Il était convenu que l’aide d’un montant total de 17,4 milliards de dollars accordés par le gouvernement américain à ses grands constructeurs automobiles ne se feraient qu’en échange de preuves d’un véritable plan de restructuration démontrant les bonnes bases requises pour remonter la pente des abîmes dans laquelle l’industrie automobile américaine s’est plongée ces dernières années. Et le délai expire… aujourd’hui.

Stop ou encore ? Car c’est véritablement la faillite, ni plus, ni moins, qui menace les deux géants de l’automobile américaine et les 3 millions d’emplois directs ou indirects qu’ils représentent, dans cette crise sans précédent. C’est aujourd’hui que General Motors et Chrysler doivent présenter les premières étapes de leur plan de restructuration au Congrès américain, afin de le convaincre le gouvernement américain, condition à satisfaire pour faire du prêt de ce dernier un don, et donc ne pas avoir à les rembourser, ce qui serait synonyme de banqueroute.

De quoi sera constitué ce plan, on le sait déjà. General Motors ne cache plus qu’il veut supprimer de nombreuses usines européennes, en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, que ce soit par des fermetures ou des ventes. De nombreuses marques du groupe pourraient aussi disparaître, comme Hummer, Pontiac, Saturn ou Saab, et certaines rumeurs parlent même de la vente d’Opel/Vauxhall. De nombreux postes devraient aussi être supprimés, de l’ordre de 10 000, avec un programme de départs volontaires pour 62 000 employés. Et ce n’est pas le très puissant syndicat de l’automobile américaine, l’UAW, qui leur facilitera la tâche, avec les menaces pesant sur de nombreux acquis sociaux, tels que la garantie de salaire à 100% pour les ouvriers au chômage technique et la protection sociale des retraités.

Si d’aventure, malgré ces mesures drastiques, General Motors ne parvenait pas à convaincre le Congrès, le groupe pourrait tout simplement déposer son bilan, afin de bénéficier de la protection du Chapitre 11 de la loi fédérale sur les faillites qui lui donnerait un temps supplémentaire pour rembourser ses créanciers, mais pas les aides publiques.

Pour Chrysler, la situation n’est guère plus enviable, à part que son prêt ne s’élève « qu’à » 4 milliards de dollars. Et finalement, c’est Ford qui s’en sort le mieux, le constructeur à l’ovale n’ayant pas sollicité d’aides gouvernementales.