D'après l'enquête menéee dans le film de Coline Serreau, l'Allemagne garderait jalousement les chiffres de l'accidentologie sur ses tronçons d'autoroute à vitesse libre.

Enviée pour ses belles cylindrées et ses autoroutes à vitesse illimitée, l'Allemagne est un eldorado pour de nombreux automobilistes étrangers adeptes de la conduite « sportive ». En France, certains d'entre eux n'hésitent d'ailleurs pas à critiquer les radars et la politique de sécurité routière en général en prenant l'exemple de nos voisins allemands, chez qui « la vitesse est illimitée et n'est donc pas un facteur accidentogène. »



« L'Allemagne, ses grosses berlines et ses autoroutes libres... »

L'Allemagne compterait-elle moins d'accidents malgré une plus grande liberté sur ses routes ? « Non ! » assure le film de Coline Serreau, intitulé Tout est permis. Il faut d'abord chasser les idées reçues : chez nos voisins d'Outre-Rhin, seuls 388 km du réseau autoroutier est à vitesse libre, et non pas la totalité. Si vous le saviez, dites-vous que nombreux sont ceux les automobilistes qui prennent leurs rêves pour des réalités !


Plus de liberté, moins de répression et des accidents de la route plus rares ?

Accidentologie : l'Allemagne cacherait-elle les chiffres concernant ses routes à vitesse libre ?

Chers automobilistes, je suis au regret de vous annoncer qu'il s'agit encore d'un fantasme. L'Allemagne garderait précieusement les chiffres de l'accidentologie sur ses routes, et surtout ceux de ses tronçons libres... à tel point qu'au niveau européen, le responsable chargé de récolter les chiffres de la sécurité routière de chaque état-membre ne parvient jamais à terminer sa mission puisque les données allemandes sont incomplètes.

D'après nos confrères du Figaro, l'ancien délégué interministériel Jean-Luc Névache est parvenu à se procurer les chiffres pour en parler dans Tout est permis : selon lui, sur les autoroutes dites « libres », l'accidentalité est trois fois plus forte qu'en France. Des chiffres peu évoqués dans les média, certainement pour ne pas faire de contre-publicité pour la vitesse dans un secteur automobile en crise.



Qui croire ?

Alors info ou intox ? Prenons en compte plusieurs paramètres. Le film de Coline Serreau est clairement orienté en faveur de la politique de répression menée au titre de la sécurité routière. On connait aussi la difficulté du gouvernement à faire accepter ses décisions aux automobilistes, qui n'ont jamais été autant considérés comme des vaches à lait : lancement avorté de l'écotaxe, radars toujours plus nombreux et pas toujours placés aux endroits accidentogènes, abaissement des vitesses autorisées sur le périphérique parisien et bientôt sur le réseau secondaire... La sécurité routière et la pollution continuent d'avoir bon dos, et ce sont les conducteurs qui trinquent.


Ce qui est certain, c'est que la répression a pris un tournant financier, et que la vitesse est plus facile à punir que les comportements dangereux, agressifs et de plus en plus égoïstes des conducteurs. A quand des forces de l'ordre qui réprimanderaient des conducteurs « oubliant » outrageusement leur clignotant ou refusant de se rabattre sur la file de droite ?