Peugeot 307 CC HDI 136 vs Renault Mégane CC DCI 150, les callipyges aérées s’affrontent
C’est l’été, il vous faut une monture performante pour profiter du soleil cheveux au vent durant vos vacances. Nos deux rivales concilient les contraires pour offrir punch, économie et toit rétractable. Laquelle choisir ? Dès 3 500 €

C’est une mode relancée par la Mercedes SLK et popularisée par la Peugeot 206 CC. Les coupé-cabriolets se sont répandus comme une traînée de poudre dans les années 2000, faisant rêver la clientèle en conciliant tout et son contraire. Cabriolet pour profiter des beaux jours, coupé pour réchauffer l’hiver (voire se rafraichir grâce à la clim quand le soleil tape trop fort !), le tout dans un gabarit compact. Puis les SUV ont tout balayé.
De sorte que ces carrosseries n’existent plus sur le marché du neuf ! En occasion, on trouve encore nombre de ces CC, notamment chez Peugeot et Renault, dont les 307 et Mégane ont connu un certain succès. L’engouement étant également alors au diesel, ces deux rivales peuvent se doter de moteurs au gasoil très performants, et finalement tout à fait adaptés à l’usage plutôt tranquille d’un CC. 2,0 l HDI 136 ch chez le lion, 2,0 l dCi 150 ch chez le Losange, que préférez-vous ?
Les forces en présence

Peugeot 307 CC HDi 136 (2005 - 2009) : coupé-cabriolet 2 portes, 4 places, 4-cylindres 2,0 l turbo-diesel, 136 ch, 1 578 kg, 208 km/h, à partir de 3 500 €.

Renault Mégane II CC dCi 150 (2006 - 2009) : coupé-cabriolet - 2 portes, 4 places, 4-cylindres 2,0 l turbo-diesel, 150 ch, 1 495 kg, 213 km/h, à partir de 4 000 €.
Présentation : un toit rétractable difficile à habiller…

Lancée fin 2001, la Peugeot 307 a avantageusement remplacé la 306, ne serait-ce que d’un point de vue commercial. Etablie sur une nouvelle plate-forme, elle grandit, gagne en sécurité passive, soigne son confort et son équipement, au détriment certes d’un peu de vivacité dynamique car son poids augmente. Ce dernier point est encore plus évident quand en 2003, la 307 se décline en CC, un coupé-cabriolet dont le toit dur bipartite se replie dans le coffre. Cela induit une poupe au dessin fluide mais assez lourd (rien à voir avec la finesse de la 306 Cabriolet) qui n’empêche pas la voiture de bien se vendre.

En 2003, la Peugeot bénéficie d’un puissant 2,0 l HDi à 16 soupapes développant 136 ch qui lui confère d’excellentes performances tout en demeurant frugal. Ce bloc se retrouve dans la CC en 2005, à l’occasion du restylage qui apporte une face avant plus agressive mais moins harmonieuse. Un diesel dans un cabriolet ? En réalité, grâce à la rampe commune qui augmente les performances et réduit le bruit, c’est judicieux. Le couple consistant (320 Nm disponibles dès 2 000 tr/min) est en effet très utile pour tracter les 1 578 kg de l’engin ; qui franchit les 100 km/h en 10,3 s tout en pointant à 208 km/h.

La Peugeot 307 CC 2.0 HDi 136 débute à 28 550 € en Sport (soit 38 950 € actuels selon l'Insee), qui inclut déjà l’ESP, la clim auto, les jantes en alliage et le régulateur de vitesse. A 30 750 €, la Sport Pack ajoute les capteurs de pluie et luminosité, les sièges chauffants cuir/tissu, les projecteurs au xénon… En 2006, la 307 136 ch reçoit un filtre à particules ainsi qu’une variante Navteq avec GPS, puis terminera sa carrière fin 2009, à l’arrivée de la 308.

Chez Renault, on ose un design fort et clivant pour la Mégane II, apparue en 2002. Dotée d’une nouvelle plate-forme, elle progresse face à la Mégane I comme la 307 face à la 306. Plus de sécurité passive, de confort et d’équipements, au détriment du poids. Et, à l’instar de sa rivale, la Renault reçoit une carrosserie coupé-cabriolet à peu près au même moment, en 2003.

Les designers du losange ont eu les même soucis que leurs collègues du lion pour habiller la poupe de la Mégane, qui ressort allongée, dans un look presque brutaliste afin d’accueillir les éléments du toit. Mais la Renault ajoute un détail sympa, une partie vitrée au-dessus des passagers. Légèrement relookée en 2005, la Mégane CC bénéficie en 2006 d’un nouveau moteur, un 2,0 l dCi conçu avec Nissan.

Doté de 16 soupapes, ce bloc développe la coquette puissance de 150 ch, et surtout d’un couple de 340 Nm, disponible dès 2 000 tr/min… comme sur la 307. Sauf que la Mégane ne pèse « que » 1 495 kg, avec pour conséquence des performances annoncées supérieures : 213 km/h au maxi, et un 0 à 100 km/h en 9,5 s.
La gamme est plus riche que celle de la 307, allant de Dynamique (clim auto, capteurs de pluie et de luminosité, régulateur de vitesse, ESP, jantes en alliage, le tout pour 29 750 € - 39 950 € actuels selon l'Insee) à la Luxe Privilège (+ sellerie cuir/tissu et xénons notamment, à 30 950 €). En 2007, le filtre à particules fait son apparition, et en 2009, la Mégane II disparaît au profit d’une Mégane III aux lignes adoucies.
Fiabilité/entretien : des moteurs costauds

Les 307 et Mégane ont eu un début de carrière chargé en matière de pannes, et se révèlent bien plus fiables une fois restylées. Nos deux rivales le sont, fort heureusement. Ce qui n’empêche pas quelques avaries.
La Peugeot dispose d’un moteur très solide, mais qui a connu des problèmes périphériques, comme le colmatage du FAP, des fuites à l’échangeur de la vanne EGR et capteurs de pression du turbo défaillant. Ce dernier point a été pris en charge par Peugeot à l’époque. Hormis ceci, ce bloc passe les 200 000 km sans faiblir, mais demande un changement périodique de courroie de distribution.
RAS côté boîte (si ce n’est des avaries de volant moteur), mais dans l’habitacle, les pépins électriques sont assez communs. Notamment du côté des moteurs de vitre arrière, ce qui peut empêcher le fonctionnement du toit. Pour assurer ce dernier, bien vérifier le niveau d’huile de sa pompe (fuites possibles) et l’état des capteurs.

Comme celui de la Peugeot, le moteur de la Renault, bien né, séduit par sa solidité et simplifie sa maintenance car il s’équipe d’une chaîne de distribution. Les ennuis sont ceux des diesels de cette époque, vanne EGR et FAP en tête, sans oublier quelques casses de turbo. On a relevé en début de carrière des faiblesses du côté des coussinets de bielles, résolus depuis.
La transmission est solide, mais l’habitacle semble moins résistant que celui de la 307. Côté toit, ici aussi, des vitres arrière électriques en panne peuvent gêner son fonctionnement, tout comme des capteurs défectueux et, très rarement, un calculateur défaillant. Surveillez également le fluide de la pompe hydraulique, mais globalement, il n’y a pas tant de soucis.
Avantage : Renault. Moteur demandant moins de maintenance, toit un peu plus fiable, la Mégane prend ici un court avantage.
Vie à bord : de la place pour quatre

Dans la Peugeot, on est surpris par le toit qui remonte très loin au-dessus des passagers avant. A bord, à l’avant, il y a beaucoup de place et des sièges agréables, mais à l’arrière on ne logera que deux personnes, sur une banquette pas très confortable. La finition est convenable, et le revêtement en cuir intégral optionnel couvrant le tableau de bord est un plus indéniable. Par ailleurs, l’équipement est plutôt riche. Pour sa part, le coffre varie de 204 l toit baissé à 350 l toit levé, soit un volume minimal acceptable.

La Renault surprend moins par la remontée de son toit que la Peugeot. A bord, elle accueille ses passagers avant avec des sièges plaisants et un design plus original que celui de sa rivale, mais la place disponible semble un peu en retrait. C’est encore plus valable à l’arrière, où les passagers sont davantage à l’étroit. Mais la Mégane avance un argument très intéressant avec son pavillon vitré qui apporte une luminosité bien agréable quand le toit est levé. A ce moment, le coffre atteint 490 l, plus que celui de la 307, mais son volume tombe à 190 l quand le toit est replié. Là, c’est carrément insuffisant.
Avantage : égalité. Un peu plus d’espace et de finition dans la 307, davantage d’originalité et un toit vitré dans la Mégane, pas de gagnante.
Sur la route : des diesels qui font merveille

Position de conduite impeccable dans la Peugeot, où le moteur se réveille sans tellement de vibrations. Souple, il donne tout de même le meilleur passé 1 700 tr/min, et emmène avec une jolie vigueur la 307, mais sans sportivité non plus, poids oblige. On apprécie l’onctuosité de ce bloc bien insonorisé, signe d’une belle maîtrise de la part du constructeur. La boîte 6, maniable et bien étagée, soutient efficacement le 2,0 l HDi.
Côté comportement routier, c’est sans histoire. Direction précise et consistante, équilibre et grip comptent parmi les qualités de la Peugeot. La rigidité ? Rien de méchant. On entend bien quelques craquements, et le pare-brise bouge un peu sur les aspérités quand le toit est baissé. Dans ce cas, les passagers bénéficient d’une protection efficace contre les remous, du moins à l’avant. Le filet optionnel est un plus ! Quant à la suspension affermie, elle dégrade un peu le confort, qui demeure cela dit acceptable. Une bonne à tout à faire, tant les voyages au long cours que la flânerie en bord de mer.

Dans la Renault également, on profite d’une bonne position de conduite, mais l’ergonomie est un peu moins claire que dans la 307, à cause du drôle de frein à main et de la commande de régulateur de vitesse éparpillée. Ici aussi le moteur se signale par sa bonne isolation, et sa souplesse agréable. Ensuite, il surpasse celui de la Peugeot par son punch ainsi que sa capacité à prendre des tours. 5 000 tr/min ne lui font pas peur ! Et la boîte 6 lui va comme un gant. Dynamiquement, en revanche, la direction de la Mégane, manquant de rapidité et de ressenti, n’a pas l’agrément de celle de la Peugeot.
On relève aussi davantage de craquements, voire de bruits aérodynamiques que dans la 307, signe d’une rigidité perfectible qui ne remet pas en question la tenue de route, excellente. Toit baissé, les flexions de la caisse sont encore plus sensibles, mais les passagers profitent d’une belle protection contre les courants d’air (à l’avant, pas à l’arrière), et le filet anti-remous ne fait que la renforcer. Ici aussi, la suspension a été affermie pour faire face au poids, mais le confort demeure des plus acceptables. La polyvalence vaut donc largement celle de la Peugeot.
Avantage : égalité. Plus de punch pour la Renault, comportement routier plus agréable et efficace pour la Peugeot, nos rivales se marquent à la culotte (de cheval).
Budget : musclées et pas chères

En très bon état, la Peugeot 307 se débusque dès 3 500 €, avec un peu plus de 200 000 km au compteur. A 4 500 €, on accède à des exemplaires affichant environ 150 000 km, alors qu’on comptera 6 000 € pour descendre vers les 100 000 km. La consommation ? Elle s’établit aux alentours de 6,5 l/100 km.

La Renault est un peu plus chère, 500 € à 1 000 € supplémentaires. En cause ? Sa plus grande rareté, liée à la concurrence interne de la dCi 130. La consommation est équivalente à celle de la Peugeot.
Avantage : Peugeot. Moins chère mais pas plus gourmande, la 307 rafle ici la victoire.
Verdict : plus proches qu’on ne l’imagine

Derrière des langages stylistiques opposés, les Peugeot 307 CC et Renault Mégane CC sont extrêmement proches, par leur définition comme leurs prestations. Aux points, elles s’avèrent donc difficiles à départager. En réalité, tout va se jouer sur les finances, où l’une des deux rivales s’octroie un avantage assez net : la Peugeot. Cette avance lui permet, à notre sens, de remporter au général une courte victoire.

Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Renault |
Vie à bord | Egalité |
Sur la route | Egalité |
Budget | Peugeot |
Verdict | Peugeot (cf. texte) |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Peugeot 307 CC HDi 136 et Renault Mégane CC dCi 150.
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