D'après une étude réalisée en Europe dont les résultats ont été publiés dans "le New England Journal of Medicine (NEJM)", les gaz d'échappement des moteurs diesel augmenteraient les risques cardiaques pour des hommes souffrant de maladies cardio-vasculaires. 20 hommes ayant déjà subi un infarctus ont été l'objet d'une recherche : les scientifiques des universités d'Edinburg au Royaume Uni et d'Umea en Suède ont évalué les effets de ces gaz sur les fonctions cardio-vasculaires de ces sujets. La fondation britannique du coeur "British Heart Foundation" a financé cette recherche.

Résultats : l'inhalation de ces gaz d'échappement modifie l'activité électrique cardiaque et fait baisser le volume d'oxygène pour le coeur durant un effort physique. Les 20 participants à cette étude, contrôlés pour s'assurer qu'ils ne souffraient pas d'angine de poitrine ou d'arythmie, ont été exposés à de l'air filtré ou à de l'air contenant des gaz d'échappement dilués provenant de moteurs diesel, alors qu'ils faisaient un effort physique sur un vélo d'exercice stationnaire. Ainsi, respirer des gaz d'échappement de diesel pendant un effort physique triple le niveau de stress pour le coeur. Et la capacité de l'organisme à produire une protéine dite t-PA (activateur tissulaire du plasminogène), qui empêche la formation de caillot de sang, a été réduite de plus d'un tiers chez les sujets exposés au gaz venant des moteurs diesel comparativement au groupe témoin ayant respiré de l'air filtré.

Les scientifiques se sont penchés sur les moteurs diesel : ils génèrent de 10 à 100 fois plus de particules polluantes que les moteurs à essence. L'autre raison : le nombre de véhicules diesel est en augmentation en Europe et dans d'autres parties du monde. Selon le Dr Nicholas Mills de l'Université d'Edinburg, un des co-auteurs de ces travaux, "cette étude fournit une explication sur le fait que des personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires sont plus souvent admises aux urgences des hôpitaux les jours où le niveau de pollution de l'air augmente. On pense généralement que la pollution affecte surtout les poumons mais cette étude montre qu'elle peut aussi avoir un impact majeur sur les fonctions cardio-vasculaires".

(Source info : AFP WASHINGTON Photo : echecsetmaths)