1982/89 : la quarantaine triomphante

L'avènement du Groupe C en 1982 va considérablement modifier le paysage de l'endurance. Les monstrueuses Groupe 5 cèdent la place à des prototypes plus "élégants", un championnat du monde enfin significatif se met en place et retrouve peu à peu une audience internationale. Les "pilotes oubliés", ces pilotes en pré-retraites, ces amateurs disputant des courses de club redeviennent soudain des pilotes à part entière, d'éminents spécialistes très convoités par les constructeurs. Une douce revanche, plutôt un juste retour des choses à leur place pour Bob Wollek qui à quarante ans se sent tailler sur mesure pour ce nouveau rôle.

Il rejoint alors l'équipe de Reinhold Joest qui a développé sa propre "Groupe C" sur la base d'un châssis Porsche 936 et dispute l'ensemble du championnat du monde. Surclassée par les nouvelles 956 de l'usine Porsche, la "936 C" ne peut que prendre des places d'honneur mais, elle va lui permettre de décrocher enfin son premier titre de champion d'Allemagne. Disposant à son tour de 956 l'année suivante, l'équipe Joest va se montrer alors la plus sérieuse rivale de l'écurie officielle, et Bob associé à Stefan Johansson enlève le championnat d'Europe d'endurance. Une superbe saison couronnée également par un second titre en Allemagne et une première victoire aux 24 heures de Daytona avec "l'ami Ballot Léna". C'est alors qu'il fait une première infidélité à Porsche en intégrant le Team Lancia Martini.

Le prototype LC2, puissant, souvent plus rapide que les 956 manque cependant de fiabilité et en deux saisons, Wollek ne réussira à s'imposer qu'une seule fois, aux 1000 km de Spa 1985. Un maigre butin largement compensé toutefois par un nouveau succès à Daytona , puis une victoire aux 12 heures de Sebring, en équipe avec AJ Foyt, la super star "US". Ce dernier impressionné par le pilotage mais également par la personnalité du Français, lui propose d'essayer l'une des monoplaces de Formule Indy. Bob, refuse. A quarante deux ans (la fleur de l'âge pourtant pour une carrière en monoplace aux USA !), c'est trop tard, trop dangereux... Et puis, surtout, si Bob est un vrai pilote professionnel, il est aussi le patron de sa concession à Strasbourg et n'oublie jamais ses responsabilités vis à vis de ses 90 employés. Cette servitude est aussi sa force. Elle lui procure une indépendance et une sécurité financière par rapport à la course.

Lucide, il sait parfaitement que s'il accomplit une mauvaise saison à son âge, son sort sera prestement réglé. En 1986, il n'en est pas encore là. Loin s'en faut, puisque les portes de l'écurie officielle Porsche s'ouvrent à nouveau pour lui. Malheureusement, les 956/962 commencent subir la loi des Jaguar et autres Sauber Mercedes et les victoires en championnat du monde vont se faire plus rares. Engagées par le Team Joest à partir de 1988, allégées et "revitaminées", les Porsche 962 vont cependant prouver qu'elles possèdent de beaux restes, profitant des faux pas de ses rivales. Bob renoue ainsi avec le succès à Daytona et Dijon en 1989 et parvient à terminer à une belle 3e place aux 24 heures du Mans.

Forum :

Lire aussi :