Le mariage entre Fiat et Chrysler se précise et ce dernier paraît extrêmement enthousiaste à l’approche des noces qui auront lieu au mois d’avril, comme l’a révélé lundi son directeur général Bob Nardelli dans un courrier interne. Et comment ne pas l’être ? En grande difficulté, le groupe américain, détenu à 80% par Cerberus, un fond d’investissement, pourrait ainsi économiser avec cette alliance de 8 à 10 milliards de dollars et sauver dans le même temps 5 000 emplois aux Etats-Unis et ce, sans que Fiat n’ait à débourser un seul cent. Par quel prodige ?

L’accord repose sur un échange : Fiat prend 35% du capital de Chrysler, qui en échange accède à la technologie et au savoir-faire italiens. Les jusqu’à 10 milliards de dollars ne sont donc pas un don ou un prêt, mais tout simplement une économie que fera le géant américain en développement. "Nous estimons la valeur de la contribution de Fiat entre huit et dix milliards de dollars, étant donné ce qu'il nous coûterait de développer nous-mêmes ces véhicules, châssis et moteurs à partir de zéro", selon Bob Nardelli, avant de poursuivre "La contribution globale de Fiat et les synergies qu'elle permettra dépassent de loin le montant des prêts du gouvernement".

Une allusion à peine marquée à destination du gouvernement, que Chrysler tente toujours de convaincre de bien vouloir valider un second prêt de 5 milliards de dollars après un premier de 4 milliards. Pour y parvenir, Chrysler a jusqu’à la fin du mois de mars pour démontrer que les opérations de restructuration lancées ses derniers mois lui permettent d’envisager l’avenir de façon plus sereine. Le rapprochement avec Fiat pourrait donc peser lourd dans le dossier, comme l’a affirmé Bob Nardelli : "Nous avons toujours souligné que Chrysler était viable de façon indépendante, et notre avenir est encore meilleur grâce à l'alliance mondiale avec Fiat".

Si l’état de Ford paraît aussi rassurant, celui de General Motors reste toutefois plus inquiétant, même si Troy Clarke, son PDG pour l’Amérique du Nord, semble vouloir rester confiant, comme il l’a confié sur l’antenne de la CNBC lors d’une interview. Après avoir rendu son plan de restructuration hier à la Maison Blanche, il prévoit ainsi des ventes stables de voitures neuves en mars par rapport aux deux premiers mois de l’année 2009, mais prévoit de plus une hausse « au cours de l’année », sans plus de précision. Ironie du sort, cela pourrait bien être un modèle mythique de l’automobile américaine qui sauverait General Motors. La nouvelle Chevrolet Camaro, muscle car dont on trouve les origines dans les années 60, s’arracherait comme des petits pains, avec 14 000 exemplaires déjà écoulés de ce coupé sportif aux motorisations V6 3,6l et V8 6,2l. America, hell yeah !