Taïg Khris, champion du monde de roller, sportif talentueux et homme de conviction, est aussi à l’aise sur une rampe qu’au volant d’une automobile ! C’est tout naturellement qu’il a accepté de répondre aux questions de Caradisiac. Une interview riche en sensations !
Caradisiac : Si vous n'aviez pas été un champion de roller, vous auriez pu être pilote de course ?
Taïg Khris : Quand j’étais adolescent, j’étais passionné par le sport. J’avais envie de ressentir des sensations fortes, de me surpasser sans cesse et la F1 aurait pu me procurer cela.Mais vu ma grande taille et ma corpulence, je n’aurais pas pu être pilote de F1 : il faut plutôt être petit et svelte. C’est vrai qu’au niveau mental et physique, il y a des similitudes entre un champion de F1 et un champion de roller. Avant chaque compétition, il faut être prêt physiquement et mentalement : quand je fais des figures périlleuses, je peux risquer ma vie en quelques secondes.
Caradisiac : Vous intéressez-vous de plus près aujourd’hui à l’univers de la F1 ?
Taïg Khris : Oui en effet, j’admire les pilotes. L’an dernier, à l’occasion d’un événement dédié à une association, j’ai eu le privilège de monter dans une voiture de F1 avec … Jean Alesi au volant ! Pendant 15 minutes, j’ai fait le circuit à ses côtés et c’est une expérience extraordinaire que je n’oublierai jamais : il faisait des pointes jusqu’à 300 km/h et puis avant un virage, il freinait jusqu’à 50 km/h, la différence de vitesse est impressionnante. Au bout de ces 15 minutes, quand je suis sorti de la voiture, j’étais exténué, comme si j’avais fait du sport pendant des heures et des heures. Les pilotes ont un physique hors norme.
Caradisiac : Quelle a été votre première voiture ?
Taïg Khris : J’ai acheté en Grèce, mon pays natal, une Renault 19 que j’ai passé à ma famille.
Caradisiac : Quelle est la voiture de vos parents ?
Taïg Khris : Une Renault Espace .
Caradisiac : Quelle est votre voiture actuelle ?
Taïg Khris : Une Seat Altea. Cela ne fait que quatre mois que je l’ai et elle a déjà au compteur plus de 10 000 km ! Je me déplace beaucoup en ce moment dans le cadre de mon travail. J’adore cette voiture, elle est idéale pour moi : elle n’est pas trop grande, ce qui est pratique pour se garer et dedans elle est très spacieuse et confortable.
Caradisiac : Quelle est la voiture de vos rêves ?
Taïg Khris : Un joli 4X4 ! Je ne suis pas attiré par les Porsche, les voitures de luxe … ; je n’aime pas frimer au volant d’une voiture, la musique à fond et avec une panoplie de gadget.
Caradisiac : Quand vous achetez une voiture, que regardez-vous ?
Taïg Khris : Le confort, la sécurité, les fonctionnalités. Actuellement, ma voiture me sert de bureau : j’ai un kit main libre pour téléphoner et répondre aux interviews, je lis mes mails sur mon téléphone portable… D’ailleurs, je suis en train de répondre à vos questions alors que je suis en train de conduire !
Caradisiac : Dans la vie de tous les jours, quel type de conducteur êtes-vous ?
Taïg Khris : Je suis extrêmement prudent. Je respecte les autres conducteurs, je fais attention à moi : la vie est trop précieuse. Je ne recherche absolument pas les sensations fortes en voiture et les records de vitesse : le roller me procure toute l’adrénaline dont j’ai besoin.
Caradisiac : Avez-vous gardé un souvenir précis de votre examen au code et au permis de conduire ? Vous l’avez eu du premier coup ? A quel âge vous l’avez passé ?
Taïg Khris : Oui, je m’en souviens très bien, j’ai eu une chance incroyable pour les deux examens. Avant de me présenter à l’examen du code de la route, je faisais 7 à 8 fautes, alors qu’il faut en faire maximum 5. Mais je me suis dit, je vais quand même me présenter à l’examen, on verra bien : coup de bol, j’ai eu des questions que j’avais étudiées et que je connaissais bien, la série était facile et je n’ai fait que deux fautes ce jour-là ! Lors de l’examen au permis de conduire, je n’étais pas très à l’aise au volant, l’inspecteur l’a sûrement remarqué.
Mais il a vu aussi - je pense - que j’étais prudent et consciencieux et que j’ai fait de mon mieux pour bien me garer. Il m’a fait conduire environ 45 minutes pour me tester : finalement j’ai quand même eu mon permis du premier coup !
J’ai passé mes examens à l’âge de 25 ans : je n’ai pas eu le temps de le faire avant, car je voyageais beaucoup dans le cadre de mes compétitions de roller.
Caradisiac : Avez-vous des anecdotes à nous raconter à propos de l’automobile ?
Taïg Khris : Quand j’étais plus jeune, je faisais des virées en roller avec mes copains, et on s’amusait sur le périphérique à s’accrocher derrière les voitures pour aller plus vite : on allait jusqu’à 90 km/h ! On demandait au préalable aux conducteurs la permission de s’accrocher à leur voiture, on discutait avec eux, c’était sympa et riche en sensation ! Mais on était un peu inconscient à l’époque de faire ça, c’est dangereux : je ne conseille pas aux jeunes de faire cela !
Caradisiac : Utilisez-vous d’autres moyens pour vous déplacer ?
Taïg Khris : Avant d’avoir mon permis, je ne me déplaçais qu’en roller, c’est très pratique à Paris !
Caradisiac : Vous y connaissez-vous un peu en mécanique ?
Taïg Khris : Non, je ne m’y connais pas, mais avec les voitures d’aujourd’hui, on n’a pas besoin d’être fort en mécanique mais en électronique !
Caradisiac : D’après vous, quels sont les progrès les plus utiles ces dernières années observables dans une automobile ?
Taïg Khris : Les progrès en matière de sécurité, comme l’ABS, l’airbag et les progrès au niveau des fonctionnalités, comme le GPS, la radio CD…
Caradisiac : Que pensez-vous de l’utilisation des radars pour lutter contre l’insécurité routière ?
Taïg Khris : Les radars ? Un business de l’Etat !
C’est une mesure qui permet de renflouer les caisses de l’Etat et elle n’est pas si efficace que cela puisqu’il y a toujours beaucoup d’accidents mortels en France causés par la vitesse. Il existe aujourd’hui d’autres moyens et notamment des technologies que l’on devrait rendre obligatoires dans chaque automobile qui limitent de façon probante la vitesse. L’Etat devrait se mettre en relation directement avec les constructeurs pour développer ces systèmes qui régleraient le problème de la vitesse.
Caradisiac : Que pensez-vous du biocarburant ?
Taïg Khris : C’est certain qu’il faut développer des énergies alternatives car dans une trentaine d’années, il n’y aura plus de pétrole. Le biocarburant fait partie des solutions ! Mais il faudrait dès maintenant que l’Etat décide de mettre en place des pompes de biocarburant pour que les conducteurs y aient accès facilement : je serai le premier à utiliser ces pompes ! Là aussi l’Etat ne fait pas grand chose pour trouver de vraies solutions afin de lutter activement contre la pollution.
Caradisiac : Quel est votre point de vue sur les émeutes qui ont eu lieu en banlieue (voitures brûlées...) ?
Taïg Khris : C’est un sujet très complexe et il est difficile de donner son point de vue : mais ce que je tiens à dire, c’est que je comprends que certains jeunes saturent car ils ne rencontrent que des portes fermées, que les politiques ne font rien pour les aider…
Caradisiac : D’après vous, le tramway va-t-il changer la vie des Parisiens et réduire la circulation automobile ?
Taïg Khris : J’ai deux points de vue à ce sujet ! En tant que conducteur, il est vrai que le tramway ne facilite pas la vie en ce moment : il est difficile de circuler, on rencontre à toute heure des embouteillages, étant donné que les voitures ne roulent plus que sur une voie aux côtés des bus.
En tant que piéton, je trouve ça très bien si cela participe à réduire la pollution dans Paris. Moi j’irai même plus loin ! Il faudrait qu’aucune voiture roule dans la Capitale et qu’il n’y ait que des cyclistes, des piétons et des gens qui fassent … du roller ! Ainsi Paris serait la plus belle ville du monde, avec des coins de verdure un peu partout ! Vous voyez, même si je ne peux plus me passer de ma voiture pour me déplacer, je serais prêt à ne plus là prendre pour les intérêts d’autrui !
Biographie
Taïg Khris est né le 27 juillet 1975. C’est à l’âge de 15 ans qu’il commence à pratiquer le roller et il se lance dans la compétition en 1991. A ce jour, il a participé à 108 compétitions internationales et il a décroché 72 fois la première place du classement, 15 fois la deuxième place et 16 fois la troisième place. Triple champion du monde de roller, vainqueur des renommés X-Games (l’équivalent des Jeux Olympiques des sports extrêmes), des Gravity Games et du tournoi ASA des championnats, Taïg Khris est devenu en 2001 le premier rider de toute l’histoire du roller en parvenant à faire un double-back-flip (double rotation arrière) : il a ainsi reçu la médaille d’or lors de la compétition X-Games aux Etats-Unis. Véritable passionné de glisse, il pratique également de nombreux autres sports : snowboard, skate, chute libre, tennis, wakeboard…
Actuellement, Taïg Khris présente une émission intitulée Genex sur Extreme sports Channel : toutes les 3 semaines, Genex entraîne le spectateur au coeur de l'action en France et dans le monde. Au programme : retour sur les derniers événements français et internationaux, rencontre avec les stars de la glisse, test de matériels et de nouveaux sports extrêmes, concerts, plein de sports en perspective (skateboard, snowboard, BMX, FMX, surf, VTT).
En plus d’être un sportif et un animateur accompli, Taïg est devenu un homme d’affaires en créant sa propre société d'événementielle : " Taïg Khris Events". Cette société organise des spectacles de glisse urbaine et des initiations aux disciplines qui les composent, à savoir le roller, le skate et le BMX. Le champion de roller lance également à partir de juillet 2006 des produits de papeterie avec son effigie et celle du basketteur Tony Parker : ils seront présents dans les magasins Carrefour, Casino, Virgin et Cora. Le rendez-vous à ne pas manquer : la compétition internationale de roller au Trocadéro le 2 et 3 septembre 2006, dont l’accès est gratuit au public.
Ses sites officiels :
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