En bref

Adaptive 4x4

2.0 CDTi 163 ch bvm6 (41 580 €)

bva6 (42 130 €)

2.0 BiTurbo CDTI 195 ch bva6 (45 130 €)

Vous prenez une Opel Insignia Sports Tourer, celle restylée présentée à Francfort en septembre dernier et dévoilée en avant-première par Caradisiac en juillet 2013, vous choisissez entre les diesels 163 ch (bvm ou bva) et 195 ch (bva uniquement), vous lui ajoutez quelques attributs extérieurs de crossover, le tout complété par une garde au sol légèrement augmentée, et vous obtenez l’Insignia Country Tourer, proposé d’office avec la transmission intégrale et un unique niveau d’équipement -calqué sur le plus élevé de la gamme Insignia. Un break qui sent le haut de gamme, première impression confirmée par des tarifs qui débutent au-delà de 40 000 €.

Au bout du compte, on n’est pas très loin du projet Cross Four développé en 2011 avec le préparateur Irmscher, spécialiste de la marque au blitz, qui ne semble avoir eu de suites commerciales qu’en Espagne.

Pour les mercanticiens d’Opel, le break Sports Tourer « est plutôt orienté famille et travail », - et la patrie alors ?-, tandis que l’Insignia Country Tourer « exprime un désir d’aventure ». Plus prosaïquement, ce dernier se distingue essentiellement par sa transmission intégrale Adaptative 4x4, qui pouvait équiper la grande Opel en berline ou en break depuis ses débuts fin 2008, ce qui n’est plus possible avec le Sport Tourer restylé (sauf pour les deux versions OPC à 2.8 V6 BiTurbo de 325 ch). Ou comment déshabiller Pierre pour habiller Paul…


Esprit SUV, es-tu là ?


Essai - Opel Insignia Country Tourer  4x4 : marchande des 4 saisons

Le kit carrosserie qui procure un look tout-chemin discret alourdit ici la facture d’environ 2 000 €. On a vu pire ailleurs, et plus abordable également (Skoda, Subaru). Il se compose de protections du soubassement à l’avant et à l’arrière finition alu, d’appendices gris anthracite comme les moulures habillant les passages de roues et les bas de caisse, une assiette surélevée qui permet de gagner 20 mm en garde au sol, des pneus plus larges et des blocs optiques avant et arrière teintés. Le Country Tourer gagne ainsi un aspect tout-terrain ou plutôt tout-chemin que la majorité de la clientèle de grands breaks jugerait valorisant selon les constructeurs, look qui explique également le succès constant des SUV et des crossovers.


L’espoir d’Opel est de capter une part du marché de l’étroit créneau des breaks familiaux baroudeurs déjà occupé par Audi, Peugeot, Skoda, Subaru, Volkswagen, Volvo, et depuis mars 2014 par le Citroën C5 CrossTourer. Ce dernier est le seul du lot disponible uniquement en deux roues motrices, mais le constructeur aux chevrons met en avant l’efficacité de son Contrôle de Traction Intelligent et sa bientôt retraitée suspension Hydractive III+ qui autorise une rehausse de la garde au sol de 15 mm jusqu'à 70 km/h. Ces engins représentent chez nous entre 5 à 65 % des commandes de grands breaks selon les marques, mais un volume limité à quelques milliers d’exemplaires, le Peugeot 508 RXH (hybride Diesel) représentant à lui seul plus de la moitié du total avec 3 184 unités vendues en France en 2013.


Du neuf dedans ?

Essai - Opel Insignia Country Tourer  4x4 : marchande des 4 saisons

A l'intérieur, rien ne contribue à personnaliser un peu plus cette version haute sur pattes. Le Country Tourer se contente de reprendre les modifications intervenues lors du restylage de l’Insignia en septembre 2013. Elles concernent essentiellement la planche de bord, et en particulier la console centrale bien plus ergonomique. Quelques boutons suffisent maintenant pour piloter la climatisation et le système d’info-divertissement. La nouvelle génération des fonctions de ce dernier peut être pilotée à partir de l’écran couleur tactile de 8 pouces situé en haut de la console centrale. Depuis le menu d’accueil, le conducteur peut accéder aux principales fonctions et aux sous-menus tels que les stations de radio, les titres des chansons, la connexion avec le smartphone ou la navigation 3D. Le système peut être personnalisé : il est possible de stocker jusqu’à 60 profils personnels (avec playlists, contacts téléphoniques, favoris de navigation). Le conducteur peut également contrôler le tout à l’aide des commandes au volant, soit par commande vocale, soit par un nouveau pavé tactile. Implanté sur la base de la console centrale, il se trouve toutefois un peu trop près de l’accoudoir central. Il aurait été plus pratique quelques centimètres en avant, vers le levier de vitesses. Il permet de piloter assez facilement le système d’info-divertissement. Sa surface tactile réagit aux mouvements d’un, deux ou trois doigts, avec une petite vibration. Il est même possible de dessiner des lettres du bout du doigt sur le pavé, par exemple pour rechercher un titre de chanson stockée dans la mémoire ou une ville dans le système de navigation. Il manque cependant des fonctions connectées on board (sans smartphone), comme par exemple l’information trafic en temps réel ou la recherche de parking. Si l’utilisation est plus intuitive, l’écran du tableau de bord digital (vitesse, régime, niveau de carburant, navigation, options audio et utilisation du smartphone) et celui tactile de 8 pouces sur la console centrale sont trop sujets aux reflets, et parfois peu lisibles.


Essai - Opel Insignia Country Tourer  4x4 : marchande des 4 saisons
Essai - Opel Insignia Country Tourer  4x4 : marchande des 4 saisons

Le rapport habitabilité/encombrement n’est pas le point fort de ce break. Plus long que le Volkswagen Passat Alltrack de 15 centimètres (4 920 contre 4?771 mm), il n’offre pourtant pas une meilleure habitabilité, ni un volume de chargement plus généreux. La banquette conçue pour deux plutôt que trois occupants n’arrange pas les choses. Les très bons sièges à l’avant et la position de conduite quasiment idéale pour tous les gabarits n’empêcheront pas les amateurs de breaks 4x4 spacieux de s’orienter vers le Skoda Superb Combi Offroad ou l'Audi A6 Allroad. Le volume du coffre atteint 540 litres (avec kit anticrevaison, et 30 litres de moins avec le Bose Sound System et la roue de secours taille réduite). C’est mieux que le Peugeot 508 RXH, comparable au Subaru Outback, mais moins logeable que la soute de l’Alltrack (588 litres). La modularité se limite aux dossiers de banquette AR rabattables 60/40. En deux places avec le kit anticrevaison, la capacité atteint 1 530 litres (1?716 litres pour l’ Alltrack 4Motion sans roue de secours). Bons points quand-même pour le double plancher qui autorise une aire de chargement plane banquette rabattue, et pour le hayon motorisé de série.