Si l'Elise cultive les courbes et les rondeurs, la carrosserie du Speedster, elle aussi en résine armée de fibre de verre, exhibe des angles vifs et des arrêtes bien marquées, le tout dans un gabarit équivalent à l'anglaise. La plus belle, la plus sauvage ? Question de goût. Aucune des deux marques ne divulguent des valeurs de portance, mais au moins Opel donne les chiffres de Cx et de SCx (0,41/0,66). Le coefficient de traînée perd trois points par rapport à la 2.2 en raison des écopes latérales plus proéminentes et de l'adjonction d'un discret becquet à l'arrière, mais le SCx reste convenable.

Vmax : 243 km/h

Essai - Opel Speedster Turbo : séance de rattrapage (de tête-à-queue)

Ce qui lui permet d'atteindre les 243 km/h annoncés par le constructeur, (500 tours au dessus du régime de puissance maxi !). Il s'agit d'un exercice tout à fait illusoire, tant le bruit de vent déchire les tympans au dessus de 220 km/h décapoté, et avec un boucan à peine moindre avec la toile. Mis à part le sigle Turbo à l'arrière, les autres modifications extérieures qui permettent de la différencier par rapport à la version atmosphérique sont l'absence de barrette horizontale de la calandre et le dessin des jantes.

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Evidemment, on ne pénètre pas dans un engin qui dépasse à peine 1,10 m de haut comme on s'installe à bord d'une Vel Satis. La manœuvre est difficile capote en place et reste acrobatique sans, en raison des "pontons" latéraux. Mieux vaut être souple pour jeter ses jambes dans la cave à pieds et se glisser élégamment dans le siège. La seconde solution quand on s'apparente de très loin à un singe consiste à s'asseoir d'abord sur le caisson latéral, mettre ses pieds à l'intérieur puis se laisser choir délicatement. Pour s'extirper de l'engin nonchalamment, la gymnastique est pratiquement la même, de préférence en s'aidant de ses petits bras musclés. Le tout procède du rituel, et donne un avant-goût du programme. Une mise en jambe. Une fois installé au volant, on constate que sans aucun réglage de la direction ou de la hauteur du siège, la position de conduite est quasiment parfaite pour les conducteurs de gabarits moyens.

Habitabilité est correcte

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L'habitabilité est correcte, et même excellente en largeur aux coudes pour une fois (merci les caissons).

L'unique grief va à l'espace trop étroit pour accéder au cale-pied sans effleurer la pédale d'embrayage si on a oublié de chausser des bottines de course. Pour le reste, le pédalier alu autorise le talon-pointe sans difficulté. Bien installé, le conducteur dispose d'un réglage lombaire par poire qui nous a paru presque superflu dans cet intérieur spartiate.

L'épaisseur des baquets n'est pas énorme, mais associé à des amortisseurs qui font très bien leur travail, on peut envisager 300 kilomètres d'une traite sans séquelles.

Confort sonore succinct

En revanche, le confort sonore est nettement plus succinct. Ce n'est pas vraiment la sonorité du moteur et de l'échappement ou les bruits de roulement qui sont en cause, mais bien les sifflements du vent. Capoté, le niveau sonore permet de converser sans crier jusqu'à 160 km/h, le bruit allant crescendo au-delà. C'est pire à ciel ouvert où tout dialogue devient impossible au delà de 170 km/h. Stridents à 200, les bruits d'air deviennent insupportables au delà de 220 km/h, à moins de mettre des boules dans les oreilles ou de porter un casque (prohibés par le code de la route). Mais bon, le Speedster n'a pas une vocation autoroutière, et remous comme bruits restent supportables à allure légale.

Ces quelques considérations nous amènent à savoir si la Speedster Turbo peut être l'unique moyen de locomotion d'un -ou d'une- célibataire ? Malgré un confort globalement plus sommaire que celui procuré par une S2000 ou une MX-5 ou chez les moteurs arrière, un Boxster ou une MR, on serait tenté de dire oui, au moins pour les plus passionnés.

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D'autant que le volume du coffre frôle les 200 litres, suffisamment pour partir quelques jours en amoureux contrairement à l'Elise limitée aux environs de 110 litres. Et ce, malgré l'accès difficile et étroit (attention à la double sortie d'échappement moteur encore chaud pour les pantalons et tibias) et à la chaleur qui règne dans ce réceptacle situé juste derrière la mécanique. Pour la roue de secours, il faudra repasser, seule une bombe anticrevaison est fournie.

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Grand merci au circuit EIA de Deauville-Pont l'Evêque

Merci à l'Espace International Automobile qui nous a permis d'effectuer l'essai de l'Opel Speedster sur son circuit de Deauville-Pont l'Evêque. 90 hectares de verdure, 90 voitures d'essais, une piste de karting, des circuits spécifiquement pensés pour le quad et le 4X4, ce complexe situé à moins de deux heures de Paris vous offre la possibilité de vous initier au pilotage à bord de Lotus Super 7, Spider Renault Sport, Lotus Elise, Smart Roadster ou Opel Speedster. Plaisir personnel ou cadeau, n'hésitez pas à les contacter -

Tél : 02 31 64 39 01. www.eia.fr