En bref

1,4 1 TSI 150 ch

Moteur électrique de 115 ch

À partir de 47 360 €

Rappelez-vous, c'était il n'y a pas si longtemps, en 2013 exactement, on trouvait une perle unique dans la gamme Volkswagen sur laquelle pas grand-monde s'attardait : la Jetta Hybrid, avec une étonnante fiche technique : un 1,4 l TSI de 150 ch épaulé d'une boîte double embrayage DSG, d'un petit moteur électrique de 27 ch et de sa batterie lithium-ion de 36 kg. Des ingrédients formant une recette particulièrement homogène et abouti qui laissait penser que le constructeur allemand avait une idée derrière la tête. Deux ans plus tard, la Jetta est toujours là, quoique très légèrement restylée et avec des ventes toujours confidentielles, mais son rôle de mulet a porté ses fruits. L'année dernière est en effet sortie la Golf GTE embarquant le même TSI mais une DSG6, un moteur électrique plus costaud de 102 ch et 120 kg de batterie qui plus est rechargeable. Avec de vraies qualités et des aides à l'achat gouvernementales particulièrement séduisantes, elle rencontre, elle, un joli succès, s'adjugeant 32,7 % du marché des hybrides rechargeables en France au premier semestre 2015 et même 41,6 % au mois de juin. Certes, ce sont des volumes minuscules, mais tout de même, le mois dernier, une Golf sur treize vendues dans l'Hexagone était une GTE.


Essai - Volkswagen Passat GTE : mieux qu'une TDI

La suite logique s'appelle donc Passat GTE, une transition d'autant plus facile qu'elle utilise la plate-forme de la Golf. Le 1,4 l TSI reprend donc du service mais développe désormais 156 ch de 5 000 à 6 000 tr/min, le couple restant à 250 Nm entre 1 600 et 3 500 tr/min. Le moteur électrique gagne aussi quelques kilowatts pour atteindre l'équivalent de 115 ch, la batterie lithium-ion de 8,7 kWh restant cependant la même. Le tout développe 218 ch et 400 Nm, contre 204 ch et 350 Nm pour la Golf, la maigre différence reposant sur le fait que Volkswagen ne voulait pas qu'elle ait des performances inférieures à sa petite sœur malgré son embonpoint supplémentaire. La prise de gras par rapport au reste de la gamme de la familiale est aussi substantielle avec 1 647 kg sur la balance contre 1 338 kg pour un modèle équipé du 1,4 l TSI 150 DSG7. Cela n'empêche pas la Passat GTE d'annoncer des performances plutôt flatteuses avec un 0 à 100 km/h en 7,4 s, soit trois dixièmes de moins qu'une 2,0 l TDI 190 DSG6 plus légère de 173 kg. Les consommations officielles selon les cycles européens NEDC, encore plus farfelues pour les hybrides rechargeables, s'établissent à 1,6 l/100 km en mixte pour 37 g/km de CO2. Enfin, la batterie prenant un peu de place, la GTE dispose d'un volume de coffre allant de 402 à 968 litres soit largement en dessous du reste de la gamme offrant de 586 à 1 152 litres. La SW (car oui, contrairement à la Golf, la Passat GTE est aussi disponible en version break) s'en sort un peu mieux, avec de 483 à 1 613 litres contre de 650 à 1 780 litres.


La Volkswagen Passat GTE gagne quelques détails esthétiques qui lui permettent de sortir du lot de ses sœurs exclusivement thermiques, avec un liseré bleu séparant le capot des phares et de la calandre, ainsi que des feux de jour à LED en forme de C. Elle bénéficie aussi de série des jantes « Montpellier » au dessin presque plein, mais d'autres modèles de 17 pouces sont disponibles gratuitement ainsi que des 18 pouces en option, et les échappements trapézoïdaux achèvent de donner une image plutôt dynamique à l'ensemble. À bord, c'est plus discret, avec quelques légères touches de bleu apportées par des surpiqûres notamment sur le volant et le levier de vitesses, et l'éclairage d'ambiance.


Essai - Volkswagen Passat GTE : mieux qu'une TDI

Une fois le volant en mains, si vous êtes un tant soit peu familier avec la Golf GTE, vous ne serez pas dépaysé puisque la Passat reprend quasiment tous ses modes de conduite, à commencer par le E-mode 100 % électrique, sélectionné par défaut au démarrage. 50 km d'autonomie sont annoncés (avec au bout entre 4h15 sur secteur et 2h30 avec une Wallbox pour recharger) et cela semble tout à fait accessible, puisque nous avons fait 40 km à la vitesse stabilisée de 100 km/h, sans profiter donc de la régénération au freinage et au lever de pied, avant d'arriver au bout de la batterie. La GTE passe ensuite de façon tout à fait transparente en mode hybride où les moteurs thermique et électrique fonctionnent en alternance. Il existe enfin un troisième mode, Battery Charge, où le moteur thermique est utilisé à la fois pour assurer la progression et la recharge de la batterie, son homologue électrique ne servant alors que de générateur. Contrairement à la Golf, le mode Battery Hold, conservant la charge de la batterie, n'est par contre pas disponible. La boîte DSG6 est aussi à la mode des modes, pouvant passer de D à B avec une récupération d'énergie alors tellement importante au lever de pied qu'en anticipant vous n'utilisez plus que très peu la pédale de frein.


Au-delà des chiffres grotesques de l'homologation NEDC, Volkswagen annonce officieusement qu'une consommation de 4,4 l/100 km est plus envisageable dans le monde réel. Lors de notre essai d'environ 150 km, nous avons de notre côté relevé 5,3 l/100 km, un excellent chiffre même si, rappelons-le, les routes néerlandaises sont désespérément plates.


Il existe enfin un dernier bouton estampillé GTE où la consommation passe au second plan : la puissance maximale est alors disponible sans kickdown, la pédale d'accélérateur devient plus sensible, la direction se raffermit tout comme les suspensions pilotées DCC si vous avez coché l'option à 1 230 € et le passage des vitesses est plus rapide. Enfin, un générateur de son se charge de couvrir les envolées peu lyriques du 1,4 l d'un bruit rauque qui n'est pas sans rappeler celui d'un 5 cylindres et qui, une fois n'est pas coutume, ne fait pas « cheap ». Pas de quoi transformer la Passat en authentique voiture de sport, avec des accélérations particulièrement linéaires, mais suffisant pour la rendre tout à fait ludique.

Essai - Volkswagen Passat GTE : mieux qu'une TDI

La GTE reçoit quelques petites touches de bleu pour égayer l'habitacle


Contrairement à la Golf, la Passat GTE sera livrée de série en France avec l'Active Info Display, le nom de baptême du colossal écran de 12,3 pouces prenant la place des compteurs derrière le volant,. C'est beau, magnifique même, avec des animations différentes suivant les modes choisis, mais l'absence de relief et le nombre considérable d'informations le rend malheureusement souvent difficile à déchiffrer.


Le câble de recharge se trouve sous le plancher du coffre
Le câble de recharge se trouve sous le plancher du coffre
L'habitabilité arrière n'est pas entamée par l'intégration des batteries
L'habitabilité arrière n'est pas entamée par l'intégration des batteries
L'Active Info Display, de toute beauté mais difficile à déchiffrer
L'Active Info Display, de toute beauté mais difficile à déchiffrer

La dotation de la GTE se base sur celle de la finition Carat comprenant le régulateur de vitesse adaptatif ACC, la caméra de recul, le Park Assist, la sellerie cuir/alcantara avec sièges avant chauffants et l'abonnement aux services mobiles Car-Net, à laquelle elle ajoute 3 063 € d'options comprenant les projecteurs Full LED, la navigation Discover Pro avec écran de 8 pouces, l'Active Info Display, l'App-Connect permettant d'accéder au contenu et aux applications d'un smartphone. Sans oublier, naturellement, un câble prise domestique et un câble type 2 pour la Wallbox. Le tout s'échange contre 47 360 € avec 4 000 € de bonus écologique (voire 6 500 € en échange d'un véhicule diesel mis en circulation avant le 1er janvier 2001), soit 43 360 €, ce qui la place à 150 € près au niveau d'une Passat 2,0 l TDI 150 DSG6 en finition Carat.