Essai - Audi R8 V10 Plus : madame "Plus"

L’évolution la plus notable ne se voit pas, car c’est bien sous cette plastique renversante que tout se passe… Sur cette version de pointe V10 plus, qui coiffe désormais la gamme, le 5.2 FSI passe de 525 à 550 ch. Enfin, si l’excellente boîte mécanique à 6 rapports reste disponible, la boîte robotisée R tronic à 6 vitesses tire sa révérence. Elle est avantageusement remplacée par la S tronic à 7 rapports, dotée d’un double embrayage. Un système permettant de « lisser » les passages de rapports, désormais rapides comme l’éclair ! Parallèlement, Audi a travaillé sur l’allégement, à grand renfort de carbone. Ainsi, pour gagner quelque 50 kg, la V10 plus reçoit des rétroviseurs extérieurs en fibres, de même que le compartiment moteur, mais aussi les sideblade qui intègrent les écopes latérales, ou le diffuseur arrière. Ce matériau noble, léger et rigide, est également largement présent dans l’habitacle.



Essai - Audi R8 V10 Plus : madame "Plus"

Heureusement, l’essentiel est bien présent, à commencer par le châssis sport et les freins en carbone-céramique, mais surtout des sensations, du genre fortes. Dès le démarrage, le V10 aboie, prêt à en découdre. Sûr : on ne l’a pas démarré pour rien… Cette sonorité rauque et métallique, relativement discrète à bas régime -signe que l’engin sait se montrer civilisé-, devient en revanche plus envahissante passé le cap des 4 000 tr/mn, surtout lorsque l’on active le bien nommé mode « sport ». En plus de libérer l’échappement actif, cela permet d’obtenir une gestion de boîte encore plus rapide, mais aussi de raffermir l’amortissement, tout comme la direction. Des paramètres que l’on peut bien sûr ajuster indépendamment « à la carte », via la commande du MMI. En clair, vous pouvez avoir une R8 réglée souple au niveau de l’amortissement, chose utile sur mauvais revêtement dans le sens où la belle se chausse généreusement en 19 pouces, mais conserver au contraire un tempérament sportif au niveau du passage des vitesses. Des passages qui se font par ailleurs plus aisément en mode manuel, grâce à des palettes plus grandes. Dommage en revanche que celles-ci soient encore solidaires du volant, ce qui complique la tâche du conducteur lorsqu’il arsouille crapuleusement dans des enchaînements de virages. C’est bien là la seule faute d’ergonomie que l’on peut reprocher à cette R8 V10 plus, qui se conjugue au « plus-que-parfait », tant elle donne l’illusion à un modeste conducteur de devenir comme par magie un grand pilote !

Essai - Audi R8 V10 Plus : madame "Plus"

Un miracle que l’on doit bien sûr aux multiples « béquilles électroniques », discrètes mais bien présentes, mais surtout à la transmission intégrale quattro, offrant un grip inégalé, y compris sur chaussée grasse. Dans l’effort, on sent le train avant qui tire et l’arrière qui pousse, des forces qui œuvrent de concert pour insuffler à la V10 plus une puissance hors du commun jusqu’à plus de 8 700 tr/mn, ce qui lui permet de larguer la quasi-totalité du parc automobile existant. Elle efface ainsi l’exercice du 0 à 100 km/h en tout juste 3,5 secondes, soit 3 dixièmes de moins que la R8 V10 « normale », et encore un dixième de moins que la GT, pourtant plus légère et plus puissante. Un gain significatif que l’on doit d’abord à la boîte S tronic, décidément très rapide d’exécution. Quant à la vitesse de pointe, elle laisse songeur, avec 317 km/h annoncés. Le pire est l’apparente facilité avec laquelle la R8 V10 plus parvient à faire étalage de tous ses talents. Au volant de cette GT surdouée, explorer tous les possibles se fait le plus naturellement du monde, en totale décontraction. Du grand art ! Reste qu’à 174 500 € l’unité, sans la moindre option, c’est bien la moindre des choses…