Une sonorité chaude et puissante jaillit de l’échappement central. Notre essai débute sous les meilleurs augures. Flattés par cette mécanique mélodieuse, nous larguons les amarres vers un horizon moins dense. Les premiers tours de roues se veulent rassurants. Le coupé britannique tolère bien plus facilement les novices que sa petite sœur, l’Exige. Lotus propose ici, un véhicule accessible au plus grand nombre.

Observés par les passants, nous traversons l’ouest de la capitale, le plus discrètement possible. Difficile tant cette livrée jaune attire le regard. Le V6 Toyota se montre souple, civilisé et dépourvu d’à-coups à bas régime.

Et si l’on peste sur le guidage de la boite mécanique, circuler dans la capitale s’avère moins éprouvant qu’on l’aurait pensé. Le grondement du V6 appelle à la débauche, et c’est avec une grande satisfaction que nous entrons sur l’autoroute.

Pied au plancher, le V6 Toyota propulse les 1437 kg de l’Evora en un temps record. Les corps sont projetés brutalement dans les baquets, pendant que l’échappement régurgite des notes électrisantes. Cette sensation « coup de pied au cul », est d’autant plus palpable une fois le mode sport enclenché. Ce dernier raccourcit la réponse à l’accélérateur et ouvre les valves à l’échappement. Le régime maxi du moteur offre une marge de manœuvre supplémentaire en passant de 6 800 tr/min à 7 200 tr/min.

Essai vidéo - Lotus Evora S : le joyau de la couronne ?

Judicieusement équilibrée avec son moteur en position centrale arrière, l'Evora S colle au bitume


Le couple disponible sur le train arrière est constant. Une poussée ininterrompue qui donne envie de rouler vite, très vite. La V-max annoncée par Lotus avoisine les 277 km/h. Un chiffre prohibé sur route ouverte, mais facilement accessible tant le V6 Toyota a de la ressource.

Campée au ras du sol sur d’énormes jantes 19’’ (chaussées en Pirelli 235 mm de large), l’Evora S affiche un comportement routier rassurant. Judicieusement équilibrée avec son moteur en position centrale arrière, elle colle au bitume et délivre une stabilité hors paire. Ici pas de mauvaise surprise. La cavalerie est en harmonie avec le châssis. La direction millimétrique fait virer l’auto instantanément. D’une précision chirurgicale, l’Evora séduira assurément les sportifs sur les petites routes de campagne. Un jouet à mettre entre toutes les mains lorsque l’ESP est connecté.

C’est une fois ce dernier déconnecté que l’on prend pleine mesure de l’efficacité de ce châssis. L’anglaise se montre d’une précision chirurgicale dans ses trajectoires. Le nez de l’Evora suit le regard pendant que le train arrière, lui, ressent la furieuse envie de se balader. Les dérives sont facilement maîtrisables. L’auto est à la fois prévenante et ludique. Un régal à conduire. Et si les évènements vous dépassent, son gros freinage (4disques ventilés carbones/étriers AP Racing) achèvera de vous rassurer.

La mise au point de Lotus offre l’un des meilleurs compromis du segment entre confort et sportivité. Des bouchons du périph’ aux vibreurs d’un circuit, l’Evora S chouchoute vos lombaires. Les suspensions sont fermes mais parfaitement calibrées pour se montrer vivables au quotidien.