Hausse du prix des carburants : le gouvernement "assume"

Face à la colère générale, une mise au point semblait plus ou moins naturellement s'imposer du côté du gouvernement qui a pourtant acté ce qui était prévu depuis des lustres : l'alignement du gazole sur le sans-plomb à la pompe. Cela s'est fait un peu brutalement, mais aujourd'hui, les utilisateurs de véhicules diesels grondent, et appellent à la manifestation nationale.

Le ministère de l'Economie, lui, n'en démord pas. Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, était l'invité d'Europe 1 ce week-end, et il en a profité pour réaffirmer la volonté des pouvoirs publics de tourner la page du diesel.

"Nous avons choisi, et c'est effectivement très courageux et très difficile, de taxer la pollution et les produits nocifs comme le tabac plutôt que de taxer le travail et les entreprises. L'objectif, c'est la prochaine génération, ce n'est pas la démagogie de l'instant". Le ministre a qualifié cette mesure de "courageuse", et montre, à quelques jours d'une hypothétique mobilisation générale, que le gouvernement ne cèdera pas.

Bruno le Maire, ministre de l'Economie, est sur la même longueur d'onde : "une bonne politique, c'est de garder le cap. Nous ne ferons pas de retour en arrière". 

Jusque là, le gouvernement n'a pas réellement montré de capacité d'écoute importante vis à vis des automobilistes, notamment dans le cadre du passage aux 80 km/h, qui avait suscité de nombreux doutes après des résultats d'études et d'enquêtes soit "noyés", ou bien soigneusement atténués pour mettre en avant les hypothétiques bénéfices sur la sécurité routière.