Gilets jaunes : près de 60 % des radars dégradés

Au cours du premier semestre 2018, des radars avaient été rendus inopérants par des opposants aux 80 km/h. Mais ce n'était rien comparé à l'actuelle vague de dégradation, sur fond de contestation des gilets jaunes. Vous l'avez sûrement constaté au volant : en ce moment, un nombre impressionnant de cabines est hors-service.

Jusqu'à présent, le gouvernement et la Sécurité Routière n'avaient communiqué aucun chiffre, afin de ne pas trop mettre en lumière le phénomène. C'est donc la première fois que le sujet est abordé officiellement par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Lors de la cérémonie des vœux 2019 à la Gendarmerie, il a indiqué que "près de 60 % des radars aujourd’hui ont été neutralisés, attaqués, détruits", n'hésitant d'ailleurs pas à qualifier les auteurs de ces actes "d’imbéciles, d’inconscients, d’inconséquents". Christophe Castaner a ajouté : "J’ai vu sur les réseaux sociaux certains imbéciles s’afficher à côté de radars brûlés. Je ne leur souhaite pas d’être un jour confronté à la réalité d’une mort sur la route".

Pour lui, ce n'est pas "une politique du chiffre" mais une "politique de la vie". Les associations de victimes de la route tirent la sonnette d'alarme plusieurs semaines. Pour elles, les radars HS incitent les conducteurs à appuyer sur l'accélérateur. Selon RTL, le nombre d'excès de vitesse constatés par les cabines en décembre a augmenté de 30 %.

Les chiffres de la mortalité routière de décembre sont donc très attendus. Et si la mortalité a baissé, le raisonnement "radars = moins de morts" va être mis à mal ! Déjà, en novembre, le nombre de décès avait diminué de 1,8 %, alors que plusieurs dizaines de cabines étaient inopérantes. Reste que c'est pour l'instant un casse-tête pour l'État : chaque jour, de nouvelles dégradations ont lieu, et dans les zones où les anti-radars sont très actifs, une réparation ne fait pas long feu.