La semaine dernière, la révolte de la faim commençait à gronder selon les médias, mais le malaise est plus ancien. Il y a un an déjà, au début du mois de janvier 2007, le Mexique se heurtait à la hausse des prix des céréales (la tortilla affichait alors une augmentation de +30%).

Un an après, la révolte se propage peu à peu à travers le monde : Cameroun, Burkina Faso, Sénégal, Côte d’Ivoire, Egypte, Indonésie, Cambodge, Haïti… L’Afrique, l’Asie et les Caraïbes sont pour l’instant les plus touchés par l’inflation générale qui touche les matières premières, dont surtout les produits céréaliers. Depuis le 1er janvier 2006, on note une hausse des cours de + 287% pour le blé, + 149% pour le maïs et + 129% pour le soja ! Regardons les raisons de la flambée des prix :

Hausse du prix des carburants

Le premier critère est évidemment lié à la hausse du prix du baril de pétrole : avec des coûts de transports plus lourds, c’est toute la chaîne alimentaire qui subit de plein fouet la flambée des prix. Tous les produits de consommation sont concernés, il ne s’agit pas uniquement des matières premières mais cela se répercute d’autant plus sur les pays en voie de développement . Selon la FAO, les prix des céréales ont augmenté en moyenne de + 131%… Concernant les pays occidentaux, certains disent que les caisses sont vides… Notre pouvoir d’achat est également touché mais notre survie n’est pas encore en jeu.

Augmentation de la demande des pays émergents

Certains pays ont vu leur croissance exploser, et leurs besoins multipliés : à titre d’exemple, l’Inde et la Chine sont passés du statut d’exportateur à celui d’importateur, à cause de l’évolution de l’alimentation des habitants et de leur niveau de vie.

Développement des agrocarburants

Le réchauffement climatique devenant l’une des plus grandes préoccupations avec le prix du pétrole, les agrocarburants continuent plus que jamais à se développer. Seulement, ce sont des cultures comestibles qui deviennent carburant… La pénurie alimentaire en est considérablement aggravée. Même les cultures non comestibles type Jatropha occupent la place dans les champs qui pourraient nourrir les populations dans le besoin.

Un facteur aggravant : les aléas climatiques

Les ressources agricoles sont considérablement en baisse. Et le moindre souci climatique sur les cultures peut générer une véritable hécatombe humanitaire. C’est le cas du Bengladesh : l’automne dernier, les inondations ont causé de grosses pertes sur les productions de riz, devenues alors insuffisantes pour nourrir les paysans…confrontés à une pénurie et une hausse des prix sur les rares cultures épargnées.

D’après Tamara Kummer, porte-parole du programme alimentaire mondial (PAM) à Paris, « personne ne prévoit la fin de la flambée des prix d’ici à deux ans ». Une tragédie en vue puisque d’après l’ONU, « l’insécurité alimentaire » pourrait engendrer la famine d’1,2 milliards d’êtres humains d’ici 2025.