adressées... avec les majorations qui vont avec : malgré ses nombreux courriers, l'automobiliste s'est vu réclamer 6.500 euros, sans compter les visites d'huissier et les saisies sur son compte courant. A tel point que la banque lui a finalement refusé un prêt, pourtant accordé quelques semaines plus tôt.


« Une histoire kafkaïenne »

Pour Jean-Claude Mouton, il s'agit d'un véritable « acharnement » : « J'ai envoyé des courriers de réclamations à Lyon Amendes, prouvant qu'il n'y avait pas d'infractions. J'ai essuyé refus sur refus. Je me suis ensuite déplacé mais ils n'ont pas voulu me recevoir. Au final, je pense être tombé sur des agents qui étaient là pour remplir leur quota. Ils se sont donné le mot. Une contravention à 135 euros, c'est l'équivalent de 13 voitures verbalisées pour ne pas avoir mis de ticket de stationnement. »

La mairie, qui a finalement reçu l'homme mardi, estime que « l'histoire de l'acharnement ne tient pas.» En charge de l'handicap, l'élue Thérèse Rabatel indique que les équipes chargées de la verbalisation ne sont jamais les mêmes, et ne doivent rédiger les PV qu'en cas de non présentation du macaron : « Cela me surprend car les ordres transmis à la police municipale sont clairs. Je ne peux pas expliquer ce qui s'est passé. S'il y a un macaron handicapé sur la voiture, il n'aurait pas dû y avoir de contravention. (…) Il est probable en revanche que le macaron n'était apposé sur le pare-brise.» Une hypothèse que réfute catégoriquement le malheureux automobiliste.


Lyon : un handicapé harcelé de PV... pour stationnement sur une place qui lui est réservée

Source de l'image : 20minutes.fr


Voiture de sport + handicapé : une équation impossible ?

Propriétaire d'une voiture de sport à l'époque, le quinquagénaire s'interroge : « Je n'ai jamais été verbalisé autrement qu'en bas de chez moi. A l'époque, je roulais en voiture de sport. Ils ont dû penser que j'avais les moyens de payer. Ou que je trichais. Mais s'ils avaient pris la peine de regarder, ils auraient bien vu que le véhicule était adapté pour les personnes handicapées. » Etrange, d'autant plus que les contraventions ont cessé de pleuvoir lorsqu'il a vendu sa voiture.

N'ayant pris connaissance du dossier que mardi matin, Thérèse Rabatel conclue : « Cette situation est ubuesque. La ville de Lyon a toujours été en avance sur la loi dans ce domaine. Nous avons été l'une des premières villes à autoriser les personnes handicapées à se garer sur des places normales sans payer, lorsque les places handicapées sont déjà prises.»


Espérons que la situation s'améliore rapidement pour Jean-Claude Mouton, et que l'administration fasse preuve de souplesse pour résoudre ce conflit qui n'a pas lieu d'être.