Si les deux premières générations de la berline Infiniti M étaient inconnues en Europe, la nouvelle présentée au Salon de l’Automobile de Genève en mars 2010 débute sa commercialisation chez nous après le Mondial de l’Automobile. Entièrement nouvelle, cette troisième génération reposant sur la plate-forme FM (Front-Midship) à moteur en position centrale avant et roues arrière motrices sera la première M vendue sur l’ensemble des 34 marchés d’Infiniti à travers le monde.

 La M37, première née d’un trio de berlines M à moteurs V6 (essence/Diesel/ hybride essence-électricité), sera disponible en cinq niveaux de finition dont les tarifs s’échelonnent de 50 000 à 61 600 euros.

 

Essai - Infiniti M37 : rêve de grandeur

Inspiré des lignes du concept-car Infiniti Essence de 2009, ce nouveau modèle à l’élégance musclée (massive pour certains) avec ses lignes ondoyantes et galbées bénéficie d’une aérodynamique soignée (Cx de 0,27 et et portance nulle à grande vitesse). Il vient se placer dans la gamme au dessus de la berline G. De la familiale, on passe à la grande routière avec près de 20 centimètres supplémentaires en longueur, mais l’empattement ne s’allonge que de 5 centimètres. A 4945 mm de long exactement, la M est un plus encombrante que les allemandes qu’elle entend bousculer, de l’Audi A6 à la Mercedes Classe E, en passant par la BMW Série 5.  Avec ce gabarit proche de la Jaguar XF, à mi-chemin entre la Lexus GS (4,85 m) et la Lexus LS (5,06), l’Infiniti M offre un habitacle assez spacieux. Il n’est toutefois pas le plus vaste pour une berline de cette taille,  notemment en raison du moteur légèrement reculé en position centrale avant pour une meilleure répartition des masses.  L’espace est convenable pour quatre adultes à bord, un peu moins pour l’éventuel passager central arrière. Le coffre de 450 litres (500 ?) fait clairement partie des plus petits de la catégorie, et la modularité se limite à une trappe à skis centrale.

L’intérieur raffiné, évite le clinquant ou la froideur de certaines de ses rivales. Matériaux nobles, dont les boiseries au reflet argenté (bois de frêne blanc poli à la main sur les niveaux de finition intermédiaires GT et GT Premium, inserts laqués noir sur la S de notre essai), assemblage sans failles, situent cette Infiniti encore au dessus des autres modèles de la marque, et à l’égal des berlines les mieux finies de ce segment.

 

 Luxe et caractère

Essai - Infiniti M37 : rêve de grandeur

 A défaut du V8 de 400 chevaux disponible sur certains marchés comme les Etats-Unis, l’Infiniti M  à moteur essence proposée en Europe est propulsée par le V6 3,7 litres de la G37 qui développe 235 kW/320 ch et fournit un couple honnete de 360 Nm. Une offre légèrement décalée, au milieu entre les 6 cylindres d’environ 300 chevaux et les V8 d’au moins 350 chevaux de la concurrence.




Le V6 est accouplé à une transmission automatique à sept rapports avec mode manuel, et palettes de commande au volant sur notre version S. La bonne boîte auto-adaptative (programmation qui adapte automatiquement le passage des vitesses au style de conduite) manque beaucoup moins de réactivité ici que sur l’EX30d. De série sur tous les niveaux d’équipement, on  trouve le nouveau système Drive Mode Selector (sélecteur de mode de conduite par  une molette sur la console centrale) qui permet d’opter pour les paramètres de conduite Sport, Normal, Neige ou Eco, agissant sur le régime de passage des rapports et sur le couple moteur. Le Normal est parfaitement calibré pour profiter du caractère à la fois policé, souple et un tantinet rageur de ce moteur (et de la bva7) qui s’accorde finalement très bien au standing de l’auto.

Grace aux ouvrants (portes, capot et couvercle de coffre) en aluminium, la M 37 s’affiche à partir de 1 715 kg selon le constructeur, ce qui la situerait dans la moyenne de la catégorie. Notre M 37S nous a semblé peser un bon quintal de plus au vu des chronos. Elle accélère pas si mal toutefois avec le 0 à 100 km/h avalé en 6,2 secondes, et elle atteint la vitesse maximale (électroniquement limitée) de 250 km/h; des perfs proches d’une BMW 535i de 306 ch.

Sa consommation de carburant en cycle mixte s’élève à 10,2 l/100 km (8,5 litres pour la 535i ) pour des émissions de CO2 de 235 g/km (199g pour la BMW). Ce qui lui vaut un malus  de 1 600 €. En pratique notre consommation sur près d’un millier de kilomètres a avoisiné 13 litres au cent, avec  11,2 litres sur autoroute entre Paris et Metz à allure presque légale et une consommation urbaine qui fluctue entre 14 et 18 litres selon l’état du trafic, le choix du sélecteur de mode de conduite et la fébrilté du pied  droit du conducteur. Le maxi en conduite sportive dépasse 20 litres. Tout cela  n’est pas catastrophique, mais pas exemplaire non plus. En fait, la M37 dispose d’un V6 doté de la levée de soupapes d’admission à calage variable (VVEL – Variable Valve Event and Lift) au bon rendement, sans etre exceptionnel.

 

De toute façon, en France, la carrière de la M37 risque bien d’etre discrète. Infiniti compte bien se faire une place avec les deux nouvelles versions à venir : une M30d Diesel quasiment au prix de la version à essence dont la commercialisation commencera début novembre – en meme temps que la mise en ligne de son essai sur Caradisiac, et la prometteuse M35 hybride qui suivra au printemps 2011.

Essai - Infiniti M37 : rêve de grandeur

L’Infiniti M30d, propulsée par le premier moteur diesel Infiniti, un V6 de 3 litres de 238 ch (175 kW) au couple respectable de 550 Nm déjà disponible sur les deux crossovers de la marque. Donnée pour 6,9 secondes sur le 0 à 100 km/h et 250 km/h en vitesse maximale, la M30d affiche une consommation en cycle mixte de 7,5 l/100 km pour des émissions de CO2 de 199 g/km. Elle sera disponible en cinq versions à partir de 50 750 Euros jusqu’à 62 350 euros pour la M30d S Premium.