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Prise en mains - HongQi e-HS 9 : la Rolls communiste !

Dans Nouveautés / Nouveaux modèles

Stéphane Lémeret

Parmi la déferlante de marques chinoises arrivant en Europe, certaines intriguent plus que d’autres. Notamment HongQi, souvent présentée comme la Rolls-Royce de l’Empire du Milieu. Avant son arrivée en France, c’est en Belgique, où elle est commercialisée depuis 2023, que nous sommes allés faire connaissance avec son imposant SUV e-HS9.

La HongQi e-HS 9 en impose.
La HongQi e-HS 9 en impose.

Après une entrée par la Norvège en 2022, HongQi continue son déploiement sur le sol européen. Propriété de l’entreprise d’état FAW, HongQi (à prononcer « HongCHi ») signifie « Drapeau Rouge ». Objet qui est aussi l’un des emblèmes communistes. Drapeau rouge, communisme, Chine… Vous faites le lien ? Oui, HongQi est bien le fournisseur officiel des voitures du régime au pouvoir. C’est aussi le plus ancien constructeur automobile du pays puisque ses racines remontent à 1958. Mais jusqu’à il y a peu, à moins d’être un haut gradé du Parti, il restait impossible d’en acquérir une.

Mais ça, c’était avant que l’automobile chinoise n’ait l’ambition de conquérir la planète. Pour tordre le cou aux préjugés low cost des productions locales, il fallait un porte-étendard incarnant le savoir-faire national. Et quoi de mieux pour cela que HongQi !?

Prise en mains - HongQi e-HS 9 : la Rolls communiste !

Une Rolls, vraiment ?

L’e-HS9, premier – et unique – modèle commercialisé pour l’instant en Europe est un imposant SUV de 5,20 mètres de long. Il est ainsi 15 à 20 cm plus long que les modèles auxquels il entend venir se frotter, BMW iX et Mercedes EQS SUV en tête. L’imposante calandre verticale n’est pas sans rappeler un certain Rolls-Royce Cullinan, et la profusion de chrome apporte une véritable prestance au véhicule, tant à l’arrêt que dans le trafic. On aimera ou pas, mais l’aspect statutaire est bien présent ! De nuit, la flèche de capot illuminée de rouge combinée à une cinématique lumineuse spécifique à l’approche du propriétaire, la rendent identifiable entre mille. Et lorsque le véhicule est branché, les LED intégrées dans les montants C indiquent l’état d’avancement de la recharge.

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Cette stature résolument luxueuse se poursuit dans l’habitacle. Les matériaux, les assemblages et les finitions sont de très haut niveau. Sur ce point, le Chinois peut même en remontrer aux modèles concurrents tant l’ensemble est réalisé sans aucune fausse note. Partout, le toucher rend un sentiment de qualité, et les sièges (massants) sont particulièrement accueillants. Avec en prime des détails travaillés, que ce soit dans le traitement des coutures du cuir Nappa, la présence de petits oreillers sur les appuie-tête avant comme dans une Mercedes, ou encore les sinogrammes HongQi élégamment intégrés sur la console.

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Cette dernière prend la forme d’un bandeau numérique sur toute la largeur du véhicule, et ne compte pas moins de quatre écrans. Pour l’instrumentation et le multimédia bien sûr mais également pour l’ensemble des fonctions de climatisation et quelques commandes du véhicule au centre, devant le sélecteur de boîte.

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Face au passager, le quatrième écran permettra notamment de diffuser du contenu multimédia, moyennant l’utilisation d’une application tierce.

C’est ici que les premiers bémols apparaissent. Pas tellement sur l’instrumentation, à l’affichage plutôt basique mais lisible (a-t-on vraiment besoin de plus ?). Mais plutôt sur le multimédia, assez lent dans ses réactions et plutôt pauvre : pas d’Apple Carplay sans fil par exemple (et nous ne sommes pas parvenus à le faire fonctionner même avec le câble), et un assistant vocal dans les choux.

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Confort présidentiel

Cela dit, ce sera sans doute le moindre des soucis du propriétaire, qui préférera déléguer la conduite, pour prendre place dans les moelleux sièges arrière. Notre finition Président reçoit des sièges individuels aux multiples réglages, chauffant et ventilés, pour profiter de la route dans le plus grand confort. Avec un empattement de plus de trois mètres, l’espace est véritablement royal. Ou plutôt présidentiel !
Notons d’ailleurs qu’en Belgique, Hedin Automotive, qui importe le véhicule, offre à ses clients 50 heures de chauffeur privé via la plateforme GetDriven. De quoi profiter au mieux de leur nouvel achat !

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Et il est à noter qu’en termes d’équipements, tout est compris de série : de la caméra à 360°, aux assistants de conduite, en passant par la clim quadri-zones et le toit ouvrant panoramique. Le client n’aura qu’à choisir les jantes (noires en option), les barres de toit, la présence éventuelle d’un crochet de remorquage et… c’est tout !

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La différence entre les différentes versions se fera donc sur l’agencement intérieur. HongQi propose deux configurations : 6 places comme dans notre voiture d’essai, ou 7 avec une banquette arrière plus classique. Dans les deux cas, le coffre est généreux (510 litres au minimum). À noter à ce sujet qu’un petit coffre peut prendre place sous le capot avant.

551 chevaux, 515 km

La différence se fera aussi sur la partie technique, qui déterminera le prix. Trois configurations techniques sont proposées. L’offre débute avec la finition Business, la version d’appel facturée 69.995€ chez nos voisins belges. À ce prix, elle embarque une batterie de 76,5 kWh nets (84 kWh bruts) qui alimente deux moteurs de 160 kW (soit 435 ch au total) pour une autonomie WLTP de 396 km. Les Executive, President et President Long Range portent quant à elle la puissance totale à 551 chevaux à la faveur d’un moteur plus puissant (245 kW) sur l’essieu arrière. Les deux premières l’associent à une batterie de 90 kWh nets (99 kWh bruts) pour 465 km d’autonomie. La troisième, à une batterie de 112 kWh nets (120 kWh bruts) pour porter l’autonomie à 515 km ! Mais le tarif tutoie alors les sommets : 102 995€ ! On pourra toujours arguer que c’est 20 à 25 000€ de moins que ses concurrents à équipements équivalents. Mais est-ce vraiment un argument à ce niveau de gamme ?

Prise en mains - HongQi e-HS 9 : la Rolls communiste !

Faut pas pousser !

C’est la version la plus aboutie que nous avons eue à l’essai. Une fois les dimensions généreuses bien prises en main, on ne peut qu’apprécier le confort et la sérénité que dégage ce gros bébé sur la route. La suspension pneumatique apporte un amortissement très feutré, tout juste perturbé par les jantes de 22’’ qui remontent un peu trop les petites dégradations de la route aux occupants. Le double vitrage et le travail d’insonorisation poussé apportent également un silence rare à bord. Même les bruits de roulement des gros pneus se font oublier, et aucun bruit parasite de mobilier ne vient perturber la quiétude de l’habitacle. La concurrence ne peut pas toujours en dire autant !

Prise en mains - HongQi e-HS 9 : la Rolls communiste !

En revanche, l’e-HS9 n’aime pas être brusqué. Le train avant est lourd et pataud. La direction très assistée n’incite pas à hausser le rythme. Sans même parler du poids et des lois de la gravité, qui annihilent d’emblée toute tentative de conduite sportive. Et ce malgré l’efficacité irréprochable des pneus Michelin au moment de transférer les 750 Nm et 551 chevaux au bitume, pourtant humide lors de nos quelques jours d’essai. Des valeurs qui ne sont toutefois atteintes qu’en activant le mode Boost (sur pression simultanée de deux touches tactiles au volant) à condition que la charge et la température de la batterie le permettent. Les performances sont alors impressionnantes (4,9 secondes pour le 0 à 100 km/h) mais toujours avec une certaine nonchalance, sans brutalité aucune.

Le mode Eco de son côté se montre particulièrement castrateur dans son optique de réduire la consommation à tout prix, limitant jusqu’au volume de la radio !

Enfin, au fil des heures passées à bord, on constate aussi quelques petits manquements difficilement justifiables à ce niveau de gamme, comme l’afficheur tête haute dans le pare-brise, ou encore les feux matriciels (il ne s’agit ici que d’une commutation automatique croisement/route).

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Un appétit d’ogre !

Rien de bien rédhibitoire jusque-là. En tout cas, moins que lorsque nous avons voulu encoder une destination en France dans le GPS embarqué (faute de pouvoir utiliser Waze ou Maps) : la zone géographique n’est pas couverte ! Et évidemment, pas de navigation connectée ni de calcul des arrêts de recharge nécessaires sur un long trajet. Espérons que tout cela soit corrigé à l’avenir. Car des arrêts, il en faudra si vous comptez traverser le pays (ou l’Europe) sur autoroute. Sur un parcours exclusivement autoroutier à 120 km/h (limite de vitesse en vigueur en Belgique) et par une température extérieure de 10° environ, nous avons relevé 34,9 kWh/100km à l’ordinateur de bord ! C’est 6 à 8 kWh/100km de plus qu’avec les concurrents précités en usage similaire. Dans ces conditions, on ne pourra guère attendre plus de 320 km avec une charge complète. Et la recharge demandera ensuite pas mal de patience, puisque sa puissance est limitée à 140 kW. HongQi ne communique toutefois pas le temps nécessaire pour repasser de 10 à 80%, et nous n’avons pas obtenu plus de 106 kW lors de notre essai.

Le constat est heureusement meilleur en urbain et péri-urbain, mais la moyenne totale après 500 km effectués au volant reste très élevée : 32,2 kWh. Vu la taille de la batterie de la version Long Range, on conservera une autonomie correcte. En revanche, cela limitera le champ d’action de la version Business et sa petite batterie.

Prise en mains - HongQi e-HS 9 : la Rolls communiste !
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Un vaisseau amiral à parfaire

Certes ce HongQi e-HS9 est une voiture imparfaite à bien des égards (multimédia, certaines lacunes d’équipements, et surtout, une consommation délirante), mais elle témoigne d’un vrai savoir-faire en termes de raffinement, que ce soit dans sa réalisation ou son confort routier. Reste à corriger ces lacunes et à adapter tout cela aux goûts des Européens (en matière de dynamisme notamment) pour en faire une vraie concurrente des BMW iX et Mercedes EQS SUV. Mais on le sait, les Chinois apprennent vite… et bien !

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